Mardi, 14 janvier 2025
Al-Ahram Hebdo > Tourisme >

Des papyrus pas comme les autres

Nasma Réda, Mardi, 23 avril 2013

Papyrus

Plusieurs centaines de fragments de papyrus égyptiens, écrits en hiératiques et en hiéroglyphes cursifs, ont été découverts par la mission égypto-française. La plupart d’entre eux remontent à 2526 av. J.-C. sous le règne du roi Chéops. L’un des documents les mieux préservés porte plus précisément la mention de l’année suivante 2525 av. J.-C., 27e année de règne de Chéops. Ces documents, en cours d’étude, sont à ce jour les plus anciens documents papyrologiques décou­verts en Egypte. Ils sont très proches, tant par leur présentation que par leur contenu, des papyrus de la fin de la IVe dynastie ou de la fin de la Ve dynastie, découverts respecti­vement à Gebelein (actuellement dans le gouvernorat de Qéna) et à Aboussir (Guiza).

Le ministre d’Etat pour les Affaires des antiquités, Mohamad Ibrahim, a déclaré que l’importance de ces papyrus est due « non seulement au fait qu’ils soient les plus anciens découverts en Egypte, mais égale­ment au fait que les informations qu’ils contiennent sont d’une très grande valeur. Ils nous donnent des informations et des détails sur la vie quotidienne à cette époque ». En fait, ces papyrus décrivent clairement les moyens de livraison des céréales et des produits alimentaires destinés aux équipes opérant sur le site. A cela s’ajoute un document exceptionnel, dont de très nombreux fragments ont été découverts : le journal de bord d’un fonctionnaire mem­phite du nom de Merrer, qui livre jour après jour les grandes lignes de ses activités. La majorité de ces papyrus étaient dans un état fragmentaire. Le travail du papyrologue consiste, en premier lieu, à tenter de combler les lacunes pour établir un texte lisible. D’après Adel Hussein, directeur général au Conseil suprême des antiquités, « les papyrus ont été transférés au Musée de Suez immédiatement après leur décou­verte pour être étudiés et enregistrés ». Pierre Tallet, directeur du site, a déclaré qu’il est important de les étudier avec précaution car « ils représentent une richesse historique qui permettra de mieux connaître la période à laquelle ils ont été rédigés ».

Wadi Al-Garf, un port ancien

Wadi Al-Garf est situé sur la côte ouest du Golfe de Suez, au pied du monastère de Saint-Paul qui remonte au Ve siècle, à quelque 100 km au sud d’Al-Aïn Al-Sokhna, à environ 120 km du Caire.

Ce site a été signalé à plusieurs reprises, sans jamais être formellement identifié, comme un site portuaire de l’époque pharaonique. La première description de ses vestiges a été faite par l’explorateur britannique Sir John Gardner Wilkinson, qui a visité le site en 1823. En 1832, à son retour d’Egypte, il affirme que cet endroit est fait de galeries aménagées dans un monticule rocheux, à quelques kilomètres de la côte. Il les qualifie de catacombes en mention­nant la présence de grandes habitations et de nombreuses galeries. Un siècle plus tard, dans les années 1950, le site est à nouveau exploré par deux pilotes français du Canal de Suez et archéologues amateurs, Frédéric Bisset et René Chabot-Morissot. Leurs différents tra­vaux ont permis de localiser plus précisément le site. Mais ce n’est que très récemment qu’une véritable étude archéologique du site a pu être lancée dans le cadre d’une mission conjointe entre l’Université de Paris-IV et l’Ins­titut français d’archéologie orientale. A partir de 2011, une première mission archéologique est créée. Elle est co-dirigée par Al-Sayed Mahfouz, maître de conférences à l’Université d’Assiout, et Pierre Tallet, maître de confé­rences à l’Université de Paris-Sorbonne.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique