Soundtrack to a Coup d’Etat
En 1960, les Nations-Unies. Le Sud déclenche un séisme politique. Les musiciens Abbey Lincoln et Max Roach s’incrustent au Conseil de sécurité, tandis que les Etats- Unis envoient, à travers le monde, l’ambassadeur du jazz Louis Armstrong au Congo, ou encore Nina Simone, pour détourner l’attention de leur premier coup d’Etat postcolonial africain. A travers un montage « galvanisant » d’archives nombreuses, le documentaire franco-belge Soundtrack to a Coup d’Etat, de Johan Grimonprez, entremêle jazz et politique, tout en mettant en lumière la question suivante : « Comment la monarchie belge, le gouvernement des Etats-Unis et les multinationales se sont entendus pour utiliser des institutions artistiques et des musiciens de jazz légendaires comme couverture pour des opérations secrètes visant à assassiner le premier ministre du Congo, Patrice Lumumba ». Un vrai chef-d’oeuvre.
Le 5 décembre, à 22h, au cinéma Zamalek. 13, rue Chagaret Al-Dorr.
Omar and Cedric : If This Ever Gets Weird
Le documentaire Omar et Cédric : si jamais ça devient bizarre, de Nicola Jack Davies, met en lumière la vie de Omar Rodriguez-Loper (guitariste américain d’origine portoricaine, 49 ans) et Cédric Bixier-Zavala (chanteur et batteur américain, 48 ans). Ils sont les fondateurs en 2001 des groupes américains phares de rock progressif et de post-hardcore alternatif : The Mars Volta et At the Drive-In. Le film explore l’amitié des musiciens, leur partenariat, leurs hauts et leurs bas, l’intensité de leur musique et de leurs concerts, leurs histoires personnelles franches et captivantes, leurs combats contre le racisme.
On est plongés dans l’univers de ces deux exclus, toxicomanes, dans le processus de leur création, et l’on découvre comment des amis de longue date peuvent se détruire brutalement, se perdre et se séparer. Finalement, c’est grâce à l’amour qu’ils trouvent un moyen de revenir.
Le 5 décembre, à 16h30, au cinéma Zawya 2
Loveable
C’est un mélodrame psychologique de la réalisatrice norvégienne Lilja Ingolsdottir, misant sur la poétique des réalités émotionnelles. Il raconte l’histoire d’un couple occidental quarantenaire moyen, tiraillé entre ses inquiétudes financières, le stress lié au travail et quelques conflits internes non résolus.
Alors que Sigmund (Oddgeir Thune) est toujours en voyage d’affaires, Maria (Helga Guren) jongle entre sa carrière, la garde de ses enfants et la gestion de la maison. Leur union a toujours été faite d’amour et d’harmonie, mais des années de vie conjugale ont commencé à faire apparaître des fissures.
Sigmund demande le divorce et Maria est forcée d’affronter ses plus grandes peurs : vivre seule et tenter de trouver du sens à sa nouvelle vie en tant que mère célibataire. Les spectateurs suivent le chemin douloureux de Maria vers son épanouissement.
Loveable a fait sa première mondiale dans le cadre de la compétition pour le Globe de cristal du Festival de Karlovy Vary, où il a remporté cinq prix.
Le 6 décembre, à 19h, au cinéma Zawya 2.
Lettres siciliennes
En compétition au dernier Festival de Venise, Sicilian Letters (lettres siciliennes) est coréalisé par Fabio Grassadonia et Antonio Piazza. Les événements du film se déroulent en Sicile, au début des années 2000. Après plusieurs années de prison pour collusion avec la mafia, Catello (Toni Servillo), homme politique aguerri, a tout perdu. En sortant de prison, il profite d’une demande de collaboration de la part de la police pour remonter la pente. Un film sur le mensonge et la manipulation, avec Elio Germano dans le rôle de Matteo.
Le 7 décembre, à 22h, au cinéma Zawya 1.
Dahomey
L’histoire du documentaire Dahomey, du cinéaste franco-sénégalais Mati Diop, se déroule en novembre 2021. Vingt-six trésors royaux béninois du Dahomey (statues royales, portes en bois, trônes royaux …) s’apprêtent à quitter Paris, précisément le musée du Quai-Branly, pour être rapatriés à Cotonou, Bénin, le 10 novembre 2021.
