« Du Nil à Pompéi, vision de l’Egypte dans le monde romain » est le thème d’une série d’expositions qui couvre aussi bien l’art que la culture de l’Egypte Ancienne et qui se tient dans trois villes italiennes. « C’est une chose extraordinaire de rassembler l’histoire, la culture et le savoir », a déclaré Evelina Christillin, présidente de la Fondation du musée égyptien de Turin, qui est à l’origine de ce projet. C’est ce musée qui a inauguré l’exposition le 5 mars dernier qui se poursuivra jusqu’au 4 septembre. Neuf pavillons sont consacrés à la propagation de la culture égyptienne dans les civilisations du bassin méditerranéen. « Du Nil à Pompéi met l’accent sur le point de rencontre entre la culture égyptienne et la culture gréco-romaine depuis Alexandre le Grand jusqu’aux sites religieux en Italie, surtout à Pompéi », explique le ministre égyptien des Antiquités, Mamdouh Al-Damati, qui a assisté à la cérémonie d’inauguration à Turin.
330 pièces sont ainsi exposées, dont certaines pour la première fois : des pièces uniques provenant des fouilles de Pompéi, des sphinx, des mobiliers antiques, des poteries, des sculptures des pharaons et d’autres. L’originalité de l’exposition réside dans sa muséologie. « Le Musée égyptien de Turin a exposé de façon originale les chefs-d’oeuvre rassemblés. Les statues égyptiennes étaient placées côte à côte avec les gréco-romaines. La ressemblance entre les différentes statues montre clairement aux visiteurs l’ampleur de l’influence de la culture égyptienne sur le goût et l’esthétique grecs. Même les explications sont inscrites en italien et en arabe », souligne Khaled Al-Anani, directeur du Musée égyptien du Caire, invité à Turin.
Cultes et divinités

L'exposition accueille une foule de visiteurs. (Photo : Musée de Turin)
« Du Nil à Pompéi » raconte à travers les trois expositions la façon dont les anciens Grecs ont observé et « absorbé » les cultes égyptiens et leurs divinités, pendant le règne des Ptolémées. Et surtout, elle démontre comment les cultes égyptiens dominaient tout le bassin méditerranéen et l’Italie en particulier. « J’étais très surpris à Turin, car pour la première fois, j’ai découvert à quel point les liens historiques et commerciaux entre l’Egypte et l’Italie étaient forts. Plus étroits qu’avec n’importe quel autre pays méditerranéen », souligne Al-Anani.
Parallèlement, à Pompéi, une autre exposition se tiendra également sur l’Egypte du 16 avril jusqu’au 2 novembre. Cette exposition en plein air présentera une collection d’antiquités égypto-grecques. Sept statues à tête de lion représentant la déesse Sekhmet, ainsi que la statue du pharaon Thoutmôsis III assis sur son trône seront là. Isis et Osiris sont également à l’honneur.
Et pour finir, la dernière étape de l’exposition « Du Nil à Pompéi » se tiendra à Naples. Intitulée « L’Egypte-Naples : Cultes orientaux en Campanie », elle sera inaugurée le 28 juin au Musée Archéologique National de Naples (MANN) et se tiendra jusqu’au 8 octobre. La collection de Naples exposera au public plus de 1 200 artefacts qui, en même temps que ceux de Turin, constituent l’une des collections égyptiennes les plus importantes en Italie.
Ces trois expositions viennent non seulement montrer la forte influence de l’Ancienne Egypte sur l’Italie, mais elles interviennent également dans le cadre d’un projet plus vaste pour mettre en valeur les relations entre les deux pays à travers les siècles. Une sorte de voyage à travers le temps qui jette la lumière sur l’influence de l’art des pharaons sur l’art gréco-romain et vice-versa. « C’est un grand projet international, avec un objectif scientifique, et qui peut représenter une attraction touristique importante », souligne le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini. Idée partagée par Al-Damati qui estime que de telles rencontres jouent un rôle important pour la promotion touristique en Egypte.
Lien court: