Le centre des études coptes de la
Bibliotheca Alexandrina a célébré la journée de la femme égyptienne en organisant à
Beit Al-Sénari une conférence intitulée «
La Femme égyptienne et ses réalisations au fil des siècles, Tanis et Véréna ».
Sainte Sophie.
« Tanis et Véréna sont deux saintes égyptiennes dont la renommée est allée au-delà des frontières égyptiennes pour arriver jusqu’aux confins de l’Europe », souligne Louaï Mahmoud Saïd, directeur du Centre des études coptes à la Bibliotheca Alexandrina. Et d’ajouter : « L’influence de Tanis a été ressentie surtout en Egypte durant l’ère chrétienne, Véréna et six autres femmes ont en revanche marqué l’Europe ».
Sainte Véréna.
Ces saintes ont donné leurs noms à plus de mille églises en Europe. Des statues à leur effigie trônent aujourd’hui encore sur certaines grandes places d’Europe, notamment en Suisse, en Allemagne, en Autriche, en Bulgarie, en Italie et en Suède. Cela reflète l’importance du rôle culturel, social et économique qu’ont joué ces femmes dans les pays qu’elles ont visités. « L’Europe est aujourd’hui si fière de ces femmes que des églises et des statues sont érigées en leur honneur. Il revient cependant aux Egyptiens d’éclaircir leur histoire puisqu’elles sont originaires de différentes régions d’Egypte », souligne Ezzat Habib Salib, directeur du département de restauration et de maintenance des monuments et des musées du Grand Caire et spécialiste de l’influence féminine durant l’époque chrétienne.
Sainte Lucie.
L’histoire de ces saintes a débuté à la fin du IIIe siècle (284-285), lorsque l’empereur Dioclétien a envoyé une légion égyptienne originaire de Thèbes (dans le sud de l’Egypte) au pays de Gaule. « Les femmes ont accompagné les commandants et les soldats égyptiens, car elles faisaient partie de leurs familles », explique Salib. Après l’exécution des soldats égyptiens par l’armée romaine, ces femmes sont restées sur le continent européen. Il s’agissait de Véréna, Régula, Apolonia, Afre, Lucie et Sophie. D’après Salib, ces femmes ont ainsi exporté la civilisation égyptienne dans plusieurs pays européens. « A cette époque, la population européenne menait une vie primitive, pleine de dangers et de maladies. Ces six femmes ont répandu la civilisation dans tous ses aspects », ajoute-t-il.
Véréna, Régula et Apolonia
Sainte Apolonia.
Véréna se trouvait dans l’actuelle Suisse dans une région appelée Agaunum (l’actuelle Saint-Maurice-en-Valais), avant de traverser la rivière Aar près de Castrum Salodurum (l’actuelle Soleure). Régula était elle aussi en Suisse dans l’actuelle région de Zurich. Elle a été torturée et exécutée par les soldats romains alors qu’elle tentait de fuir le pays. C’est sur sa tombe qu’a été érigée l’ancienne église de Zurich. « Son histoire a dépassé les frontières suisses puisque l’on a aussi retrouvé sa trace en Allemagne et à l’église de Saint-Denis en France », reprend le professeur Salib. Apolonia soignait les maladies dentaires et les maux de tête. Des églises ont été construites à son nom aux quatre coins de l’Autriche.
Sainte Régula sur l'effigie de Zurich.
La jeune Afre vécut, quant à elle, dans une ville située dans l’actuelle Bivière d’Augsbourg en Allemagne. A partir de 1064, Afre a été vénérée par l’Eglise catholique romaine. Il y avait également la jeune Alexandrine Lucie, au nom de laquelle des églises furent érigées en Suède et en Finlande. Enfin, Sophie a donné son nom à des églises en Bulgarie. Grâce à leurs vertus et à leurs efforts, ces saintes ont été les premières ambassadrices égyptiennes en Europe.
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