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D-CAF : un menu théâtral riche

May Sélim, Mardi, 08 avril 2014

La dernière semaine du festival D-CAF a offert un menu théâtral assez riche et diversifié, mettant en avant les troupes indépendantes égyptiennes. Tournée

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La Cène en 18 minutes

La Cène en 18 minutes
(Photo: Moustafa Abdel-Aty)

The Last Supper (la Cène), par la compagnie Le Temple, réunit 13 comédiens autour d’un dîner familial, au théâtre Al-Falaki. Le metteur en scène Ahmad Al-Attar en fait partie. Ce dernier a créé une salle à manger transparente, afin de garder le public dans l’intimité. Le théâtre se transforme en une boîte rectangulaire où les comédiens et le public sont très proches. Le dîner familial se transforme alors en une rencontre pathétique au moment où les plats sont servis. Un éclairage rougeâtre s’empare de la scène, figeant tous les comédiens. Le stop cadre crée un sentiment de suspense. La musique de Hassan Khan ajoute un petit air d’humour ; le plat servi est une tête de mouton. Le metteur en scène ne présente que 18 minutes de la pièce, encore inachevée. Il fait appel à la fantaisie pour évoquer le quotidien.

Un chaos créatif

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Réputé pour ses recherches scénographiques, l’Egyptien Omar Ghayatt réside en France. Il y a lancé une troupe théâtrale Studio Moroni, laquelle a participé au D-CAF avec Violences lointaines, un spectacle de mouvement et d’expression corporelle. Trois hommes sont en concurrence : Ghayatt (Egypte), Maxim Denuc (France), Delavallet Bidiefono (Congo). Ils se livrent à une course sportive. La confrontation est violente, etc. Ghayatt, toujours soucieux d’enrichir l’aspect visuel, a réussi à créer une image chaotique sur scène, avec tant d’éléments et de couleurs criardes. Le jeu du comédien congolais accentue la vivacité du spectacle.

Ghayatt favorise la scénographie au détriment du déroulement dramatique. Il crée des scènes intéressantes où les images de la violence varient, constituant des sketchs séparés. Pour la scène finale, des personnes s’enfoncent dans l’ombre créée par le jeu de lumières. Elles sont effrayées, veulent échapper à la violence, aux tirs, aux conflits. Y a-t-il une sortie de secours ?.

L’enfer c’est la terre

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Les deux représentations de la pièce No exit d’après le texte de Jean-Paul Sartre Huis clos, mise en scène par Omar Moataz Bellah, se sont bien démarquées par rapport aux autres soirées théâtrales du festival. Donnée par la troupe indépendante Teatro, la pièce vient d’être présentée au festival de Belgrade et poursuivra bientôt sa tournée internationale. Il s’agit de trois personnes mortes qu’on voit en enfer. Chacune son tour, elles se mettent à nu.

Sur les planches du théâtre des Marionnettes, Omar Moataz Bellah a créé son propre enfer. Il tente de rompre avec tous les préjugés et les images reçues, en imaginant l’enfer et la vie après la mort. Ses personnages parlent en arabe, en français et en anglais. Malgré la barrière de la langue, ils se comprennent parfaitement bien. Plasticien à l’origine, Moataz Bellah privilégie l’aspect spectaculaire. Son enfer se place plutôt dans les égouts.

Sur les planches, un bassin rempli d’eau sert de cadre pour les événements. C’est une sorte de cage mobile où se retrouvent les condamnés. Des figurants errent sous un éclairage bleuâtre : les êtres parasites existent aussi en enfer. Ensuite, deux monstres accentuent l’absurdité du spectacle qui a été primé par le Festival des jeunes créateurs de l’IFE. Le bourreau est plutôt un gardien, avec une caméra à la place de son oeil gauche. Cette caméra reflète l’image des morts et du public. Et à la fin du spectacle, un dialogue s’ouvre entre ces derniers. L’interaction est de mise, dans cette pièce qui ne laisse pas indifférent .

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