Avec plusieurs milliers d’autres, ces oeuvres furent pillées lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Le débat fait rage parmi les étudiants de l’Université d’Abomey Calavi, au Bénin.
Le documentaire focalise sur le patrimoine africain, la mémoire du peuple, les collections africaines dans les musées européens, les combats anticolonialistes … Il récolte de précieux témoignages sur le royaume du Dahomey qui a existé aux XVIIIe et XIXe siècles, et sur l’actuel Bénin.
Emporté par la voix « puissante » de sa réalisatrice, Dahomey a été le lauréat du prestigieux Ours d’or à la Berlinale 2024.
Les 5 et 7 décembre, à 16h30, au cinéma Zawya 1. 15 rue Emadeddine, centre-ville
Ghost Trail
Film d’ouverture de la 63e Semaine de la Critique, Cannes 2024, Ghost Trail (les fantômes) est un long métrage franco-germano-belge, réalisé par le cinéaste français Jonathan Millet.
Inspiré de faits réels, il a pour protagoniste Hamid, un membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau. Jonathan Millet dit à propos du film, dans une entrevue publiée sur la page du Syndicat Français de la Critique de Cinéma : « Ce scénario intime raconte en filigrane mon parcours de vie. J’ai vécu un peu plus d’un an en Syrie, à Alep. J’avais 20 ans et la guerre n’avait pas encore commencé. Quelques années plus tard, la guerre éclate en Syrie et mes amis d’Alep m’envoient chaque semaine les images qu’ils filment. Je vis la guerre et la destruction de notre quartier à travers leurs vidéos. Ils s’exilent à Istanbul où je les retrouve à plusieurs occasions, au coeur de la communauté syrienne de Turquie, puis en Allemagne. Je voulais faire de mes personnages des héros de cinéma et rendre grâce à toutes ces histoires d’exil que j’ai pu entendre et qui feraient pâlir tout scénariste de films d’aventure … ».
Le 5 décembre, à 19h, au cinéma Zawya 1.
Salve Maria
Spécialisée dans les relations familiales et l’émancipation féminine, la réalisatrice Catalane Mar Coll revient avec un nouveau récit plus intime et chargé d’émotion. Car il traite du rapport d’une jeune mère et de son nourrisson ; elle a du mal à accepter son enfant.
Salve Maria est une adaptation du roman Mothers Don’t, de l’écrivaine basque Katixa Agirre ; le film verse dans un réalisme aux tons gris. Maria (interprétée par Laura Weissmahr) est une jeune écrivaine prometteuse et mère depuis peu, elle tombe sur cette atrocité de l’infanticide qui s’empare de son esprit, jusqu’à devenir une obsession.
Le film, donné en compétition internationale au Festival de Locarno, fait passer une critique subtile de l’image idéalisée de la maternité que propose la religion catholique.
Le 6 décembre, à 19h30, au cinéma Zawya 2.
La chambre d’à-côté
The Room Next Door (la chambre d’à-côté) de Pedro Almadovar a remporté le Lion d’or à la Mostra de Venise 2024, une première pour un film espagnol. Ce mélodrame est une adaptation du roman américain Quel est donc ton tourment ? de Sigrid Nunez, paru en 2020. L’histoire est centrée sur deux femmes de la bourgeoisie culturelle, Ingrid et Martha, deux amies new-yorkaises de longue date qui ont débuté leur carrière au sein du même magazine.
Elles se sont perdues de vue depuis longtemps. Des années plus tard, leurs routes se recroisent à Manhattan, dans des circonstances troublantes … Martha (jouée par Tilda Swinton), une reporter de guerre, souffre d’un cancer cervical à un stade avancé. A l’hôpital, elle reçoit la visite d’Ingrid (Julianne Moore), devenue une romancière à succès qui a appris sa maladie par hasard. Au cours de conversations communes, elles renouent le contact et abordent des thèmes tels que le remords, la rédemption et leur propre mortalité.
Un film poignant sur la mort, un drame profond signé Almadovar.
Le 6 décembre, à 19h, au cinéma Zamalek. 13, rue Chagaret Al-Dorr.
Pour le programme détaillé, voir la page Facebook « Panorama of The European Film ».
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