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Un monument mamelouk mis en valeur

Nasma Réda, Mardi, 28 juillet 2015

La restauration de la mosquée Al-Zaher Bibars reprend après une suspension de quatre ans.

Un monument mamelouk mis en valeur

Arrêtés depuis quatre ans, les travaux de restauration de la mosquée du sultan Al-Zaher Bibars (1223-1277) ont repris. Remontant à l’époque des Mamelouks, cette mosquée qui s’étend sur une superficie de 12 500 m2 est un exemple remarquable de l’architecture de cette période. « Les travaux de restauration avaient commencé en 2007 et s’étaient arrêtés en 2011 après que les archéologues eurent contesté les matériaux utilisés », explique Mamdouh Al-Damati, ministre des Antiquités. Selon lui, les ingénieurs d’Arab Contractors (Al-Moqaouloun Al-Arab), chargés des travaux, ont utilisé des pierres de couleur rose pour étayer les colonnes et les voûtes, ce qui a causé des objections de la part des archéologues. « L’ex-ministre, Mohamad Ibrahim, a été ainsi obligé d’arrêter immédiatement les travaux et de former un comité d’experts afin de déterminer les matériaux adéquats », explique Mohamad Abdel-Aziz, ministre adjoint des Antiquités. Après des études approfondies, les archéologues du ministère ont suggéré l’utilisation de la brique d’argile. « Un choix approuvé par le comité d’experts qui a jugé que ces pierres ressemblent à celles utilisées dans la construction de la mosquée », explique Moustapha Amin, secrétaire général du CSA. « Le projet de restauration devra progresser comme prévu. C’est toujours Arab Contractors qui s’en chargera, mais cette fois, leur travail sera bien surveillé », affirme Mohamad Abdel-Latif, nouveau chef du département des monuments islamiques et coptes. « On doit tout recommencer à zéro. La fermeture du site pendant toutes ces années sans surveillance lui a causé beaucoup de dégâts. L’humidité et les eaux souterraines ont provoqué des corrosions dans certains endroits », poursuit Abdel-Latif.

Le coût de restauration de la mosquée a été estimé à 88 millions de L.E. en 2007, une somme qui a été assurée par le gouvernement du Kazakhstan (voir encadré). Près de 31 millions ont été déjà dépensés dans la première phase de la restauration. « Le vice-ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan, accompagné par son ambassadeur au Caire, a visité le site pour s’informer de l’état des travaux. Ils ont constaté que le dôme et le minaret ainsi que quelques inscriptions ont besoin de réparation. Ils se sont mis d’accord avec le CSA pour assurer la somme nécessaire aux travaux supplémentaires », explique Abdel-Aziz.

En fait, cette mosquée n’en est pas à sa première opération de restauration. En 1995, un projet de nettoyage des murs extérieurs a eu lieu, des blocs de pierre totalement endommagés ont été remplacés et tous les marchands sur les trottoirs autour ont été délogés. En 2007, un accord de restauration sur trois phases a été signé par les gouvernements égyptien et kazakh. La première phase consistait à mettre un terme aux fuites des eaux souterraines à travers l’installation de pompes de drainage, ainsi que la rénovation du réseau électrique. La deuxième phase comprend la restauration du minaret, de la coupole et des colonnes. C’est là où le travail a été arrêté. La troisième et dernière phase comprendra la restauration des décors et des inscriptions à l’intérieur et à l’extérieur de l’édifice.

Qui était Al-Zaher Beibars ?

Qui était Al-Zaher Beibars ?

Al-Zaher Bibars Al-Bendeqdari fut un grand combattant contre les Mongols et les Croisés. D’origine kazakhe, l’illustre cavalier a régné sur l’Egypte entre 658 et 676 de l’hégire (1260-1277). Il fut le premier grand sultan de l’époque mamelouke à assurer à l’Egypte un essor politique et militaire. Ses campagnes militaires ne l’ont en rien détourné de son intérêt pour l’architecture. Il laissa de nombreux édifices, religieux et civils dont cette grande mosquée qui porte son nom. « Le Kazakhstan le considère comme l’un de ses ancêtres. En tant que chef militaire, il a accompli d’importants exploits », explique Mohamad Abdel-Latif, chef du département des monuments islamiques et coptes.

L’une de ses décisions les plus courageuses fut de rouvrir la mosquée fatimide d’Al-Azhar, après 100 ans de fermeture, en vue de la reconvertir au rite sunnite.

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