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Salon Culturel : La révolution est bien en marche

Mavie Maher, Dimanche, 05 mai 2013

La publication du nouveau roman de Alaa Al-Aswany a été l’occasion de débattre sur l’avenir du pouvoir politique en place, la semaine dernière dans les locaux du Courant populaire.

Aujourd’hui, dire littérature c’est dire politique. C’est inévitable dans le contexte de l’après-25 jan­vier 2011. Le mouvement politique Al-Tayyar Al-Chaabi (courant populaire) a voulu rendre hom­mage à l’écrivain Alaa Al-Aswany, à l’occasion de la sortie de son tout dernier roman, Automobile Club (éditions Dar Al-Shorouk). Le Salon culturel a été séduit par la présence de cette figure embléma­tique du réel politique à qui l’on accorde la démis­sion du premier ministre Ahmad Chafiq (le dernier sous Moubarak), après des critiques virulentes lors d’une émission télévisée.

Un sujet persistant préoccupait les participants : celui des demandes de la révolution restées lettres mortes. Mais Alaa Al-Aswany ne baisse pas les bras. Il reste convaincu que la révolution se pour­suit. Il affirme que l’arrivée des Frères musulmans au pouvoir a permis à la population de distinguer entre la religion et les commerçants de la religion. « Il y a eu une grande résistance des Egyptiens contre le programme des Frères musulmans », insiste l’auteur de l’Immeuble Yacoubian. De tels programmes étaient appliqués dans d’autres pays en quelques semaines, tandis qu’ici, l’homme de la rue est devenu conscient que les Frères essaient de reformuler l’Egypte d’une façon que, lui, refuse.

Alors, comment faire triompher les demandes de la révolution ? D’après Al-Aswany, il faut stopper le politique en faveur du révolutionnaire. Il explique que Moubarak est parti car la révolution a été choi­sie au détriment de toutes les propositions poli­tiques. De même, il faut maintenant exercer une pression populaire pour organiser des élections présidentielles avant la fin du mandat de Morsi. Avec ce danger : « Les Frères truqueront n’importe quelle élection et feront de l’opposition des figu­rants dans leur pièce de théâtre », dit l’auteur.

Quid de l’« Automobile Club », son dernier roman ? Il ne sort pas du contexte révolutionnaire qui préoccupe Aswany, puisqu’il fait le point sur les « facultés » d’oppression qui se trouvent chez les uns comme chez les autres. Il aborde aussi les muta­tions qui touchent les opprimés qui, souvent, leur donnent des prétextes pour ne pas affronter les conséquences de la protestation.

Aswany croit profondément que la littérature, et l’art en général, sont révolutionnaires par nature. Puisqu’ils défendent les principes humains, qui sont des principes révolutionnaires, telle que la justice, l’égalité et la liberté .

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