Mardi, 18 février 2025
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Deux villes, mille histoires

Mercredi, 18 février 2015

Le Festival littéraire du Caire s’est ouvert dans l’historique maison fati­mide Beit Al-Séheimi. Animée par la critique et académicienne Shérine Aboul-Naga, la rencontre de deux grands écrivains et de deux villes, Orhan Pamuk pour Istanbul et Ibrahim Abdel-Méguid pour Alexandrie, a fait salle comble. Le 1er Festival littéraire du Caire se tient en ce moment dans les lieux historiques du Vieux Caire et du centre-ville.

Malgré leurs univers et leurs écri­tures différentes, le récit de la ville cosmopolite, au carrefour des cultures, les a réunis. En réponse à l’une des questions majeures de la rencontre sur l’écriture de la ville et les excavations qu’il importe à l’écrivain d’explorer en creusant dans la mémoire collective de l’es­pace de la ville, Pamuk, l’écrivain accusé d’être post-moderne, déclare: « Lorsqu’on parle de mémoire collective et de mémoire personnelle, je me souviens d’une phrase de Faulkner: Il n’existe pas d’histoire. l’histoire c’est le moment présent, c’est la continuité.

C’est ce que j’essaie de faire en écrivant mes romans, mes caractères: une moitié c’est d’inventer l’histoire. Le passé est vu comme le présent à travers un caractère pleinement. Lorsqu’on passe une partie de sa vie dans une ville, que ce soit à Alexandrie ou au Caire, ou même à Istanbul où j’ai vécu 62 ans, on remémore toujours une statue qui nous rappelle que nous étions amou­reux, ou un parc ou une place qui nous rappelle que nous étions tristes… Tout le monde connaît ce mécanisme : lorsqu’on regarde le minaret d’une mosquée, on se rappelle une histoire. Lorsque je regarde tel ou tel endroit à Istanbul, je me souviens d’un moment précis de mon enfance. Lorsqu’on s’aperçoit que les arbres sont arrachés, les parcs dévastés, les maisons démo­lies, pour nous qui sommes attachés à la ville, on se rend compte comment cela influence notre mémoire ».

Ibrahim Abdel-Méguid, auteur d’une trilogie sur Alexandrie, est lui aussi influencé par ces histoires enfouies dans des endroits dispa­rus, mais aussi par l’histoire loin­taine d’Alexandrie, capitale du monde, avec sa Bibliotheca et son phare. Il précise que dans son oeuvre, centrée majoritairement sur la ville méditerranéenne, il s’at­tache à trois grands points de la mutation de l’histoire d’Alexan­drie : « La Seconde Guerre mondiale, quand l’histoire populaire a complète­ment changé, les années 1950, lorsque les étrangers l’ont quittée, ternissant ainsi son côté cosmopolite, et les années 1970 avec l’arrivée des courants wahhabites ».

Programme de la clôture du festival

Mercredi, 18 février

A 13h, à la faculté des langues, Université de Aïn-Chams

La traduction littéraire vers l’arabe, la place de l’Egypte sur la carte

Anouar Mogheith, Soheir Al-Moustapha et Réfaat Sallam. Animé par Leïla Gamaleddine

A 19h, à Kotob Khan à Maadi

La nouvelle écriture en Allemagne aujourd’hui

Ilma Rakusa (Suisse), Christoph Peters (Allemagne) et Ricarda Junge (Allemagne).

A 19h à Beit Al-Sett Wassila (Beit Al-Chéar/Poetry House)

La scène actuelle de la poésie, les voies du monde

Kätlin Kaldmaa (Estonie), Mohamad Eid Ibrahim et Milena Oda (République tchèque)

Animé par Sayed Mahmoud

A 19h à la Fondation culturelle Doum, rue Adli, centre-ville

Plongée dans l’univers des écrivains étrangers

Tariq Imam et Persa Koumoutsi (Grèce).

Animé par Khaled Raouf

Jeudi 19 février

A 19h à Wékalet Al-Ghouri, Vieux Caire

Les voix des jeunes cairotes

Areeg Gamal, Moustapha Soliman, Ahmad Chawqi Ali et Asmaa Al-Cheikh.

Animé par Hamdi Al-Gazzar

A 19h à Wékalet Al-Ghouri, Vieux Caire

La voix du peuple: la poésie dialectale

Sayed Hégab, MohamadIbrahim, Waël Fathi, Mayssara Salaheddine et Walid Abdel-Moneim. Animé par Sabri Fawaz.

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