Le ministère des Antiquités vient de lancer une campagne nationale pour la restauration et la rénovation de 100 édifices monumentaux islamiques et coptes dans la région du Caire historique. Cette campagne s’inscrit dans le cadre du Projet de réhabilitation urbaine du Caire historique (URHC) chapeauté par l’Unesco.
Le Caire historique est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. « Cette nouvelle campagne vise toutes sortes d’édifices : sabils, kottabs, bassins, maisons historiques, mosquées ou églises. Ils ont tous la même importance », affirme le ministre des Antiquités, Mamdouh Al-Damati.
Le Centre du patrimoine mondial, qui dirige ce projet (URHC), a inclus le Vieux-Caire ainsi que la région de Boulaq Aboul-Ela et les cimetières des Mamelouks à la zone concernée. Une nouvelle carte que le gouvernement a approuvée en janvier dernier. Selon le vice-ministre des Antiquités et le responsable de ce projet, Mohamad Abdel-Aziz, « cette nouvelle campagne complète une première phase de restauration qui s’est achevée fin juillet dernier par l’inauguration du musée de textile de la rue Al-Moëz et la réhabilitation de la rue Al-Gamaliya ».
Mur nord du Caire historique.
Cette nouvelle phase a commencé par une étude sur l’état des sites concernés. Il s’agit d’une évaluation complète et systématique de la valeur patrimoniale de chaque site. Cette étude a permis de recueillir les informations nécessaires pour déterminer l’approche et les techniques de restauration à utiliser pour chaque site. « On a trouvé des édifices en péril qui exigent une intervention urgente, d’autres qui nécessitent une restauration très fine ou un travail sur plusieurs années, d’autres encore qui n’ont besoin que d’un simple nettoyage », explique Chérif Fawzi, membre de l’équipe du Caire historique.
Cette étude constitue également une documentation sur l’état actuel des lieux, non seulement au niveau archéologique mais aussi au niveau social et économique : problèmes de logement, activités des communautés qui y habitent et risques sur l’environnement. Ensuite, il s’agit d’une phase de sensibilisation destinée aux habitants pour leur expliquer l’importance historique de leurs quartiers.
L’empiétement des constructions sur les enceintes des sites archéologiques est l’un des problèmes les plus importants. La démolition intentionnelle de certains bâtiments historiques pour l’exploitation des terrains, les eaux d’égouts et la nappe phréatique, le désordre architectural qui donne lieu à des bâtiments de huit ou dix étages construits avec des matériaux qui ne sont pas en harmonie avec la région historique sont autant de défis à relever.
« Le premier ministre a formé un comité regroupant les ministres du Logement, du Développement urbain, des Waqfs, des Antiquités et du Tourisme et le gouverneur du Caire pour résoudre ce genre de problèmes », assure Fawzi.
Plusieurs bailleurs de fonds
Sabil et kottab Nafissa Al-Bidaa, à côté de la porte « Zoweila », rue Al-Gouria.
Le projet est financé par les ministères des Antiquités, du Logement et du Tourisme. Celui-ci a participé à hauteur de 6 millions de L.E. pour la réhabilitation de la rue Al-Moëz, alors que le ministère du Logement a débloqué 200 millions de L.E. pour la restauration de Wékalat Qaïtbay, de la mosquée de Roqaya et d’une partie du mur du commandant fatimide Badr Al-Gamali.
« On ne peut pas oublier le rôle de l’association Agha Khan dans la réhabilitation de certains sites, surtout à Bab Al-Wazir et les dons offerts par des organisations arabes et internationales afin de préserver ce patrimoine culturel de l’humanité », déclare Al-Damati.
Selon le comité de préservation du Caire historique, les études concernant la zone en question dureront deux mois au maximum. Les travaux, eux, devront s’achever dans deux ans. « Ce projet ne sera pas le dernier, il sera suivi par d’autres toujours destinés au Caire historique », promet Al-Damati.
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