Décernés pour six genres de production littéraire, à savoir le roman, la nouvelle, le scénario, le théâtre et la critique, les prix de la Fondation Sawirès ont été décernés la semaine dernière lors d’une cérémonie en hommage au grand écrivain Gamal Ghitani, disparu en 2015.
Ces prix, qui ont gagné une renommée et une crédibilité dans les milieux littéraires, sont décernés en reconnaissance aux figures confirmées de la littérature, et en signe d’encouragement aux jeunes talents. Une cérémonie qui permet de prendre le pouls de la littérature en Egypte, mais qui s’est déroulée cette année en l’absence notable de polémiques. « Je pense que cette fois notre sélection de finalistes a été bien accueillie dans les milieux littéraires. Deux semaines avant l’annonce des lauréats, nous avions publié les listes des finalistes, ce qui a été apprécié par les intéressés », explique l’écrivain Mahmoud Al-Wardani, président du jury du roman et de la nouvelle pour les jeunes écrivains. Il explique que pour les prix décernés aux jeunes romanciers et auteurs de nouvelles, les finalistes étaient au nombre de 5, mais « vu la qualité des productions, le jury en avait choisi 8 cette année ».
Pour cette 11e édition des prix Sawirès, la maison d’édition Kotob Khan s’est taillée la part du lion pour les prix des jeunes écrivains, délogeant en quelque sorte la maison Merit, connue pour son parrainage de l’écriture jeune et expérimentale.
Le prix de la critique littéraire qui vient de s’ajouter à la liste des prix pour la deuxième année a comblé une lacune pour ce genre mal reconnu. Il a été décerné cette année à Sayed Deifallah, pour son ouvrage publié à Kotob Khan, L’Image du peuple aux yeux du poète et du président.
Cette édition a vu également l’augmentation de la valeur du prix du meilleur roman catégorie « grands écrivains », qui a atteint la belle somme de 150 000 L.E., ce qui permettrait aux prix Sawirès de rivaliser avec d’autres prix littéraires décernés par le Qatar et autres pays du Golfe.
Certains ont critiqué « l’emprise des journalistes », notamment ceux des revues littéraires, que ce soit au niveau des lauréats (comme Wahid Al-Tawila, Ahmad Abdel-Latif, ou Mohamad Kheir) ou au sein du jury.
Mahmoud Al-Wardani explique que l’accusation de flirter avec la presse provient principalement du fait que le jury comprend des journalistes de la presse culturelle, ce qui est tout à fait normal, selon lui, surtout que certains d’entre eux sont également écrivains et suivent de près les nouvelles générations d’écrivains.
« Ce qui compte c’est que les prix ont été attribués à ceux qui les méritent. Et je suis satisfait de l’honnêteté du jury qui, de plus, a été ouvert à toute critique », confie Al-Wardani.
Les prix Sawirès ont gagné en crédibilité dans les cercles littéraires. « Car en comparaison avec les prix de l’Etat, attribués à tour de rôle, il est rare de trouver parmi nos lauréats des écrivains médiocres », estime Al-Wardani.
Les Lauréats des prix Sawirès 2015
— Le prix du roman (grands écrivains (a été partagé entre Wahid Al-Tawila pour son roman Bab Al-Leil (la porte de la nuit) et Réda Al-Bahat pour Saa Ramliya Taamal Bil Kahraba (sablier électrique).
— Le prix de la nouvelle a été partagé entre Amal Radwan pour son recueil Al-Beit Al-Awalani (première maison), et Amr Adly pour Hékayat Youssef Idriss (les contes de Youssef Idriss).
— Le 1er prix du roman (jeunes écrivains) a été partagé entre Ahmad Abdellatif pour Ketab Al-Nahhat (le livre du sculpteur) et Khaled Ahmad, auteur de Charq Al-Daëri (l’est de la périphérique). Alors que le 2e prix a été partagé entre Talal Fayçal pour son roman Sorour (joie) et Ahmad Ibrahim pour Moussem Al-Kebk (la saison du Kebk).
— Le 1er prix des nouvelles (jeunes écrivains) est allé à Mohamad Kheir pour Remch Al-Aïn (cils). Tandis que le 2e prix a été partagé entre Iman Abdel-Rahim, auteure d’Al-Hogorat et autres nouvelles, et Moustapha Zaki pour Taëkol Al-Tayr Men Raëssoh (elle mange l’oiseau par la tête).
— Le prix du meilleur scénario est allé à Wessam Soliman pour Okhti (ma soeur), et le prix du meilleur scénario jeunesse est allé à Mohamad Mahrous pour Dawayer Al-Saada (les cercles du bonheur).
— Le 1er prix de la meilleure pièce de théâtre a été remporté par Métwalli Hamed pour Al-Haguez (la barrière). Tandis que le 2e prix a été partagé entre Hamdi Eid, pour sa pièce Goha Wa Baqaret Al-Sultan (Goha et la vache du sultan), et Walid Alaeddine pour 72 Saa Afw (72 heures de grâce).
— Le prix de la meilleure critique littéraire est allé à Sayed Deifallah, pour L’Image du peuple aux yeux du poète et du président.
Lien court: