Les membres de la troupe de théâtre Panorama Barcha se racontent.
Projeté dans le cadre de la Semaine de la critique, le documentaire saisissant de Nada Ryad et Ayman Al-Amir Rafaat Aïni Lil Sama (les filles du Nil) a été accueilli par une longue ovation debout. Le film suit le travail d’artistes de rue, femmes, dans un village modeste de la Haute-Egypte.
Dans Al-Barcha, au gouvernorat de Minya, un groupe de jeunes filles rebelles forme une troupe de théâtre exclusivement féminine. Rêvant de devenir de futures comédiennes, danseuses et chanteuses, elles réussissent à peine à convaincre leurs familles et les institutions locales de tenir leurs performances.
Le film donne à voir leur lutte à travers des performances audacieuses dénonçant leurs conditions de vie dans une communauté pauvre, masculine et conservatrice. Elles y relatent leurs histoires, tout en dévoilant leurs rêves les plus discrets.
Ayant passé quatre ans à tourner et à préparer ce film, les deux réalisateurs ont noué des liens étroits avec les jeunes femmes, dont la plupart sont devenues des mères de famille, alors qu’une seule d’entre elles a pu réaliser son rêve en s’inscrivant à l’Institut des arts théâtraux au Caire.
« C’est l’une des expériences les plus marquantes de ma vie », a dit Nada Ryad, coréalisatrice du film. « Il y a beaucoup d’histoires qui n’ont pas été racontées, concernant des gens qui vivent loin de la capitale. Je pense que nous avons toujours besoin de présenter ces histoires racontées par leurs héros, et espérant qu’on pourra continuer à le faire toujours différemment », conclut-elle.
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