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Sekhmet et Sphinx à la cour d’Amenhotep III

Nasma Réda, Mardi, 20 décembre 2016

Plusieurs statues ont été découvertes au temple du roi Amenhotep III, le IXe pharaon de la XVIIIe dynastie, sur la rive occidentale de Louqsor.

Sekhmet et Sphinx à la cour d’Amenhotep III
Le site où ont été découvertes plusieurs statues.

La mission archéologique égypto-européenne opérant sur le site de Kom Al-Hitane a récemment mis au jour des découvertes exception­nelles sur la rive occidentale de Louqsor. Lors de leurs travaux d’excavation au temple d’Amenhotep III, du Nouvel Empire, spéci­fiquement dans la salle hypostyle, les membres du projet de restauration des colosses de Memnon et du temple, présidé par Hourig Sourouzian, ont découvert divers morceaux dispersés de statues de la déesse Sekhmet, dont trois bustes et un « tronc » sans tête, en granit noir. De plus, dans la zone du troisième pylône du temple, de grandes pièces de sphinx colossaux en cal­caire furent découvertes. « Je suis tellement ravi par cette découverte. Chaque saison, on découvre de plus en plus les traces du temple d’Amenhotep III (1405-1369 av. J.-C.), ce qui nous rapproche de la réalisation de notre rêve de construire un vaste musée en plein air », explique la directrice de la mis­sion. « Ces demi-statues de Sekhmet sont en bon état de conservation », affirme de son côté Mahmoud Afifi, chef du secteur des antiquités anciennes au ministère des Antiquités.

Depuis le début du travail de cette mission sur le site il y a presque 18 ans, cette mission a déterré plus d’une centaine de statues de la déesse à tête du lion et au corps d’une jolie femme portant une robe. « Sekhmet était découverte assise et debout, statue complète ou demi-statue », ajoute Sourouzian. D’après elle, ce grand nombre de statues de la déesse sert non seulement à protéger le souverain du mal ou à guérir les maladies, mais aussi à repousser les ennemis. d’après la directrice de la mission, cela peut être la raison princi­pale pour laquelle les successeurs du roi ont laissé ces statues sur place et se sont servis de grands blocs du temple. A savoir que le grand nombre de statues de cette déesse était au temple Mout (d’Amenho­tep III), au sud du Karnak, toujours à Thèbes. On compte 300 statues de Sekhmet.

Redonner vie au temple

Au début du XIXe siècle de notre ère, les archéolo­gues ont découvert deux petits sphinx en granit rouge qui sont actuelle­ment en Russie, et quelques années plus tard, quatre autres ont été déter­rés et puis transportés aux musées. « J’espère conserver toutes les trou­vailles dans leur place originale afin de les expo­ser au public », estime Sourouzian. « Toutes les statues ont été stockées dans les entrepôts du ministère après leur res­tauration. Cependant, elles seront replacées dans leur endroit d’origine lorsque le projet du musée en plein air sera géré », explique Mahmoud Afifi.

Sekhmet et Sphinx à la cour d’Amenhotep III

L’objectif principal est de conserver les derniers vestiges de ce temple qui a été fort touché et détruit par un tremblement de terre après 150 ans de sa construction à l’époque ramesside. « Nous voulons rendre à Amenhotep III une partie de son magnifique héritage », déclare Sourouzian.

Le temple était le plus grand de tous les temples de Thèbes avant sa destruction en 1200 av. J.-C. « Ce site a servi de carrière pour tous les temples environnants et pour d’autres constructions. Il a été également envahi par les inondations du Nil, ainsi que l’eau souterraine venant des terres agricoles qui l’entourent. Les seuls monuments visibles étaient les colosses du roi au premier pylône, dites Memnon », dit-elle.

Lors de la prochaine saison, qui commen­cera le 20 janvier prochain et s’achèvera en mars, la mission travaillera à déterrer les sphinx colossaux avec beaucoup de prudence en les maintenant sur place et les traitant par des spécialistes qui vont les sécher très dou­cement à cause de leur mauvais état dû à l’humidité et à l’eau souterraine.

Selon elle, l’importance de toute découverte c’est qu’elle ajoute quelque chose à l’histoire de l’Egypte. « Mais dans notre cas précis, c’était un temple abandonné. Cependant, chaque saison nous apporte ses propres sur­prises », souligne la directrice de la mission. Dans une déclaration spéciale à l’Hebdo, elle a annoncé « la découverte de l’avenue d’une grande cour processionnelle qui allait du 3e pylône jusqu’à la salle hypostyle. On doit suivre cette avenue dans les saisons à venir afin de découvrir plus de secrets », conclut-elle. Actuellement, tous les plans originaux ont été découverts et seront exposés au public à l’entrée du temple, avec une présentation 3D qui montre comment le temple était à l’époque et ce qui en reste.

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