Censé aider l’Egypte à négocier le virage des énergies renouvelables, le plan de conversion énergétique, à l’initiative du ministère du Tourisme, inquiète grandement les professionnels du secteur. Lors d’une réunion organisée par le ministère éponyme, ils ont dénoncé la suppression des subventions allouées au fuel, prévue pour mai prochain. Pour eux, cette mesure est détachée des réalités économiques qu’ils subissent au quotidien, et manque, surtout, de dialogue.
Elhami Al-Zayat, président de l’Union des Chambres de Tourisme et d’Hôtellerie (UCTH), s’est ainsi insurgé : « Est-ce vraiment le moment d’annuler les subventions au fuel ? Le secteur du tourisme sera fortement affecté par ce changement. Les voyages en autocars, l’éclairage et le chauffage des hôtels ou les croisières sur le Nil dépendent fortement du fuel et de l’essence ». Un impact sur les prix devrait donc se faire sentir.
Face à cette inquiétude, le ministre de la Planification et de la Coopération internationale a assuré que la mise en vigueur du plan sera négociée avec les professionnels du tourisme. Un son de cloche repris par le ministre du Tourisme, Hisham Zaazoue, qui a déclaré : « Il est toujours possible d’étaler cette suppression, ou de la mettre en place graduellement ». Mais pour Khaled Al-Manaoui, porte-parole de l’UCTH, ces déclarations ne suffisent pas. « Les contrats pour la saison touristique ont déjà été signés. Nous allons subir des pertes insupportables, parce que nous ne pourrons pas compenser la hausse de nos factures d’électricité avec le prix des séjours », regrette-t-il. Vu de la situation catastrophique du tourisme en Egypte, Khaled Al-Manaoui argue que « cette mesure, c’est le meilleur moyen d’achever un secteur crucial de l’économie ».
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