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Allégresse d’été à la galerie Odyssée

Névine Lameï, Mercredi, 07 août 2024

Jusqu’à début septembre, la galerie Odyssée tient son festival d’été, proposant des oeuvres d’art pour les petites bourses. Focus.

Allégresse d’été à la galerie Odyssée
Femmes de Alaa Negm. (Photo : Névine Lameï)

Lancé le 20 juillet dernier, le festival d’été organisé par la galerie Odyssée adopte un nouveau concept qui consiste à changer de collection tous les dix jours, en puisant dans les oeuvres de quelque 30 artistes, toutes disciplines confondues. « C’est une manière de rompre avec la monotonie et le déjà-vu et de s’éloigner complètement des clichés en lien avec l’été : la mer, les plages, etc. On doit absolument s’émanciper. Personnellement, je préfère exposer de petits formats, qu’on peut vendre à des prix raisonnables, et qui, en même temps, sont faciles à transporter », souligne l’artiste Nagwa Mahdy, conseillère artistique de la galerie et curatrice de l’événement. Créatrice de bijoux, ses oeuvres, favorisant l’usage des pierres brutes, seront en exposition jusqu’à la fin du festival, le 5 septembre prochain.

A l’entrée de la galerie, un immense aigle accueille les visiteurs. C’est la merveilleuse installation de Hossam Hussein, réalisée à l’aide de mailles de fer. Elle n’est pas sans rappeler le Cri de la Bête du grand Salah Abdel-Kérim, qui fait partie de la collection du Musée d’art moderne.

A gauche, neuf aquarelles de Yasser Gaessa nous laissent perplexes : s’agit-il de rues et de cafés cairotes ou parisiens ? Sur l’un des tableaux, on trouve écrit en arabe : « Florel en Provence », d’après le salon de thé parisien créé en 1989, réputé pour sa large gamme de tisanes bio.


Patchworks d’Ibrahim Al-Bridi et bijoux de Nagwa Mahdy. (Photo : Névine Lameï)

Le Caire, avec ses ruelles, ses immeubles, ses bidonvilles, ses minarets et ses coupoles, représente un thème récurrent dans ce festival d’art plastique. Waleed Yassin, Waël Hamdan et Mohamed Wahba y puisent généreusement.

La peinture de Wahba insiste sur les minimes détails du vieux Caire ; elle est dominée par un gris poussiéreux, très propre à l’Egypte, et par du jaune, couleur du soleil. La toile offre une vue panoramique de la ville, donnant l’impression d’être une image prise du hublot d’un avion. On a affaire au Caire chaotique et ancestral dans toute sa splendeur.

Safia Al-Qabbani nous installe dans une ambiance estivale par excellence. Elle peint Le Caire en jaune orangé, en bleu magique, avec parfois de petites barques étalées sur la surface lumineuse du tableau.

Univers colorés

Au fond de la salle d’accueil est exposée une aquarelle immense de Waguih Yassa, offrant un tourbillon de couleurs et de lumières.

Ensuite, les protagonistes de Hany Azzam, hommes et femmes aux yeux larges et contemplatifs, ressemblent à des personnages burlesques. Ils nous plongent dans un carnaval de couleurs vives et criardes.

Aux yeux larges mais avec des têtes inclinées vers le bas, ayant des postures pharaoniques et en tenues villageoises, les femmes peintes par Alaa Negm ont un charme particulièrement oriental. L’artiste a recours au pointillisme, usant de pigmentations colorées et de motifs populaires et ruraux afin de semer un air de gaîté.

Héba Amin montre une femme assise au bord de la mer, sur du sable fuchsia, accompagnée d’un chien, sous un ciel grisâtre et nuageux. Elle soulève plusieurs questions autour de la solitude, l’insouciance juvénile, l’âge de l’innocence.

Les sept peintures d’Ahmed Allam transmettent des émotions assez puissantes et incitent à la réflexion, à l’aide d’histoires à bâtons rompus. Allam nous emmène dans un univers abstrait, peuplé de personnages fantastiques.


Quelque 30 artistes se relaient pendant le festival d’été. (Photo : Névine Lameï)

Ensuite, les patchworks d’Ibrahim Al-Bridi accentuent l’aspect ludique de cette partie de l’exposition. Un chat, une petite fille, un poisson, un oiseau … Al-Bridi ne respecte pas les règles de la perspective et des dimensions. Il ne tient pas non plus à la précision du dessin. D’où une série très amusante de six oeuvres aux couleurs chatoyantes.

Toujours dans la même salle, les personnages peints par Omar Abdel-Zaher se trouvent souvent au bord de l’eau, près du Nil à Assouan, sur les rives de la mer ou celles du lac Borollos, dans le Delta. D’où le titre du tableau, Mer et Nil.

Les paysages marins en mosaïque de Mona Noweir ne laissent pas les visiteurs indifférents. Ses tons vifs et ses motifs estivaux (poisson, palmiers, mer …) respirent la liberté. Ils se marient bien avec les thèmes de l’exposition.

Durant la deuxième phase du festival, jusqu’au 9 août, d’autres artistes vont rejoindre la galerie, tels que Sayed Waked avec ses verreries colorées, Galal Gomaa avec ses fils de fer maniés de façon originale, May Hechmat avec ses magnifiques portraits féminins, Rasha Soliman avec des aquarelles pigmentées d’oxydes … La liste est encore longue.

8, rue Al-Cheikh Al-Marsafi, Zamalek. Jusqu’au 5 septembre, de 10h à 21h.

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