Si les entreprises s’accordent pour dénoncer la hausse du prix de l’énergie, elles appréhendent de manière différente les changements imposés par le plan de conversion. Pour les grandes structures, issues du tourisme de luxe, sa mise en place, bien qu’impliquant des coûts conséquents, viendra simplement ajouter de nouvelles dépenses dans une comptabilité en quête d’apports. Souvent internationales, ces sociétés disposent de ressources financières assez importantes pour survivre à cette augmentation. De plus, leur crédibilité auprès des banques est assez forte pour leur permettre d’emprunter.
En revanche, beaucoup de petites et moyennes entreprises devraient souffrir du plan de conversion. Disposant de moins de revenus et de liquidités, leur stabilité, aujourd’hui fragile, pourrait ne pas supporter le nouveau coût de l’énergie. Or, en Egypte, ces entreprises représentent des millions de personnes, participant directement ou indirectement à l’industrie du tourisme. D’après l’assistant du ministre du Tourisme pour les questions environnementales, Mahmoud Al-Qayssouni, cette problématique est au coeur des intérêts du ministère.
Dans la réflexion, ils ont « impliqué les ONG présentes dans le secteur du tourisme et fait appel à l’UNDP, ainsi qu’aux structures qui promeuvent l’entrepreneuriat et connaissent les problématiques des petites et moyennes entreprises », explique-t-il. Résultat : il a été décidé que le plan de conversion toucherait d’abord les entreprises fonctionnant grâce à des générateurs diesel. Souvent petites ou moyennes, ces entreprises bénéficieront en premier de l’effort financier débloqué par l’Etat. L’autre effort, primordial, viendra des banques d’investissement.
En effet, des prêts à des taux d’intérêt préférentiels (au taux plus faible que le marché) seront plus facilement accessibles aux entreprises voulant adopter le « vert ». Pour l’instant, ces taux sont sujet de négociations avec les banques nationales. Des packs graduels seront proposés aussi par Philips pour permettre à chaque entreprise, quelle que soit sa taille, de transformer ses infrastructures selon ses besoins.
Enfin, la dernière gageure pour ne pas laisser les petites entreprises sur la touche concerne l’écotourisme. La plupart de ces projets, disposant de financements fixes (privés, publics, ONG, nationaux et internationaux), devraient intégrer les petits acteurs et leur être bénéfiques.
D’autant que le principe premier de l’écotourisme, qui est de travailler au bénéfice de la population et en collaboration avec celle-ci dans une logique de préservation environnementale et culturelle, va de pair avec les petites structures. Au final, Al-Qayssouni se veut optimiste : « La conversion énergétique globale du secteur touristique égyptien et le développement parallèle de toutes les formes d’écotourisme devraient permettre de soutenir les plus petits ».
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