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Al-Ahram mise sur la culture

Mardi, 03 janvier 2017

La semaine dernière, la fondation Al-Ahram a lancé son premier salon culturel de discussion, pour débattre des problèmes de l’actualité. Des intellectuels, des académiciens et des éditeurs se sont réunis en présence du ministre de la Culture, pour une première édition, afin de discuter de l’avenir de cet événement.

Al-Ahram mise sur la culture

La semaine dernière alors que la fondation Al-Ahram fêtait son 141e anniversaire, son 1er salon culturel a vu le jour. Dans la salle « Mohamad Hassanein Heikal », du nom du journaliste internationalement reconnu, de nombreuses figures de la presse et de la vie culturelle égyptienne ont assisté à cet événement animé par l’écrivain Mohamed Salmawy.

A la manière d’un baptême éclairé et démocrate, chacun a écouté les différentes idées et propositions de l’audience dans le but de développer et d’établir le concept du salon, dont l’objectif est de discuter des problèmes d’actualité. Pendant plus de 3 heures, tout le monde a pris la parole pour définir les priorités les plus urgentes.

Dans un discours d’introduction, l’écrivain et éditorialiste d’Al-Ahram, Mohamed Salmawy, a expliqué que ce salon n’est pas une première pour la fondation, qui a connu la participation de penseurs égyptiens remarquables tels que Tawfiq Al-Hakim, Naguib Mahfouz, Youssef Idris, Salah Jahin et le Dr Bint Al-Chatë. « C’est Al-Ahram qui publiait les poèmes du prince des poètes, Ahmad Chawqi, à ses débuts », dit Salmawy. Et d’ajouter : « Le bureau d’Antoune Al-Jemayel, ancien PDG d’Al-Ahram, était comme un mini-salon culturel. Si certains le considéraient alors comme un espace de rencontres élitistes, le salon culturel d’aujourd’hui sera ouvert à un large public ».

Chargé de la conception du salon avec le critique Gaber Asfour et aidé par un comité d’organisation de journalistes d’Al-Ahram, Salmawy explique que les sujets seront ouverts à toutes les tendances de la société, sans contraintes et en accord avec la Constitution qui implique la liberté de pensée et la liberté d’expression. « Nous sommes à une époque de reconstruction du pays qui touche tous les aspects de la vie, y compris la construction de l’Homme. Cela ne peut se faire qu’à travers la pensée, l’art et la culture », conclut-il.

Mohamad Abdel-Hadi Allam, rédacteur en chef d’Al-Ahram est derrière la création de ce salon. Selon lui, le rôle des écrivains est d’aider la pensée égyptienne à se libérer de la superstition, de l’ignorance et des idées erronées sur les instructions de la religion. Allam a rappelé le rôle majeur de feu Mohamad Hassanein Heikal dans l’histoire d’Al-Ahram. Considéré comme le 2e fondateur du journal, celui-ci avait recruté Naguib Mahfouz, en 1959, pour écrire dans le quotidien.

A l’époque, le roman du grand écrivain, Awlad Haretna (les fils de notre ruelle), était sorti en feuilleton dans le journal. Face à la controverse qui a suivi cette publication, Heikal avait pris le parti de la créativité face à celui de l’interdiction. Si l’esprit général du salon est celui de l’ouverture et de la liberté, les idées à débattre sont nombreuses et varient selon les interlocuteurs.

Le ministre de la Culture, Helmi Al-Namnam, a d’abord souligné l’importance de la notion d’identité égyptienne. Il a ensuite défendu la nécessité de discuter de la liberté de création qui fait actuellement face au courant salafiste et au conservatisme. Makram Mohamad Ahmad, journaliste expert et ancien président du syndicat des Journalistes, a, quant à lui, appuyé sur l’importance de discuter de la situation des coptes d’Egypte, un sujet revenu à l’ordre du jour à la suite du récent attentat terroriste qui a frappé la nation. Participant à la discussion, le critique et académicien Salah Fadl a fait part de sa volonté d’élargir le débat et de parler de l’enseignement et des étapes de l’adolescence, une ambition partagée par le prêtre Ermia. « Toutes les propositions suggérées aujourd’hui seront prises en considération », assure l’un des chefs d’orchestre du salon, le poète et journaliste d’Al-Ahram, Mohamad Harbi. Il affirme que l’objectif de ce projet est d’aborder des questions de civilisation et de culture, « avec l’idée que tout ce qui se passe ici et maintenant est un acte culturel, tels les maux et les préoccupations des citoyens, la situation économique ou la manière de circuler dans la rue. Tout, jusqu’à la plus petite question, sera débattu sous un angle culturel ».

Harbi a dévoilé l’un des rêves de l’équipe du salon, à savoir inviter des penseurs de renommée internationale comme Noam Chomsky et Habermass, et créer un cinéclub et un club théâtre .

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