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Le tourisme égyptien reprend des couleurs à Berlin

Dalia Farouq, Mardi, 14 mars 2017

L'Egypte a participé à la 51e édition de la Bourse internationale du tourisme (ITB) de Berlin, qui s’est tenue du 8 au 12 mars. Une participation qui s’inscrit dans une atmosphère optimiste mais encore prudente.

Le tourisme égyptien reprend des couleurs à Berlin
Charm Al-Cheikh est prête à accueillir les touristes allemands.

De grandes pancartes représentant les stars qui ont visité l’Egypte au cours des dernières semaines, que ce soit artistes, politiciens ou sportifs, comme la conseillère allemande Angela Merkel, le joueur de football Lionel Messi et le comédien américain Will Smith, reçoivent les visiteurs du pavillon égyptien à la Bourse internationale du tourisme (ITB) qui s’est tenue du 8 au 12 mars à Berlin. « Ces visites sont la preuve concrète de la sécurité et de la stabilité de l’Egypte. Elles seront probablement réutilisées pour promouvoir le tourisme égyptien à travers le monde », a assuré Yéhiya Rached, ministre du Tourisme, lors de la cérémonie d’inauguration de la Bourse annuelle berlinoise.

L’ITB de Berlin est le plus important salon du tourisme au monde. Toutes les gammes de voyages et tous les acteurs du tourisme y sont représentés : voyagistes, nouveaux systèmes de réservation, transport, hôtels, destinations, tourisme vert, etc. « L’ITB de Berlin est une excellente occasion de rencontrer de nouveaux partenaires. La présence égyptienne avait cette année pour but de redorer l’image de l’Egypte, de rassurer les touristes, les médias, les tour-opérateurs et les réseaux de vente sur la situation en Egypte et de reconquérir le public allemand », explique le ministre du Tourisme. Celui-ci espère une relance complète d’ici fin 2017 et un rapprochement des chiffres de 2010, année record du tourisme égyptien, qui comptait cette année-là plus de 14 millions de touristes. « En ce début 2017, le nombre d’arrivées de touristes à destination de l’Egypte et l’augmentation des réservations touristiques donnent des couleurs au secteur sinistré depuis plusieurs années », lance le ministre.

L’Allemagne, un marché à reconquérir

Badr Abdel-Ati, ambassadeur d’Egypte en Allemagne, assure que « l’Allemagne est un marché stratégique pour l’Egypte, en raison de la puissance de son industrie touristique, de l’importance de son potentiel, de la durée des séjours moyens du touriste allemand, qui avoisine les 12 jours, et de son pouvoir d’achat ». Selon lui, le nombre de touristes allemands en Egypte a augmenté de 20 % au cours des deux premiers mois de l’année en cours en comparaison avec la même période de l’année précédente. Le marché allemand est depuis longtemps un des trois principaux acteurs du tourisme égyptien. Avant 2011, le pays enregistrait plus d’un million de touristes allemands. Ahmad Choukri, vice-président de l’Organisme de la promotion touristique (ETA), est lui aussi assez optimiste. « La société allemande JFK pour les recherches de marchés a assuré la semaine dernière que les réservations des touristes allemands à destination d’Egypte vont augmenter de 91 % cet été, en comparaison à la même période en 2016. De même, les tour-opérateurs allemands Thomas Cook et Tui ont assuré que la tendance serait à la hausse », déclare, ravi, le vice-président.

Dans le même contexte, Choukri affirme que le ministère du Tourisme poursuit sa stratégie de promotion visant à relancer l’activité touristique en Egypte jusqu’à atteindre le niveau de 2010. « Le co-marketing avec les tour-opérateurs allemands, la subvention des vols charters, l’organisation de plusieurs visites de reconnaissance, appelées Fans Trip, pour les représentants des médias et des tour-opérateurs en Egypte resteront les outils traditionnels du gouvernement pour relancer ce secteur », explique-t-il. Le ministère a accordé des subventions aux compagnies aériennes low-cost allemandes comme EasyJet, Air Berlin et Condor, pour les inciter à développer plus de vols entre l’Europe et l’Egypte, même si le nombre de voyageurs n’est pas satisfaisant. « Nous avons un programme particulier pour les voyagistes ainsi que pour les compagnies aériennes », a déclaré Yéhiya Rached, lors d’une conférence de presse tenue à l’ITB. Il a également ajouté que la dévaluation de la livre égyptienne est un outil indirect de promotion touristique.

Les visas en question

Lors de cette même conférence de presse, le ministre a répondu à une question concernant la hausse des prix des visas d’entrée en Egypte passé de 25 à 60 dollars et de son impact sur le développement du secteur. Le ministre a assuré que ce sujet était encore en négociation et que cette décision ne concernait pas uniquement le ministère du Tourisme, mais aussi d’autres organismes étatiques comme le ministère des Affaires étrangères et celui de l’Intérieur. « Je vous promets de transmettre les points de vue de nos partenaires étrangers aux autorités égyptiennes qui ont une véritable volonté de résoudre des problèmes qui pourraient entraver le développement touristique. Et je suis sûr qu’une solution concernant les visas sera bientôt proposée », ajoute le ministre en faisant allusion à une possibilité d’annulation ou de modification de cette décision qui a causé un grand débat dans les milieux touristiques, de peur que cela ne cause de nouveau une baisse de l’activité. A noter que plusieurs pays de la région ont annulé complètement les frais de visas dans le but de promouvoir le tourisme chez eux.

La taxe imposée, il y a quelques années sur tous les vols long-courriers en provenance de l’Allemagne, fait craindre une récession du marché touristique en Egypte. Cette taxe, appliquée à partir de 2011, était au centre de la rencontre entre le ministre du Tourisme, Yéhiya Rached, et le président du comité du tourisme au parlement allemand, le Boundestag, Hayek Prima. Selon Rached, cette taxe porte atteinte à la libre concurrence entre l’Egypte et les autres pays touristiques de la région. Pour l’Egypte, la taxe est de 21 euros contre 7 pour la Turquie ou la Tunisie. « Une famille de 4 personnes qui veut passer un séjour en Egypte doit payer 84 euros de taxe en plus sur les billets d’avion. Un coût à prendre en compte, surtout si l’on considère le contexte de crise économique qui touche toute l’Europe depuis quelques années », rappelle Rached. Selon Hicham Al-Démeiri, président de l’Organisme de la promotion touristique égyptien, « ces taxes liées au transport sont une des plus importantes préoccupations de l’industrie touristique, puisqu’elles peuvent entraver la reprise du mouvement du tourisme allemand en Egypte et avorter tous les plans du ministère visant à promouvoir le tourisme », conclut Al-Démeiri.

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