Ali Al-Haggar a animé un concert au syndicat des Journalistes en l’honneur de Darwich.
Dans la salle de théâtre du Centre culturel des Jésuites d’Alexandrie, l’artiste touche à tout : Ossama Helmi a présenté une performance empruntant le titre d’une chanson de Sayed Darwich, Ana Echeqt (je suis tombé éperdument amoureux). Elle a été puisée dans les archives musicales de Sayed Darwich, regroupant plusieurs anciens vinyles. « Je collectionne des pièces antiques depuis 2015, dont de vieux disques de Sayed Darwich. J’ai aussi des images, des photos en noir et blanc et des négatives de photographies. Je suis tombé par hasard sur les clichés de ses funérailles », indique Ossama Helmi, connu sous le pseudo d’OzOz.
Il a fait un flashback, à partir de la mort de Sayed Darwich, pour relater sa vie, tout en demandant au public d’interagir. Celui-ci posait des questions et proposait d’écouter telle ou telle chanson. Sur scène, OzOz était debout au milieu d’un décor sobre, muni d’un écran de projection et d’un gramophone. Un Reel to Reel audio nous plaçait dans une ambiance musicale d’antan. Sur l’écran étaient inscrites les paroles des chansons et, par moments, on chantait avec OzOz, sans musique, Al-Helwa Di Qamet Teagan (cette belle s’est levée de bonne heure pour pétrir la pâte). OzOz s’est servi du plaidoyer authentique de l’avocat qui a défendu Mohamad Abdel- Wahab, Salah Abdel-Sabour et Ihsan Abdel-Qoddous, accusés d’avoir porté atteinte à Sayed Darwich.
Car il y a plusieurs années, le descendant du musicien mythique, Mohamad Al- Bahr Darwich, avait intenté un procès en diffamation contre ces derniers, car ils avaient souligné dans la presse que Darwich se droguait. La performance s’est attaquée alors à son côté passionné et fougueux, incitant le public à y réfléchir. Et vers la fin de la performance, les spectateurs étaient invités à découvrir une exposition de photos en noir et blanc, représentant les obsèques de Sayed Darwich. « La narration a pris fin, mais la recherche se poursuit », a lancé OzOz pour clôturer sa performance originale.
Hazem Chahine, un autre Alexandrin sur les pas du musicien atypique
Critiques
Sur les planches du théâtre Mohamad Abdel-Wahab, toujours à Alexandrie, a été donné un spectacle, produit par le secteur des arts folkloriques, intitulé Fanan Al- Chaab (l’artiste du peuple), écrit par Al- Sayed Ibrahim et mis en scène par Achraf Azab. La production de l’oeuvre date de 2020. Elle avait déjà été présentée au théâtre Al-Ballon au Caire, puis elle a été récemment reprise à Alexandrie, pour commémorer le centenaire. Le spectacle retrace la vie de Sayed Darwich par le biais de ses chansons, lesquelles sont interprétées par les personnages principaux. Il invoque des détails connus de tous, sans aucune nouveauté.
Performance d’Ossama Helmi.
Les comédiens ont très bien joué (Mohamed Adel dans le rôle de Sayed Darwich et Leqaa Swidan dans celui de son amante Galila), mais le reste était marqué par une grande monotonie. La famille de l’artiste, ainsi qu’un bon nombre de ses admirateurs, ont déploré le manque de précision, rejetant certains détails ou regrettant l’absence d’autres. Bref, le spectacle a soulevé un tollé. Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’histoire de Sayed Darwich soit représentée sur les planches. Elle avait déjà été adaptée par Salah Tantawy et mise en scène par Mohamed Tawfiq en 1965.
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