La bibliotheca alexandrina a accueilli la semaine dernière deux événements majeurs : la réunion annuelle de la Bibliothèque numérique mondiale et le 4e Sommet international du livre. Malgré l’inondation par les pluies de la ville méditerranéenne, le Sommet a été inauguré par le ministre de la Culture. Etaient aussi présents des bibliothécaires, des éditeurs arabes, africains, européens et asiatiques.
« Le livre, la lecture et la technologie » a été le thème principal du Sommet international du livre avec différentes conférences et tables rondes, pour affirmer l’importance de la bibliothèque et du livre dans la préservation des identités culturelles de toute la civilisation humaine. Le livre numérique était donc au coeur des débats. Mais comment joindre l’évolution du livre vers le format numérique sans contredire le contenu traditionnel et en respectant les principes de la propriété intellectuelle ?
Pour répondre à ces questions, Al-Ahram Hebdo s’est adressé à Khaled Al-Halaby, président de la Fédération arabe des bibliothèques et de l’information (AFLI). Académicien et spécialiste dans le domaine de l’information et des bibliothèques, Khaled Al-Halaby reconnaît la place de la toile dans le monde arabe aujourd’hui, qui est devenue « un nouveau lieu de publication des livres et aussi un lieu de mémoire des sources arabes et étrangères, ce qui aide tout chercheur de l’information ».
Si la numérisation des livres a contribué à la publication de la culture et de la pensée, il pense qu’il existe des normes pour l’emploi de ce contenu, car l’utiliser sans règles aura, sans doute, des effets sur la propriété intellectuelle. En effet, l’atteinte aux droits d’auteur s’accentue ces dernières années avec le progrès de la technologie. La Fédération arabe des bibliothèques et de l’information qu’Al-Halaby préside devrait indubitablement jouer un rôle à cet égard, ne serait-ce qu’au niveau de l’échange et de la création d’un réseau arabe efficace. Le président de l’AFLI explique : « Il existe une coopération entre certaines librairies et associations de librairies arabes dans le domaine de l’échange des informations, d’expériences, de la discussion des problèmes technologiques, informatiques et de développement des librairies et du livre. Cette coopération comprend également la formation professionnelle des archivistes arabes, notamment dans le domaine de la gestion des archives numériques, des nouvelles compétences informatiques et des nouveaux moyens de communication. La Fédération arabe s’associe aussi avec d’autres librairies et ONG oeuvrant dans le même domaine pour renforcer la coordination de leurs activités ».
Réhabiliter le marché
Mais comment relancer le marché du « livre », traditionnel ou numérique, dans les pays arabes, avec la baisse du niveau de l’éducation, de la lecture et des droits intellectuels ? Al-Halaby admet que la culture de la technologie n’est pas encore très grande dans certains pays arabes, comparée au reste du monde. Et réhabiliter le marché du livre dans les pays du tiers-monde ne vient pas uniquement par le développement de l’éducation. Il se fait aussi par la présence et la diffusion de « la culture ». « Il existe l’institution de la famille pour relancer la lecture, mais aussi le rôle de l’institution de la librairie, ou des associations de librairies dans la diffusion de la culture informatique. Une culture impérative aujourd’hui pour aider les populations à lire les informations, les évaluer et les utiliser de la meilleure façon. C’est cette culture aussi qui apprend aux populations le respect de la loi en général et des droits de propriété littéraire en particulier », conclut-il.
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