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Maram Al-Masri : « L’exil est une rébellion »

Rasha Hanafy, Lundi, 15 avril 2013

Maram Al-Masri 
Maram Al-Masri 

L’exil, pour Maram Al-Masri, c’est la colère contre toute restric­tion imposée par la société aux femmes. C’est la douleur qu’on ressent lors d’une séparation avec ce qu’on aime : patrie ou personne. Ce sentiment, Maram Al-Masri l’a vécu. Elle était divorcée et a choisi de quitter son pays, la Syrie. « La situation d’une femme divorcée est compliquée dans les pays arabes. J’étais en colère et en complète rébellion contre toutes ces tradi­tions et valeurs qui m’ont volé tous mes droits ». Poétesse, son premier recueil en arabe a été publié lorsqu’elle avait dix-neuf ans. Puis elle est partie, l’exil était son choix. Hors de Syrie, elle passe plus de dix ans sans rien écrire, ni en arabe ni en français en guise de rébellion. « Le silence était un acte de rébel­lion, parce que ma famille a refusé que j’apprenne le français. Alors j’ai arrêté d’utiliser la langue arabe, notamment après la sépara­tion de mes enfants ». Après s’être réconciliée avec elle-même, elle recommence à écrire dans les deux langues. Son éditeur demande tou­jours à avoir ses manuscrits en arabe et en français. Un travail dur car elle traduit ses textes elle-même .

La poésie de Maram Al-Masri, saluée par la critique arabe et traduite dans de nombreuses langues, a fait d’elle l’une des grandes voix féminines du Moyen-Orient. Elle a publié, aux éditions Bruno Doucey, Par la Fontaine de ma bouche en 2011, La Robe froissée en 2012 et Elle va nue la liberté en mai 2013.

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