Une suite de visages, dans le style Maarouf.
Des visages de femmes, à l’infini. Seules, en groupes, ou accompagnées de leur double, elles peuvent se ressembler, mais ne sont guère identiques. C’est ce qu’expose le peintre Essam Maarouf, à la galerie Misr, sous le titre Une Suite de visages. Chez lui, la nature humaine ne peut pas se répéter, mais fonctionne plutôt selon le principe de l’unicité. D’où une créativité absolue, à la fois sensible et élégante.
L’art de Maarouf est capable de croiser les perspectives philosophiques et esthétiques du Visage, en majuscule, en dehors du temps et de l’espace. Vivant entre Le Caire et Amsterdam, il trouve dans le visage de la femme une source d’inspiration permanente et se plaît à peindre le monde à travers elle. « Le portrait n’est pas un genre nouveau ; il existe depuis toujours. L’essentiel, c’est de savoir comment traiter différemment l’énigme de l’être humain. Nous pouvons refuser les idoles, critiquer les icônes, mais nous ne pouvons jamais réfuter l’art, dans son double procès de représentation et d’abstraction », déclare Essam Maarouf, dont les visages revêtent la forme de « muses » magiques et sacrées, ou encore de déesses mythiques et sensuelles, qui baignent dans la spiritualité. Tantôt classiques, tantôt sereines, tantôt figées, tantôt dynamiques, les « muses » toujours tristes et pensives de Maarouf nous emportent dans un monde romantique et rêveur. Tête inclinée ou dressée, peinte de profil ou de face, loin de toute monotonie, chaque visage féminin possède un regard expressif et une allure bien classique. Il narre une histoire, révèle un secret. Et c’est au récepteur de déchiffrer l’ensemble. A quelle époque remontent ces visages ? D’où viennent-ils ? Et à Maarouf d’expliquer que ses protagonistes appartiennent à tous les âges. Toujours en mouvement, le visage bouge sur un fond de couleurs contrastées, aux tons tantôt clairs, tantôt foncés. Le blanc transparent côtoie un jaune criard dans le but de créer une forte luminosité dans la toile en acrylique.
L’artiste cherche inlassablement à exprimer la beauté par la reproduction de formes à l’infini, dans un langage visuel singulier l
Jusqu’au 7 janvier à la galerie Misr, de 10 h à 21h (sauf le dimanche). 4, rue Ib
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