Située non loin du centre-ville du Caire, la mosquée de Sayéda Zeinab est un joyau de l’architecture islamique de la capitale. Malgré son importance religieuse et historique, elle n’a été inscrite sur la liste du patrimoine égyptien islamique que dernièrement. Sa superficie actuelle dépasse les 7 800 m2 bien qu’il ne reste rien du bâtiment d’origine
Venue en Egypte pour la première fois, accompagnée de son cousin, époux, Ali Ibn Abi Taleb, en 61 de l’hégire après la défaite de son frère Al-Imam Al-Hussein à la guerre de Karbala, en Iraq, Sayéda Zeinab s’y installa, utilisa la maison du wali omeyyade, Maslama Al-Ansary, comme demeure. Mais après neuf mois seulement en Egypte, elle est morte et est enterrée dans la même maison où elle a vécu. Cet endroit où elle vivait puis a été enterrée est devenu, dès lors, un lieu que les fidèles visitent chaque année à la recherche de sa bénédiction.
L’histoire de cette mosquée en tant que bâtisse, qui n’était en fait qu’une petite superficie pour les prières, remonte à 1547 sous le règne du wali ottoman Ali pacha Al-Wazir, qui a fondé le mausolée. Puis, au cours des siècles, la mosquée a subi des travaux de restauration, de réhabilitation et d’expansion dont les plus importants étaient en 1761 par l’émir Abdel-Rahmane Katkhoda, et en 1798 par l’émir mamelouk Osman bey Al-Moradi qui l’a presque reconstruite une nouvelle fois. En effet, la mosquée de Sayéda Zeinab n’a vu le faste et le luxe que sous la famille alide. Le khédive Abbas Ier entama des réparations, mais mourut avant de pouvoir les compléter. La relève fut prise en 1859 par Saïd pacha, qui finit les restaurations. Mais la mosquée, sous sa forme actuelle, fut édifiée sur ordre du khédive Tewfiq, en 1884, et fut inaugurée en 1885. « Le comité permanent du ministère s’est basé sur ce document pour classer cette mosquée sur la liste du ministère », explique Al-Saïd Hélmi, chef du département des monuments islamiques et coptes. « C’est le prince Abbas Hélmi, dernier khédive d’Egypte (1892-1914), qui a donné le type architecturel de l’édifice », explique Mohamad Abdel-Latif, co-ministre des Antiquités, ajoutant que la période du règne de Abbas Hélmi II était riche par ces édifices. « Il a essayé de créer un type architectural dit arabe, ou plutôt mixte en mélangeant le style mamelouk purement égyptien avec le style andalou », conclut-il.
Cette mosquée très prisée par les Egyptiens et d’une grande valeur historique a enfin, avec ce classement en tant que monument, rejoint le patrimoine officiel.
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