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Daech assassine un symbole de la connaissance

AFP, Mardi, 25 août 2015

Le groupe Etat islamique a décapité le grand archéologue syrien Khaled Al-Assaad, qui dirigea pendant 50 ans le service des Antiquités de Palmyre. Les autorités archéologiques de Damas et l’Unesco ont salué le courage de cet homme de 82 ans.

Khaled Al-Assaad
Khaled Al-Assaad, grand archéologue syrien.

Khaled Al-Assaad, 82 ans, directeur des Antiquités de Palmyre de 1963 à 2003, a été sauvagement assassiné par des djihadistes du groupe Etat Islamique (EI), mardi 18 août, a regretté le directeur général du département des Antiquités et des musées de Syrie, Maamoun Abdelkarim. « Daech a exécuté l’un des plus éminents experts du monde antique. Il parlait et lisait le palmyrénien et nous nous adressions à lui quand nous recevions de la police des statues volées, pour qu’il détermine si elles étaient vraies ou fausses », s’est indigné Maamoun Abdelkarim.

Des images montrant le corps de M. Assaad accroché à un poteau, la tête coupée sur le sol, ont circulé sur des sites djihadistes. Une pancarte attachée au corps identifie la victime comme étant M. Assaad, accusé par les djihadistes d’être un partisan du régime pour avoir représenté la Syrie à des conférences à l’étranger « avec des infidèles » et d’avoir été le directeur des « idoles » à Palmyre. L’EI considère les statues humaines ou animales comme de l’idolâtrie. Selon Abdelkarim, le supplicié a été interrogé pendant un mois avec son fils Walid, actuel directeur des Antiquités de la ville, car les djihadistes voulaient connaître la cachette où se trouverait prétendument de l’or.

« Cette famille est remarquable car l’autre fils, Mohamad, et le gendre Khalil, ont participé activement au sauvetage de 400 pièces antiques au moment de la conquête de la ville par les djihadistes », a ajouté M. Abdelkarim. « Nous avions supplié Khaled de quitter la ville, mais il a toujours refusé. Je suis de Palmyre et j’y resterai même s’ils doivent me tuer, nous disait-il », avait dit le directeur des Antiquités de Syrie.

Du côté de l’Unesco, la directrice générale Irina Bokova s’est dite « indignée » par « le meurtre brutal » de M. Assaad. « Ils l’ont tué parce qu’il n’a pas trahi son engagement profond envers Palmyre », a-t-elle écrit dans un communiqué. « Son oeuvre se poursuivra et restera hors d’atteinte des extrémistes. Ils ont assassiné un grand homme, mais ils ne feront jamais taire l’Histoire », a souligné Mme Bokova.

Les djihadistes ont pris, fin mai, Palmyre qui abrite des ruines antiques inscrites par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité. La communauté internationale craint que l’EI ne détruise ses nombreux trésors archéologiques, à l’instar de ce que le groupe a fait en Iraq.

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