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Musique à tout-va

Névine Lameï, Mercredi, 16 août 2023

L’Hebdo vous sélectionne quelques soirées parmi celles que propose le festival d’été, au théâtre en plein air de la Bibliothèque d’Alexandrie.

La lyre du Canal

La lyre du Canal

Réuni par leur amitié et leur passion pour l’art de simsimiya (lyre orientale), la troupe Sohbet Al-Simsimiya (compagnes d’al-simsimiya) s’engage à préserver l’héritage musical de leurs ancêtres et à le transmettre aux nouvelles générations. Leur répertoire nationaliste n’est pas sans rappeler l’histoire tumultueuse de Port- Saïd et des autres villes du Canal de Suez. Les musiciensinterprètes, portant des jeans bleus, des gilets de pêche et des casquettes blanches, reprennent des chansons connues telles Al-Bamboutiya, Ya Dounia Sameani, Ya Layali, Ya Hamam, Ghanni Ya Simsimiya, Ya Biyout Al- Suez … Celles-ci étaient autrefois chantées par les pêcheurs, les résistants, les compagnons de veillée, accompagnées par l’instrument traditionnel à cinq cordes, muni également d’une caisse de résonance ronde et d’un trapèze pour tendre les cordes. Il a plus de 150 ans et était souvent d’usage chez les ouvriers nubiens venus travailler au chantier du Canal de Suez. Le 16 août, à 20h30

Reine de l’underground

La chanteuse et compositrice Dina El-Wedidi s’est imposée au fil des ans comme l’une des reines de la scène underground égyptienne. Elle a été formée par plusieurs musiciens et hommes de théâtre, tels Hassan El-Geretly, Fathi Salama et Giberto Gil. Elle capte l’attention par sa voix, son physique et l’originalité de son style. Les paroles qu’elle chante font souvent écho des préoccupations quotidiennes, politiques, sociales, humaines ... Et sa musique est une fusion entre musique instrumentale et électronique, un alliage de jazz, de folk et de rythmes orientaux, aux cadences du rebab, de l’arghoul ou du daf, mélangés de manière contemporaine au piano, à l’accordéon, au clavier, à la basse et à la batterie électrique. Parfois, elle puise dans le patrimoine égyptien et les chansons classiques de Sayed Darwich, Sayed Mekkawi, Badriya Al-Sayed, Cheikh Imam, Khadra Mohamad Khedr, Gamalat Chiha, Anouar Al-Askari, et surtout La Geste hilalienne … Au lendemain de la Révolution du 25 Janvier 2011, El-Wedidi a lancé la première chanson de son propre projet musical, Al-Haram (l’illicite), qu’elle chantera durant le festival d’été parmi tant d’autres, dont Ya Ganoubi (le suddiste), Sokoun (silence), Al-Koun (l’univers), Hadret Al-Qamar (en présence de la lune) … Le 17 août, à 20h30

Une fantastique sauce aux fraises

Obsédé par le groupe du rock britannique Coldplay, l’un des plus grands groupes à succès du nouveau millénaire, avec plus de 105 millions de disques vendus à travers le monde, la troupe égyptienne Strawberry Swing Band a vu le jour sur les réseaux sociaux, en 2011. Elle a été formée par Abdelrahman Sherif, Mohamed Tarek, Patrick Khalil et Ammar Raad. Suivie par un large public, essentiellement jeune, elle attire ceux qui rêvent d’un monde plus libre, en leur proposant des oeuvres méditatives, sur un fond de musique minimaliste et électronique. La batterie est déjà très présente. La guitare classique fait place à l’électrique. Et les textes, dont les paroles s’inspirent des graffitis, portent sur l’amour, la dépendance, les troubles psychologiques, le travail … Strawberry Swing Band joue aussi du métal et du rock progressif de manière improvisée, les mêlant au jazz, au blues et à la musique pop. Le 18 août, à 20h30

Jouer jusqu’à expirer

Le quatuor de rock arabe grunge jordanien d’Amman, Akher Zapheer (dernier soupir), a été fondé en 2007 par le chanteur et guitariste Basem Sayej, avec Masis Mardirossian à la percussion, Rami Al-Qassem au piano et Amr Abu Khlif à la guitare. Il a connu de multiples changements dans le line up, a suspendu ses activités pendant trois ans entre 2013 et 2016. Au programme, des chansons de leurs albums Converse Culture (2012), Ebn Al-Moussiqa (le fils de la musique, 2020), Thoaban, Akherto Lahen Hazine (à la fin c’est une triste composition), Arbaa Senine (quatre ans) et Bein Al-Waraq (parmi les papiers). Il mélange le punk rock au jazz, au reggae, à la musique électronique, à l’acoustique, au grunge, à la britpop, au shoegaze … Les compositions du groupe traitent de thèmes variés : mal de vivre, dépendance à l’héroïne, machisme, amour, dépression ... Le 19 août, à 20h30

