Al-Dokhane, (la fumée) mise en scène
de Mohamad Youssef.
(Photo : Bassam Al-Zoghby)
La première édition du Festival des stars du théâtre universitaire vient de commencer. Il s’agit d’une initiative du metteur en scène Khaled Galal, également directeur du centre
Ibdaa (création), réputé pour ses projets mêlant succès commercial et nouveauté artistique. Le festival vise à «
fouiller » dans le champ du théâtre universitaire, afin de découvrir quelques jeunes talents et de leur procurer les outils d’un théâtre professionnel. Il n’est cependant pas question de remplacer le festival annuel du théâtre universitaire ou de le concurrencer, précise Galal. «
Le théâtre universitaire a joué un rôle important dans l’histoire du théâtre en Egypte. C’est grâce à lui que certains grands noms se sont fait connaître, tels Adel Imam, Salah Al-Saadani, Magued Al-Kedwani et d’autres. Moi-même j’ai été épris de théâtre sur les planches de la faculté de commerce où j’ai fait mes études. C’est là que j’ai eu l’occasion de rencontrer quelques grands metteurs en scène lesquels collaboraient avec les étudiants. Malheureusement, au fil des ans, le théâtre universitaire a perdu de son éclat », souligne Khaled Galal. Pire encore, les remous politiques au sein des universités ont affecté les activités théâtrales, dont le festival annuel qui a été suspendu.
La récente initiative de Khaled Galal permet aux talents sélectionnés de poursuivre leurs études auprès du Studio de l’acteur, géré par le metteur en scène, sans passer les tests d’admission normalement requis. « C’est aussi une vraie chance pour tout amateur de pouvoir donner un spectacle au centre Ibdaa, dans l’enceinte de l’Opéra », affirme l’étudiant en polytechnique, Mohamad Youssef, lequel se présente au festival avec un spectacle intitulé Al-Dokhane (la fumée). Cet avis est partagé par plusieurs jeunes, d’autant plus que le festival en question se tiendra tous les six mois, donc de manière régulière.
Trop en faire
Cette première édition est ouverte aux étudiants des universités du Caire, de Aïn-Chams et de Hélouan. Alors que la prochaine accueillera les amateurs de toutes les universités d’Egypte.
30 spectacles sont présentés durant le festival en cours, jusqu’au 25 juillet. Mais le comité de sélection a choisi seulement dix spectacles pour la compétition officielle. Ceux-ci ont été spécialement conçus pour le festival, tel Un Ange plane sur Babel, de Friedrich Dürrenmatt, monté par Mahmoud Tantawy, étudiant à la faculté de langues de Aïn-Chams. Cette pièce regroupe d’autres jeunes, en provenance de facultés différentes, lesquels sont tombés dans le panneau de l’interprétation exagérée.
Le Ministre amoureux, d’après un texte du poète Farouk Goweida, adapté par Achraf Salem, de l’Université du Caire, souffre également d’un jeu poussé et d’une surcharge d’émotion.
Al-Dokhane (la fumée), d’après Mikhaël Rouman, mise en scène par Mohamad Youssef, a été la vraie surprise des oeuvres en concurrence. Dans cette nouvelle version, Youssef ajoute de nouveaux personnages, change le monologue original du héros principal, commente des faits de l’actualité, tout en respectant le déroulement dramatique. Sa mise en scène est basée sur une succession rapide de scènes assez brèves, sur une chorégraphie bien pensée et un humour noir assez touchant.
Enfin, pour mieux guider ces jeunes participants dans leur expérience à venir, un atelier de formation est animé par le dramaturge et metteur en scène jordanien Ghanam Ghanam, pendant les dix jours du festival.
Le 23 juillet à 21h30 Leilat Al-Qatla, le 24 juillet à 21h30 Leabet Al-Soltan, le 25 juillet à 21h30 clôture du festival et remise des prix, tous au centre Ibdaa, terrain de l’Opéra Guézira. Tél. : 27363446.
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