Akram Hosni réussit son coup.
Auréolé de succès, le film a raflé près de 20 millions de L.E., depuis sa projection dans les salles du Caire à partir d’août dernier. Rien ne laissait prévoir une telle réussite. Car Al-Ämil Sefr (l’agent zéro) n’est qu’une simple comédie de plus sur la longue liste de ce genre de films légers mais creux. Mais contre toute attente, cette fiction jouée par Akram Hosni et Asmaa Aboul-Yazid a battu les records de la saison estivale. Cinq ans depuis la sortie de son dernier film Al-Badla (le costume), en 2018, Akram Hosni retrouve son genre préféré : la comédie, reprenant un thème qui n’est pas tout à fait nouveau. Un agent de la sécurité assez maladroit ne cesse de multiplier aventures et problèmes. Toutefois, l’acteur a pu offrir à ce personnage quelque chose de différent.
Sefr Abdel-Latif Chaddad Al- Himam — incarné par Akram Hosni — est un jeune homme narcissique et prétentieux, qui voit en lui-même un agent de la sécurité sans pareil (!!) en dépit de sa maladresse et son imprudence. Il n’arrive pas, presque toujours, à prendre la bonne décision. Un soir, le musée dont il est le gardien est attaqué par des voleurs. Il ne parvient pas à faire échouer le plan des cambrioleurs.
Alors, il essaye de se rattraper et se fait passer pour « L’agent zéro », chargé de sécuriser la visite d’une personne importante — interprétée par l’actrice Phedra — accompagnée de sa fille — campée par la jeune Saoudienne Fatma Al-Banaoui. Les deux sont de passage en Egypte, pendant 48 heures.
Entre-temps, il fait face à un gang international cherchant à kidnapper ces dernières pour obtenir une rançon. Le hasard reste l’allié de « L’agent zéro », et les spectateurs suivent une série de situations et d’aventures comiques toutes nées de malentendus et de paradoxes.
Une mise en scène assortie
Le jeune réalisateur Karim Al-Adl signe ainsi sa première comédie au cinéma et son troisième film, tout au long de ses 11 ans de carrière. Sa dernière oeuvre cinématographique en date, Mossawer Qatil (photographe assassiné), remonte d’ailleurs à 2012.
Le film nous fait, malgré tout, aimer ce jeune homme à la fois simple et drôle. Et le metteur en scène a pu réaliser une bonne comédie à la surprise de tous. Tous les éléments comiques, dont la trame est engorgée, sont de bonnes occasions pour faire un bon film. Les situations vaudevillesques accomplissent leur tâche, à savoir divertir les spectateurs qui acceptent facilement ce lot de bouffonneries.
Un casting sans reproches
Côté interprétation, il faut dire que tous les personnages sont sur un pied d’égalité. Chacun d’entre eux dispose d’une identité bien nette et de ses propres ressorts comiques. Peu importe que le récit batte parfois de l’aile, car les acteurs restent tous bons, et chacun a droit à sa petite scène illustre. Parfois même le réalisateur introduit certains personnages à la hâte dans le tableau visuel, mais ceci n’empêche que les interprétations du casting sont toutes irréprochables.
Un agent secret aussi drôle que maladroit.
Le choix du duo Akram Hosni et Asmaa Abou-Yazid tient de la valeur sûre. Les deux comédiens réussissent à créer une osmose, une complicité de tous les jours. La comédie repose absolument sur les épaules d’Akram Hosni qui trouve là un rôle taillé sur mesure, lui offrant la chance et la capacité de stimuler autant d’humanisme et de tempérament à ce personnage. Le jeune comédien livre ainsi une bonne performance, sans rien d’« extra » par rapport à ses anciens rôles à succès, il semble nager dans sa mer préférée. Tous les autres acteurs sont remarquables, à l’image de Bayoumi Fouad, cocasse dans le rôle du père, ou d’Ayman Al- Chiwi, dans le rôle du vilain, ou de Phedra qui, même dans un rôle aussi simple qui n’est pas à la hauteur de son talent, réussit à gagner la sympathie des spectateurs.
Finalement, sans tomber ni dans la monotonie ni dans les tourments du genre, le film a réussi à se présenter comme une oeuvre distrayante, drôle et attachante.
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