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Les foudres de la censure s'abattent sur plusieurs films

Yasser Moheb, Mercredi, 22 janvier 2014

Fidèle à sa tradition de proposer un panorama varié du cinéma égyptien contemporain, le Festival lance un clin d'oeil à ceux qui ont affronté la censure.

La moakhza
La moakhza (excusez-moi).

Le cinéma égyptien n’est pas en reste au Festival de Louqsor, avec une dizaine de films représentant les divers genres. Et certains d’entre eux ont échappé aux foudres de la censure.

Choisi comme le film d’ouver­ture, La moakhza (excusez-moi) de Amr Salama est enfin projeté, après avoir été refusé trois fois par la cen­sure. Salama, dans son troisième film d’auteur, aborde la relation entre musulmans et chrétiens. Le film approche cette thématique avec une grande sensibilité dramatique, à travers l’histoire d’un enfant (Hani Abdallah Peter) dont la vie est bou­leversée suite à la mort de son père. Ayant découvert les dettes de son mari, la mère se retrouve dans l’obligation de changer l’école de son petit, faute de moyens. Ce der­nier rentre dans une véritable mésa­venture, au sein de son nouvel éta­blissement scolaire. Il décide par exemple de ne pas annoncer sa reli­gion à ses camarades de classe ...

Le film est interprété par Hani Adel, Kinda Allouch et l’enfant Ahmad Dach. Il sera projeté dans plusieurs festivals internationaux après sa sortie en salle.

Autre fiction qui a échappé à la censure : Asrar aeliya (secrets de famille) de Hani Fawzi. Le film a fait déjà couler beaucoup d’encre bien avant sa sortie en salle, car il traite de l’homosexualité. Une pre­mière en Egypte, d’où ses pro­blèmes avec l’Organisme de la cen­sure.

Réputé pour ses films controver­sés, Hani Fawzi avait déjà soulevé un tollé avec Baheb al-cima (j’aime le cinoche) en 2006. Il y avait criti­qué le fanatisme chrétien. Cette fois-ci, il cherche à briser un autre tabou : l’homosexualité en Egypte.

Le scénariste, Mohamad Abdel-Qader, s’est inspiré d’une histoire vraie, selon ses dires. Il signale que le comité de la censure a réclamé la suppression de 13 scènes.

Loin des batailles avec les divers censeurs, d’autres nouveaux films égyptiens sont projetés lors du Festival. Notons : Fatat al-masnaa (la fille de l’usine) de Mohamad Khan, lauréat du prix FIPRESCI de la meilleure interprétation féminine au dernier Festival de Dubaï. Le film, projeté en avant-première, pré­sente une chronique de la vie d’une jeune ouvrière égyptienne au sein d’une société sexiste. Il est écrit par Wessam Soliman (l’épouse du réali­sateur) et interprété par Yasmine Raïs, Hani Adel et Salwa Khattab.

Egalement parmi la sélection des nouveaux films égyptiens : Acham (espoir) de Maggie Morgan, Farch we ghata (matelas et couverture) d’Ahmad Abdallah et Villa 69 d’Aï­ten Amin. S’y ajoutent d’autres films dits indépendants, projetés il y a déjà un certain temps, comme Klifti de Mohamad Khan et Al-Madina (la ville) de Yousri Nasrallah .

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