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Zein Al-Abedin Fouad : Nous n’acceptons pas d’aide financière sous condition

Rasha Hanafy , Mardi, 17 juin 2014

Al-Fan Midane (l’art est une place) n’a pas manqué son dernier rendez-vous mensuel, alors que le serment présidentiel avait lieu. Zein Al-Abedin Fouad, poète et cofondateur, s’exprime sur l’avenir de cette manifestation culturelle née dans la révolution de 2011.

Zein Al-Abedin Fouad
Zein Al-Abedin Fouad

Al-ahram hebdo : La fréquentation a-t-elle été en baisse lors du dernier Al-Fan Midane, qui a lieu le premier samedi du mois ?

Zein Al-Abedin Fouad: Je pense qu’il y a eu beaucoup de gens qui ont assisté à Al-Fan Midane ce mois-ci. Je dois toutefois admettre que ce n’était pas comme au mois d’avril, lorsqu’on a célébré le troisième anniversaire de cette manifestation culturelle. Mais il y a eu des gens quand même. Et puis il y avait plein d’axes fermés en raison de la prestation de serment du nouveau président qui avait lieu le lendemain. Mais en général, c’était un jour très intéressant avec pour la première fois le spectacle du groupe Tamboura, venu de Port-Saïd. Mais on a eu des problèmes de son et de micros. Raison pour laquelle le chanteur soufi Ali Al-Helbawy n’a pas pu monter sur scène.

Al-fan Midane

Le ministère de la Culture vous aide-t-il à tenir cet événement ?

— Au début, en 2011, quand l’intellectuel Emad Abou-Ghazy était ministre de la Culture, le ministère nous donnait une petite somme pour aider dans les préparatifs. Mais nous— fondateurs et organisateurs— ne voulions pas d’aide financière de la part de qui que ce soit. Parce qu’on refuse de nous imposer des conditions sur ce que nous présentons. Raison pour laquelle nous refusons les sponsors, qu’ils soient des particuliers ou des sociétés. Une aide technique nous suffit comme dans les installations du son.

— L’Egypte est riche d’une diversité culturelle. Vous avez présenté des spectacles de Nubie, et cette fois-ci de Port-Saïd. Est-il possible que des pays étrangers apportent aussi leur diversité culturelle ?

Al-Fan Midane est ouvert aux autres cultures. Tout centre culturel qui veut participer avec des spectacles musicaux ou culturels étrangers est le bienvenu. Mais pas sous n’importe quel prétexte. Nous avons présenté, durant Al-Fan Midane, un jour dédié à la révolution syrienne. Nous pouvons préparer une journée contre le racisme et la discrimination par exemple. La participation dépend donc du thème adopté.

— Comment comptez-vous poursuivre cette manifestation culturelle sans sponsors ni aide du ministère de la Culture ?

— Les décisions dans Al-Fan Midane sont prises par les fondateurs et organisateurs. Nous sommes soucieux de continuer notre chemin en tant qu’intellectuels indépendants. Nous n’acceptons pas d’aide financière sous condition. Tous les artistes avec nous sont bénévoles. Ils présentent gratuitement leurs talents. Nous avons eu des troupes comme Al-Awéla Baladi, qui interprète les chansons de cheikh Emam. Nous sommes satisfaits de nos moyens modestes parce qu’on travaille sans pression.

— Des organisateurs d’Al-Fan Midane ont, pourtant, été récemment arrêtés à Alexandrie pour violation de la loi sur les manifestations...

— Nous avons présenté des expositions de caricature, des ateliers de dessin pour enfants, des pièces de théâtre, des colloques de poésie et des chansons dans plusieurs villes comme Assiout, Louqsor, Ménoufiya, Gharbiya et Banha. Tout cela pendant des mois. Nous résistons à toutes les difficultés pour continuer notre mission qui consiste à présenter la culture gratuitement dans la rue. Al-Midane (la place) implique un public. S’il n’y pas de public, il n’y a pas Al-Fan Midane.

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