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A la découverte des trésors du roi d’or

Nasma Réda, Lundi, 04 décembre 2017

Le ministère des Antiquités vient d’inaugurer une exposition intitulée « Les Trésors invisibles de Toutankhamon — Les Appliqués d’or ». Une exposition qui se tient au Musée égyptien et qui va durer jusqu’à fin 2017.

A la découverte des trésors du roi d’or
(Photo : APF)

95 ans après sa décou­verte, les appliqués et les motifs d’or de la collection dorée du roi Toutankhamon seront exposés au grand public au Musée égyptien du Caire dans le cadre des festivités organisées pour célébrer 115 ans de la fondation du musée. Stockés dans un coffre, dans les entrepôts du musée, ces motifs qui ornaient les objets funéraires du jeune roi ont été minutieusement restaurés par un groupe de scientifiques alle­mands. « Suite à un long travail très délicat et minutieux et des heures labo­rieuses au laboratoire, notre équipe allemande a pu terminer les trois quarts de la restauration de la collection des pièces trouvées par le Britannique Howard Carter en 1922, lors de sa découverte du tombeau de ce célèbre pharaon, Toutankhamon », dit Christian Eckman, conservateur allemand, direc­teur de l’équipe des scientifiques char­gés de cette mission.

En fait, entre 88 et 90 plaques et feuilles en or de cette collection, qui compte 120 pièces, ont été complète­ment restaurées. Cette équipe est formée de conservateurs, d’égyptologues et de spécia­listes de l’archéologie du Proche-Orient. « Carter et son équipe ont immédiatement encaissé ce trésor après l’avoir photographié et emballé, mais ils ne l’ont pas restauré. Et depuis, personne n’y a touché », se félicite Eckman. Il ajoute que ces pièces, trouvées au sol lors de la découverte de la tombe, ont été, depuis, conservées dans ce coffre qui a été transporté de la Vallée des rois à Louqsor, au Musée du Caire, afin d’être étudiées puis res­taurées. Mais Selon Eckman, Carter n’a pas eu le temps de fouiller et d’examiner les 5 200 pièces trouvées dans la chambre funéraire ainsi que dans l’antichambre de la tombe de Toutankhamon. Ce n’était qu’en 2014 que l’Institut de l’archéologie allemande au Caire, qui fête le 60e anniversaire de sa réouverture, le Musée de Mayence et l’Université de Tübingen en Allemagne, en coopération avec le Musée égyptien, ont décidé d’ouvrir le coffre pour la première fois et d’enta­mer un projet pour la restauration de ces appliqués dans l’objectif de dévoi­ler encore quelques secrets de ce roi mythique régnant entre 1332 et 1323 av. J.-C.

« C’était un grand défi », explique Elham Salah, présidente du secteur des musées, indiquant que les pièces ont été dans un état déplorable de conservation. « Vu leur état déplorable, ces pièces ont été fragmentées en de très petites pièces pour pouvoir les rassembler, afin de leur faire reprendre leur beauté d’an­tan. Elles étaient à la fois très difficiles et sophistiquées », souligne Eckman, qui renchérit que ces appliqués n’étaient pas seulement en or, mais aussi en cuir, en matière organique et en textile.

L’exposition « Les Trésors invisibles de Toutankhamon — Les Appliqués d’or » vient donc saluer les efforts de cette équipe, et pour la première fois, les visiteurs peuvent également voir des poignées de dagues, des décora­tions d’arcs et des flèches, ainsi que d’autres objets. « Cette exposition, qui a lieu dans la salle numéro 13 au pre­mier étage au milieu de trésors de ce roi, va durer 45 jours, jusqu’au 31 décembre prochain », déclare Sabah Abdel-Razeq, directeur général du Musée égyptien, ajoutant que ces objets seront ensuite transférés au Grand Musée égyptien en 2018, pour rejoindre le reste du fabuleux trésor du jeune roi, destiné à être exposé lors de l’inaugura­tion partielle du nouveau musée prévue en mai prochain. Les trésors de Toutankhamon seront le héros de cette inauguration. « Il nous reste à restaurer près d’une trentaine de pièces qui sont en très mauvais état. Nous avons planifié d’achever tout le travail d’ici l’été prochain », conclut Eckman.

Toutankhamon, le roi énigmatique

C’était en novembre 1922, après six saisons de fouilles infructueuses, que le Britannique Carter et son ami Lord Carnarvon découvrirent le trésor funéraire. Le mythe de la malédiction du pharaon, qui frapperait ceux qui ont ouvert le tombeau, naît quelques mois plus tard lors du décès mystérieux de lord Carnarvon en avril 1923. La légende se nourrit aussi d’une mystérieuse série de décès, comme celui de Carter lui-même qui meurt en 1939 sans avoir achevé la publica­tion de son ouvrage sur la sépulture, alors qu’il avait consacré dix ans à répertorier le trésor. La mort de Toutankhamon, qui met fin à la XVIIIe dynastie sous le Nouvel Empire, était elle-même énigmatique. Et les chercheurs n’ont toujours pas de réponse définitive.

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