Jazz au féminin

Douces et romantiques, musiques d’ambiance, musique de fond relaxante. C’est ce que proposent la chanteuse égyptienne Rana Haggag et l’auteurecompositrice- interprète italienne Simona Sighiriti. Haggag est une violoniste et chanteuse qui joue souvent avec l’Orchestre symphonique du Caire, depuis 2008. Elle aime mêler musique arabe classique et jazz. Et interprète à sa façon les chansons des grands telles Oyoun Al-Qalb (les yeux du coeur) de Nagat, Addoka Al-Mayass de Sabah Fakhri (folklore levantin), Metta Achoufak ? (quand vais-je te voir ?) de Mohamad Rouchdi. Durant la même soirée, Simona Sighiriti, qui a étudié à la Civic School of Jazz de Milan, chantera quelques-unes de ses propres compositions, allant du jazz à la musique pop. Le 21 août, à 20h30

Vive la joie !

Fondée par le saxophoniste égyptien Nour Achour, la troupe Nour Project est une formation musicale, jouant de différentes couleurs de jazz et de funk, trempées de rythmes orientaux, africains et occidentaux. Les paroles de leurs chansons sont souvent joyeuses, portant des messages positifs. Il y a toujours à la fin une belle phrase qui nous incite à être heureux. Le groupe a prévu de chanter Noss Al-Tariq (à mi-chemin), Baftekrek Beïda (je croyais que tu étais loin), Chedd Al-Hizam (serre la ceinture), Ehfaz Al-Serr (garder le secret), Hayassou Saqafou (amusez-vous et applaudissez). Le 26 août, à 20h30

Duo d’enfer

Hafez et Boustan. Un couple qui forme un duo et qui remporte un grand succès ces dernières années. Hafez est bassiste et membre de la troupe Massar Egbari, alors que Boustan, son épouse, est une plasticienne, qui chante avec l’Orchestre de la Bibliothèque d’Alexandrie. Ils ont lancé plusieurs duos en ligne, notamment sur YouTube, pendant le confinement et la crise de coronavirus, et depuis, ils ont le vent en poupe. Le mari compose ou réarrange des chansons qu’interprète sa femme en toute douceur. C’est le cas par exemple de leur chanson phare, Fi Ay Makan (n’importe où). Le 28 août, à 20h30

Musique du monde avec Kharma

Hisham Kharma est souvent classé sous l’étiquette « musicien du monde ». Il mêle sonorités funk électriques et airs ethniques, marqués par des influences plutôt turques, jouées à l’aide d’instruments orientaux. Une nouvelle expérience d’un monde sonore qui cherche à briser les barrières culturelles entre les diverses régions du monde. Compositeur, producteur et pianiste égyptien autodidacte de renommée internationale, Hisham Kharma est également un publicitaire et un entrepreneur social. Il figure parmi les grands noms de l’industrie musicale égyptienne. Son savoir-faire en technologie et en industrie publicitaire l’a aidé sans doute à promouvoir son premier album First Voyage, qui nous propose de faire le tour du monde en musique.  Le 30 août, à 20h30 

Dans l’air du temps

Ayant acquis une grande popularité dans le monde arabe, le groupe rock Al-Morabae (le carré) a été fondé en 2009 à Amman, en Jordanie, par le chanteur-compositeur Mohamed Abdallah. Ses chansons et ses textes résonnent étrangement avec l’actualité, puisqu’ils parlent de doutes, de peines et de force retrouvée. Il porte sur les épaules les préoccupations de la jeunesse arabe. Sur des rythmes hip-hop accompagnés d’une guitare folk, d’une voix soul, le quatuor musical, formé de Mohamed Abdallah (chant), Zeid Messis (percussions), Ferass Orabi (guitare), Bassel Naouri (clavier et trompette), jouera un large éventail des chansons phares de leurs albums : Al-Morabae et Tarf Al-Kheit (bout de fil), Ma Endak Khabar (tu n’as pas de nouvelles), Al-Mokhtalefine (les différents), Sigara Qabl Ma Naqoum (une cigarette avant de partir) … Guitare électrique pour faire le plein d’énergie, piano pour souffler un vent de mélancolie et une voix éraillée pour clamer qu’on peut devenir qui on veut. Le 1er septembre, à 20h30

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