Portrait de Sayed Darwich par le peintre Hussein Biccar.
Pourquoi Sayed Darwich reste-t-il très vivant dans les esprits ? Décédée le 10 septembre 1923, cette figure de proue de la musique arabe va-telle finir par tomber un jour dans les oubliettes ?
Le ministère égyptien de la Culture avait déclaré, en décembre 2022, que l’année 2023 serait dédiée à sa mémoire. Pourtant, une bonne partie des événements annoncés n’ont pas vu le jour. Et la plupart des activités organisées pour commémorer sa mort sont « entassées » dans ce mois de septembre. Des colloques à l’Opéra du Caire et au Conseil suprême de la culture, des concerts offerts par les troupes de la musique arabe à l’Opéra du Caire et d’Alexandrie, des rencontres-débats avec la famille de Sayed Darwich ... Le ministère a voulu ainsi lui rendre hommage. Or, ses chansons et les extraits de ses opérettes ont toujours fait partie du répertoire des troupes de musique arabe. Les colloques qui abordent son parcours, depuis l’enfance jusqu’à la mort, ont un air de déjà-vu. La promesse de produire sa fameuse opérette Schéhérazade n’a pas été tenue. Et l’on ne sait toujours pas si celle-ci verra le jour d’ici la fin de l’année.
Du côté des espaces culturels indépendants, la programmation la plus intéressante est offerte par le Centre des Jésuites d’Alexandrie, la ville natale du musicien. C’est là que les festivités trouvent leur sens pendant une dizaine de jours (du 11 au 20 septembre) au cours desquels l’oeuvre de Darwich a été débattue en long et en large à travers des expositions, des spectacles, des concerts, des performances et des rencontres. Chercheurs et spécialistes en musique ont soulevé tant de questions le concernant. Sayed Darwich était-il un accro à la drogue ? Un homme à femmes ? Un militant politique ou un simple artiste rebelle qui aspirait à l’indépendance et à la liberté ? Etait-il le fils d’une ère de génies ? Ces questions nous ont fait redécouvrir Sayed Darwich sans chercher à le sacraliser.
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