Louqsor, la ville aux cent portes, a fait peau neuve cette semaine afin d’accueillir le cinquième sommet mondial du tourisme urbain de l’Organisation mondiale du tourisme. Plus de 500 pancartes et tableaux en mosaïque représentant des scènes pharaoniques sont venus décorer les rues nouvellement pavées du centre-ville. Les places ont été embellies, les sites touristiques de Louqsor réaménagés et toutes les maisons ont été repeintes d’une même couleur, un blanc cassé qui vient faire écho aux reliefs sablonneux de la rive droite de la ville.
Pendant l’assemblée générale qui s’est tenue à Malaga en Espagne au mois de mai dernier, trois villes candidates s’étaient disputées l’accueil de la conférence de l’OMT et c’est Louqsor qui l’a remporté. D’ailleurs, pendant toute la durée de la conférence, Louqsor est officiellement la capitale du tourisme mondial. « Le sommet cette année porte sur les villes culturelles. Et Louqsor est par excellence l’une des plus importantes villes culturelles du monde, avec sa civilisation millénaire, ses trésors antiques et sa richesse historique », a déclaré Taleb Rifaï, secrétaire général de l’OMT, lors de l’inauguration de la conférence qui a été organisée en plein air sur un site donnant sur le Nil. « Je suis ébloui par la scène pittoresque qui nous entoure. Je ne plaisante pas. Louqsor, ce n’est pas un décor en carton pâte. Louqsor est bien le paradis des pharaons et j’ai pu m’y promener en toute sécurité », a lancé Al-Rifaï, invitant le monde entier à venir jouir du superbe climat égyptien, des joyaux historiques et architecturaux et bien évidemment du sourire qui ne quitte jamais le visage des Egyptiens.
La conférence, dont le thème énoncé était « Les villes, viviers de culture locale pour les voyageurs du monde », a réuni des représentants de 55 pays venus discuter du développement du tourisme culturel. Ce type de tourisme peut générer des revenus et dégager des pratiques novatrices en matière de conservation et de gestion du patrimoine. « Le tourisme urbain est un secteur en croissance continue qui a besoin d’une gestion locale adaptée. Il constitue plus de 80 % du volume du tourisme dans la plupart des pays du monde comme l’Egypte, la Turquie et les Emirats arabes unis », explique German Porras, consultant pour l’OMT. Il ajoute que l’OMT est en train de créer une plateforme pour permettre aux différents pays d’échanger les expériences sur le développement du tourisme urbain. Cette initiative a pour but d’établir une vision commune sur l’état du tourisme urbain afin de s’adapter aux changements que connaît le secteur. « Nous avons également étudié les moyens de préserver et d’améliorer la qualité de vie des populations locales en leur assurant des retombées économiques, sociales, culturelles et environnementales positives », assure Porras. Une première étape de cette initiative s’est concrétisée à Louqsor par la création d’un réseau pour le tourisme urbain offrant aux participants l’opportunité de découvrir les moyens de développement de ces villes. En outre, l’OMT a présenté l’initiative « Les maires pour le tourisme » qui vise à réunir les maires et les responsables de différentes villes du monde afin de faciliter la collaboration autour des problématiques liées au tourisme. « L’initiative Les maires pour le tourisme a pour but de promouvoir le rôle moteur du tourisme dans le développement socioéconomique des villes et de faire du secteur une priorité dans l’agenda urbain », explique Jan Korthoudt, directeur du tourisme au département des Affaires étrangères en Belgique. Selon cette initiative, les maires des villes du monde entier sont invités à mettre en commun leurs pratiques pour aborder les possibilités et les défis associés au tourisme pour les collectivités locales. « Développer le tourisme urbain et hausser les revenus touristiques tout en développant les sociétés et préservant le patrimoine culturel, tel est le point de mire de notre grande rencontre à Louqsor », conclut Korthoudt. L’OMT a recommandé à ce que les interdictions de voyages vers l’Egypte soient levées même si elles ne sont pas de nature contraignante. « L’interdiction de voyage est régie par des conditions, à savoir des négociations entre les pays concernés, une durée précise et porter sur une région précise », a déclaré le secrétaire général de l’OMT.
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