Al-Ahram Hebdo : La décision de fermer partiellement les aéroports pendant la nuit a fortement inquiété les milieux touristiques. Pourquoi cette décision et pourquoi maintenant ?
Magdi Abdel-Hadi : Il faut faire la différence entre une fermeture qui empêcherait tout trafic aérien et une clôture partielle pendant 4 ou 5 heures, qui plus est la nuit. Presque tous les aéroports internationaux appliquent cette procédure depuis des années pour des raisons environnementales. Nous cherchons aussi à protéger les droits des riverains de l’aéroport et à préserver leur sommeil la nuit.
Il faut aussi souligner que le nombre de vols par heure diminue pendant la nuit. Des aéroports comme Charles De Gaulles à Paris ou celui de Genève — dont le nombre de vols varie entre 1 500 et 2 000 par jour — ne travaillent pas la nuit. Ils ferment partiellement de 23h30 à 6h30. Au Caire nous travaillons 24 heures sur 24 pour uniquement 400 à 500 avions par jour.
— Combien de vols y a-t-il la nuit dans les aéroports égyptiens ?
— Les vols diminuent considérablement pendant la nuit. Ils ne dépassent pas la trentaine. Ce nombre ne nécessite pas d’ouvrir les trois terminaux et toutes les pistes d’atterrissage. En plus, des salles et des pistes, on se retrouve avec toute une équipe qui vient pour ne presque rien faire. Et lors des heures de pointe, on fait face à une pénurie d’employés et on doit embaucher pour couvrir ce déficit. Ce n’est pas logique.
— Ce sont là les seules raisons de cette décision ?
— La fermeture nocturne pourrait aussi économiser de l’énergie et permettre une meilleure organisation du personnel. En plus, cela nous permettra de faire une maintenance régulière des pistes d’atterrissage. Actuellement, le travail de maintenance se fait en parallèle avec les vols, ce qui ne nous donne pas assez de temps pour accomplir parfaitement le travail.
— Des vols seront-ils annulés ?
— Pas du tout. On va simplement réorganiser les horaires de ces vols nocturnes.
— En été, les différents aéroports du pays devraient enregistrer une hausse en raison des vacances, du mois du Ramadan et des fêtes. La fermeture sera-t-elle quand même appliquée ?
— Nous pouvons gérer une augmentation du nombre de passagers pendant les horaires que nous avons déterminés. Il faut chercher des moyens pour réduire nos dépenses, rationaliser nos coûts et augmenter notre revenu de l’autre côté, à l’instar de n’importe quelle société. Moins dépenser est un objectif national.
— Et qu’en est-il de la saison du pèlerinage ?
— Il n’y a pas encore de décision définitive à cet égard. S’il y a des impacts économiques négatifs, les vols de nuit seront restaurés.
— Cela n’aura-t-il pas une influence négative sur le tourisme ?
—vols seront seulement décalés pour quelques heures. Les touristes atterriront dans un terminal alternatif. Ce n’est pas un problème pour les touristes, déjà habitués à des procédures semblables dans le monde entier.
— Le gouvernement a-t-il définitivement approuvé cette décision ?
— Pas encore. On l’a envoyée au Conseil des ministres et nous attendons leurs opinions, afin de pouvoir informer toutes les autres compagnies aériennes de ce changement.
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