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Névine Lameï, Mardi, 19 août 2014

Vivre entre artistes, c’est le propre de Room, un nouveau café culturel à Garden City, dans un esprit avide de liberté et d’expression.

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De l’art en sirotant son thé  ? C’est le principe du nouvel espace libre, Room, à Garden city. (Photos : Nader Ossama)

Un concert du jeune chanteur soufi, Abdallah Al-Minyawi, vient de donner le coup d’envoi. Room, situé dans un café à Garden City, s’inscrit dans la lignée des cafés culturels à la mode, lesquels se pré­sentent comme faisant partie de toute une industrie resplendissante.

« Il est important de lancer des espaces qui répondent aux nécessités du quotidien, en offrant aux gens la possibilité d’échapper à la routine. La combinaison culture et loisirs s’avère assez réussie jusqu’ici, se réjouit le jeune architecte et photo­graphe, Ahmad Zeidan, propriétaire de l’espace. Room est un pas auda­cieux vers une nouvelle culture plus libre, loin de tout élitisme. Il n’est pas loin du centre-ville et de Mounira, deux endroits abritant plutôt des gens de la classe moyenne et du quartier plus populaire de Sayéda Zeinab », souligne Zeidan.

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De l’art en sirotant son thé  ? C’est le principe du nouvel espace libre, Room, à Garden city. (Photos : Nader Ossama)

Le café se trouve dans une rue étroite, au sous-sol d’un ancien immeuble portant les initiales G.P. (Grey Pillards). Le bâtiment date, en effet, de la Deuxième Guerre mon­diale, certains disent même que c’était parmi un bureau de l’armée britannique.

Le décor à l’intérieur se veut par contre ultramoderne. De petites tables et chaises en bois, un bar qui permet de gagner de l’espace, une mini-librairie pour provoquer la fureur de lire sur place tout en sirotant son thé. Et surtout une grande salle de spec­tacles équipée pour accueillir théâtre, danse, musique, rencontres littéraires ou projections cinématographiques.

« Nous portons notre intérêt aux jeunes artistes mordus de culture. Ces derniers souffrent du manque d’espaces culturels, disposés à rece­voir leurs répétitions et réunions. Peu importe les gains matériels. Room offre parfois aussi à ses clients des concerts gratuits, sans les obliger à payer une consommation », indique Zeidan, lequel ne préfère pas pour le moment demander le soutien des organismes culturels gouvernemen­taux ou privés.

Il opte plutôt pour une stratégie de réseautage, entre amis et collègues, affichant eux aussi l’étiquette d’« indépendants ». « Vivre en com­munauté entre artistes, et par la suite inviter les autres à partager notre monde à travers nos manifestations artistiques, est l’essentiel pour nous. Facebook et les autres réseaux sociaux peuvent nous aider à faire notre publicité. Petit à petit, Room sera financièrement indépendant », précise Zeidan, lequel a réussi pour le moment à inviter plusieurs jeunes artistes égyptiens à se produire dans son espace, comme l’accordéoniste Yousra Al-Hawari, la chanteuse Mariam Saleh, la chorégraphe Mirette Michel, le marionnettiste Omar Al-Zoheiri ou le scénariste Mohamad Al-Haj.

De même, Room propose à son public des cours de danse, de musique, de zumba et de yoga à des prix modérés. C’est une manière d’arrondir les fins de mois et de garantir un bénéfice régulier qui pourra l’aider à subventionner ses spectacles, toujours dans un esprit artistique.

10, rue Ittihad Al-Mohamine Al-Arab, Garden City. Tél. : 01111188653. Tous les jours, de 10h à 23h.

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