Des musiciens réunis par une cause noble.
Il y a un an de cela, Syrious Mission est née. Pendant de longs et désastreux mois, les chanteurs fondateurs de cette formation musicale se sont dévoués corps et âme à leur quête initiale, à savoir la paix en Syrie.
Originaire des Pays-Bas, tout prédestinait le chanteur Sjaiesta Badloe à percer en Europe. Cependant, le jeune homme a une vocation bien plus noble, à savoir la lutte pour la paix en Syrie et ce, à travers la chanson engagée. Son modus operandi ? Aller à la rencontre des chanteurs et musiciens arabes qui aspirent à apporter leur grain de sel à la paix en Syrie. « Je vais à leur rencontre, je joue avec eux sur scène, dans des écoles, en plein air. Bref, je me familiarise avec eux », explique-t-il, le plus naturellement du monde. Et de poursuivre avec la même allégresse: « Bon nombre de personnes me demandent pourquoi je m’intéresse à cette cause en particulier. Au début, je ne savais pas du tout répondre à cette question, mais par la suite, j’ai compris qu’il suffit que je leur dise que l’art engagé n’a besoin ni de justifications ni de prises de position à proprement parler. Chanter pour un pays qui n’est pas forcément le nôtre se fait, certes, pour une raison valable. Cependant, il n’y a nul besoin d’entrer dans ces rouages. La meilleure réponse à tout cela serait de faire fi des qu’en-dira-t-on tout en rappelant, à qui de droit, que nous sommes tous des êtres humains ».
En avril 2013, Sjaiesta est allé jusqu’à rencontrer des talents jordaniens en herbe. Ensuite, il les a initiés aux techniques propres au chant et à la musique. « La participation des enfants et adolescents au chant syrien engagé n’est pas un long fleuve tranquille. Beaucoup en payent le prix, censure oblige. Je parle ici des jeunes Syriens. Toutefois, lorsque la parole est accordée aux voisins, le feeling passe plus rapidement que l’éclair. La censure devient moins criarde, mais nous nous sommes habitués à tirer notre épingle du jeu ... », continue-t-il.
Entouré de ses poulains, Sjaiesta vise le triomphe avec un grand T. La défaite ? Ce mot ne fait pas partie du jargon professionnel de l’artiste. Et heureusement, surtout si l’on sait qu’il a réussi à pénétrer une scène presque « casse-cou » pour les autochtones, où la censure est le seul mot d’ordre. « C’est bien parce que je suis protégé par l’Unesco que j’ose faire participer des enfants à ma mission. Je sais qu’on ne badine pas encore avec la politique dans ce pays. Mais, sachez que nous y sommes et nous y resterons ad vitam aeternam », affirme-t-il.
Sur scène, le bain linguistique est au rendez-vous. L’arabe et l’anglais arrivent en tête, suivis par le hollandais, langue comprise par la diaspora syrienne présente aux Pays-Bas. Aussi est-il bon à savoir que la quasi-totalité des concerts de Syrious Mission sont gratuits. De même, il en existe d’autres, payants, dont les recettes sont presque entièrement versées aux familles syriennes en difficulté.
Récemment, Syrious Mission a participé à divers festivals européens spécialisés en arts engagés et musique jazz. Tout cela est pour dire que Sjaiesta et ses disciples ne laissent rien au hasard. Leurs chansons, promettant un lendemain meilleur au peuple syrien, témoignent de la détermination de l’artiste.
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