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Voler au-delà de son corps

Névine Lameï , Mercredi, 14 février 2024

Le chorégraphe et metteur en scène Walid Aouni nous fait découvrir ses autres talents. Il expose des oeuvres d’arts plastiques faites de combinaisons chimériques et amusantes.

Voler au-delà de son corps
Des clowneries fantaisistes.

Après des études de beaux-arts à Bruxelles dans les années 1970, Walid Aouni est parti en France afin de rejoindre la troupe de danse moderne de Maurice Béjart en tant que décorateur et scénographe. Des années plus tard, il est arrivé au Caire et a fondé la première troupe de danse-théâtre en Egypte, en 1993. Pour lui, la peinture et la danse sont tels les organes d’un même corps et cela se révèle subtilement à travers son exposition Surrealist Fantasy (fantaisie surréaliste) à la galerie Picasso.

« La peinture me donne envie de danser. Et la danse me donne envie de peindre. Ce sont deux arts complémentaires. En tous les cas, c’est de la folie ! », dit Walid Aouni, devant ses tableaux qui relèvent du surréalisme figuratif et ses petites installations qui ne sont pas sans rappeler ses chorégraphies. Les unes et les autres tentent de rompre avec les cercles fermés et les univers clos.

Les corps d’hommes et de femmes ont toujours une place privilégiée au sein de son oeuvre. Ici, ce sont des corps peints de manière fantaisiste dans un univers de mythes et de rêves qui échappe à tout contrôle rationnel. « J’aime revisiter la mythologie animale des sociétés primitives humaines », précise Aouni, ajoutant : « Sans fantaisie, la vie ne peut pas durer ».

Ses installations, La colonne de Sodome et Gomorrhe, Le sac d’oignon de Madame Tahia, Les pieds de Pinocchio, L’oeuf d’autruche, Le soulier d’Adam et d’Eve, Le masque blanc de Méduse, font parfois référence à ses chorégraphies, offrant toujours des possibilités inattendues.


Des masques qui tirent la langue.

Pas de vie sans ironie !

« Il n’y a pas de vie humaine authentique sans ironie. L’ironie nous fait vivre la vie », déclare Aouni, invitant les visiteurs de l’exposition à porter le masque blanc de Méduse. « La figure de Méduse est toujours présente dans la culture contemporaine et a été revendiquée comme un puissant symbole de la colère et du pouvoir. Le masque de Méduse dissimule le visage de celui qui le porte, évitant tout genre de discrimination ou de sexisme ».

L’artiste montre aussi plusieurs esquisses qui ne sont pas sans rappeler plusieurs grands maîtres de la peinture surréaliste. « Etre surréaliste, c’est chasser de son esprit tout souvenir de ce que l’on a vu et être toujours à l’affût de ce qui n’a jamais été », lance Aouni. Même la souffrance de l’homme et sa quête du bonheur se placent chez lui dans un contexte fantaisiste, en usant du collage, du gribouillage, ... l’essentiel c’est de partager ses pensées de manière originale.

Jusqu’au 22 février, de 10h à 21h (sauf le dimanche), à la galerie Picasso, 10, rue Hassan Assem, Zamalek.

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