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Le Musée parlementaire : Témoin d'un passé riche en péripéties

Nasma Réda et Doaa Elhami, Mardi, 18 octobre 2016

Situé au coeur du conseil des députés, le Musée parlementaire retrace la grande histoire du parlement égyptien. Visite guidée.

Le Musée parlementaire : Témoin d
Le carrosse royale qui transportait le roi Farouq de Abdine au parlement. (Photo : Mohamad Moustapha)

Du dimanche au jeudi, les visiteurs peuvent découvrir la grande histoire du parlement égyptien. Le Musée parlementaire, composé de quatre grandes salles et situé au centre du parlement, retrace les moments les plus importants de cette institution. En 1986, l'ancien président Hosni Moubarak avait consacré deux salles pour y exposer des pièces et des do­cuments qui témoignent de l’évolu­tion du parlement égyptien. Un an plus tard, deux autres salles ont été annexées au musée, afin d’y exposer les cadeaux diplomatiques offerts par les chefs d’Etat, les ambassadeurs et les chefs des parlements étrangers.

Les visiteurs du musée sont ac­cueillis dès leur arrivée par la pre­mière salle du musée, juste après le hall pharaonique. Le célèbre trône royal en velours vert domine la grande pièce. Il est surmonté de la couronne et du drapeau égyptien de l’époque, ainsi que des rideaux à l’emblème alide. « Le roi avait l’habitude d’as­sister à l’inauguration de chaque session parlementaire. Il s’asseyait sur ce trône. Sa présence était hono­rifique, car c’était le premier ministre qui prononçait le discours inaugural de la session », explique Alaa Chaa­ban, directeur du musée.

Le Musée parlementaire : Témoin d
Le trône royal. (Photo : Mohamad Moustapha)

De chaque côté du trône se trouve un grand buste, l’un représentant Mohamad Ali, l’autre le khédive Is­maïl, fondateur du premier parlement égyptien. Deux grands fauteuils uti­lisés par le roi et la reine entre les sessions sont exposés. Les portraits du roi Fouad 1er et de son fils Farouq se font face. La seule vitrine qui se trouve dans cette salle renferme les photos du roi Farouq participant à une séance du parlement.

A gauche de l’entrée, des pein­tures et des bustes de différentes tailles représentant les célèbres lea­ders du XIXe et du début du XXe siècles sont disposés par ordre his­torique. On y trouve Ahmad Orabi, Moustapha Kamel, Mohamad Farid, et bien sûr Saad Zaghloul. L’an­nonce de la République et la chute du Royaume alide sont représentées par l’exposition des bustes des trois chefs de l’Etat égyptien : Nasser, Sadate et Moubarak, ainsi que des copies des documents historiques et des photos racontant les visites et les discours historiques des présidents devant le parlement.

Carrosse royal et répliques pharaoniques

Au centre de la deuxième salle, le visiteur découvre le carrosse royal utilisé par l’impératrice Eugènie lors de sa participation à la cérémonie d’inauguration du Canal de Suez en 1869. « Bien que l’événement n’ait pas de relation avec le musée, la pré­sence de cette pièce historique est jus­tifiée », souligne le directeur du mu­sée, assurant que le roi Farouq avait l’habitude de se rendre au parlement en carrosse depuis le palais royal de Abdine. Les vitrines qui se trouvent dans les quatre coins de la salle ren­ferment les premiers comptes-rendus de séances.

Sur les murs sont accrochées les photos des 34 présidents du parle­ment depuis Ismaïl pacha Ragheb (1866) jusqu’à l’actuel Ali Abdel-Al. On y trouve également les photos des membres du comité qui a rédigé la Constitution de 1923, présidé par Hussein Rochdi pacha. « Le secré­taire général du parlement, respon­sable du musée, a constaté que les pachas-présidents avaient l’habi­tude de porter un costume spécial lorsqu’ils se rendaient au parlement. Nous avons choisi de les exposer au public comme celui du 22e président Abdel-Salam pacha Fahmi », ex­plique Chaaban.

Le Musée parlementaire : Témoin d
Photos des présidents du parlement. (Photo : Mohamad Moustapha)

Dans la troisième salle se trouvent des répliques pharaoniques telles que la statue du roi Thoutmosis III, celle d'un scribe égyptien ou encore des blocs montrant des ouvriers au temps des pharaons. Certaines pièces mon­trent à quel point l’Egypte Ancienne était soucieuse d'établir des lois qui déterminaient les horaires de travail et les droits des citoyens. « Ces ré­pliques, offertes par le ministère des Antiquités, montrent les traités com­merciaux et militaires signés entre l’Egypte et les pays étrangers », sou­ligne-t-il.

L’époque islamique est également présente. Une lettre du 2e calife, Omar Ibn Al-Khattab, adressée à Abou-Moussa Al-Acheari, décrivait alors les règlements et les lois qu’il devait suivre en tant que wali (gou­verneur) de Bassorah en Iraq. Et bien entendu, on y trouve une copie du Coran, principale source de la légis­lation.

Dans la dernière salle, de nom­breux cadeaux offerts par les repré­sentants des pays étrangers durant leurs visites sont exposés. « La col­lection de ce musée relate, sans au­cun doute, les moments les plus im­portants de l’histoire parlementaire égyptienne. Un musée sans pareil », conclut Chaaban.

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