Masharawi a voulu soutenir des cinéastes vivant dans la bande de Gaza, afin qu’ils s’expriment et témoignent du désarroi des siens.

Dans ces 22 films, le son de la guerre est bien dominant, pourtant, les Gazaouis arrivent à survivre malgré le déplacement forcé, la destruction de leurs maisons, la mort des enfants et le nombre croissant des martyrs.

Selfie, signé par Reem Mahmoud, est un court métrage portant sur une jeune femme écrivant une lettre à un ami anonyme ; celui-ci filme son quotidien dans les camps de réfugiés. Elle retrace le voyage à pied loin de sa maison, la foule dans les tentes des réfugiés, l’absence de vie privée, la difficulté de dormir …

Sa lettre est plutôt mise dans une bouteille en plastique avec une clé usb comportant des vidéos sur le quotidien, puis jetée à la mer. Une tentative de transmettre son message au monde entier.

24 heures de Alaa Damo est un documentaire dans lequel un Gazaoui raconte ses trois tentatives de secours après être enseveli sous les décombres des maisons bombardées. A chaque fois, il perd un ami, un proche, un membre de la famille, et malgré tout, il arrive à reprendre ses esprits et à marcher à pied. Malgré la peur, il s’attache davantage à la vie.

No (non) de Wissam Moussa évoque la tentative d’une cinéaste de trouver dans cette ambiance catastrophique une lueur d’espoir. Elle rejette les images des cadavres, des funérailles, des cris et des peurs et filme plutôt une jeune troupe qui a choisi de chanter et de créer des ambiances festives avec les petits enfants dans les camps des réfugiés.

Awakening (éveil) de Mahdi Kreirah est un film d’animation et de marionnettes créées à l’aide de boîtes de conserve et de canettes.

Il évoque l’histoire d’une famille dans les camps de réfugiés. Le père a perdu la mémoire suite aux attaques de 2014. Dix ans après, il regagne sa mémoire et s’étonne d’avoir un fils de 10 ans.

Awakening, l’un des films du projet From Ground Zero.

Soutenu et sponsorisé par un certain nombre de cinéastes, d’institutions régionales et internationales, le tournage et le montage de From Ground Zero a duré 8 mois et a donné naissance à une création de 120 minutes avec un générique composé par l’Iraqien Nassir Shamma.

Ces 22 films évoquent les histoires non dites des Gazaouis et leur attachement à la vie. Visionnés par un jury spécial, trois prix de 1 000 dollars seront remis par le festival en coopération avec la société Misr International (Youssef Chahine) aux trois oeuvres sélectionnées.