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Patrimoine: Deir Al-Ahmar classé par l'Organisme islamique

Nasma Réda, Lundi, 10 décembre 2012

Le Monastère Rouge, Deir Al-Ahmar, de Sohag fait désormais partie de la liste du patrimoine de l’Isesco. Datant du IVe siècle, il renferme notamment de splendides icônes.

Deir Al Ahmar
L'apside, située à l'arrière du Choeur, est joliment colorée et dans laquelle figure la représentation d'un saint.

Le couvent de Deir Al-Ahmar à Sohag en Haute-Egypte et la ville de Jérusalem en Palestine viennent d’être placés sur la liste du patrimoine de l’Organisme islamique international pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco). Un ajout annoncé lors de la conférence islamique annuelle tenue à Riyad, la semaine dernière.

Deir Al-Ahmar, le Monastère Rouge, prend son nom de la couleur des briques de ses murs extérieurs. Connu sous le nom de « monastère de l’anba Bichoy », il est considéré comme l’un des plus beaux exemples de l’architecture copte de l’Egypte Ancienne. Il est situé dans le village de Nag Al-Deir, à quelques kilomètres de Sohag en Haute-Egypte.

A 3 kilomètres au nord du Monastère Rouge, le Monastère Blanc de l’anba Chénouda dévoile une architecture remontant aux IVe et Ve siècles. La région fut, en effet, à partir du IVe siècle, un refuge pour les chrétiens persécutés par les Romains et est devenue l’un des principaux berceaux de la culture copte.

Vers la fin du Ve siècle, l’anba Bichoy y fonde son propre monastère à l’architecture influencée par le Monastère Blanc, construit un peu plus tôt. La chapelle, au coeur du monastère, de forme rectangulaire courbée, comprend de nombreuses icônes qui ont conservé pour la plupart leurs couleurs d’origine.

Deux autres chapelles, bâties du temps du fondateur, sont dédiées à l’anba Bichoy et à la Vierge Marie. A l’instar du Monastère Blanc, les constructeurs ont réutilisé de nombreuses pierres issues des temples pharaoniques de la région, notamment pour la fabrication des portails. Les murs du monastère, comme la plupart des temples pharaoniques, sont plus épais à la base qu’au sommet, et sont surmontés de moulures.

En 1798, les Mamelouks incendient plusieurs parties du monastère durant la résistance civile contre l’Expédition de Napoléon et l’occupation française de l’Egypte. Aujourd’hui, après plusieurs restaurations menées par le Conseil suprême des antiquités, la chapelle de la Vierge est de nouveau accessible. Depuis le XVe siècle, le Monastère Rouge est souvent cité dans les textes historiques et religieux.

Important dans l’histoire copte, ce monastère renferme notamment l’icône du Saint Sacrement, celle du Crucifix et celle de la Pêche miraculeuse. Quelques moines continuent à y vivre, et la chapelle sert encore la communauté copte des villages environnants ainsi que les pèlerins qui s’y rendent pendant les fêtes religieuses.

Le pape Chénouda III avait à l’époque comparé le Monastère Rouge aux anciennes églises de Bethléem et de Jérusalem. « Celui qui ne peut pas se rendre à Jérusalem peut simplement aller à Al-Deir Al-Ahmar à Sohag. C’est comme s’il avait visité Jérusalem », disait-il .

Le comité des experts en archéologie,qui s’est réuni en Tunisie du 27 à 29 novembre dernier, a validé la fondation d’un comité du patrimoineislamique au sein de l’Isesco. L’Egyptien Ossama Al-Nahass, directeur des affaires étrangère au Conseil suprême des antiquités, a été élu rapporteur général. Ce nouveau comité a reçu le soutien d’Irina Bokova, présidente de l’Unesco. De même, la conférence a accepté la demande officielle du gouvernement iraqien de reporter la nomination de la ville de Nadjaf comme capitale de la culture islamique en 2012 (pour la région arabe). Ce titre devrait revenir au Caire en 2020.

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