Le coup d’envoi de la 16e édition du Festival National du Théâtre Egyptien (FNTE) a été donné samedi 29 juillet. Le festival, présidé par la star du théâtre et de la télévision Mohamad Riyad et ayant à l’affiche la star Adel Imam, célèbre cette année le jeu du comédien. Riyad, après trois mois de préparation, a déjà donné à cette édition du festival une grande ampleur en choisissant Imam, connu pour ses glorieuses pièces comiques à succès et considéré comme l’un des symboles du théâtre privé en Egypte. Toutes les pièces qui mettaient en vedette Adel Imam ont été produites par la compagnie Al-Fananine Al-Mottahidine : Madrasset Al-Mochaghebine (1973), Chahed Machafch Haga (1976), Al-Wad Sayed Al-Chaghal (1984), Al-Zaïm (1993) et Bodyguard (1999).
En mettant l’effigie de Adel Imam sur l’affiche, le festival suit la tendance répandue sur les réseaux sociaux depuis un certain temps, autour de la star qui a célébré ses 83 ans. « Adel Imam est certainement une figure de proue du théâtre privé égyptien. Il est la star. Le festival célèbre dans ses différentes éditions les créateurs du théâtre. Le comédien en constitue un créateur essentiel. Au festival, nous suivons la tendance mais dans le bon sens. Adel Imam, en tant que comédien et star, mérite toujours d’être célébré », lance Yasser Sadek, directeur du festival.
Le 1er août, une table ronde animée par les critiques et professeurs de drame Achraf Gharib, Samia Habib et le comédien et metteur en scène Mohamad Abou-Daoud, abordant le parcours de la star et a fait dévoiler ses rôles sur les planches et son jeu distingué.
Khaled Galal donnera un master class sur la fabrication d’une star.
Formation de l’acteur : théorie et pratique
Toujours afin d’élaborer le rôle du comédien, sa formation et les moyens qui lui permettent de briller, un master class sera donné le 4 août à partir de 14h au centre Ebdaa par le metteur en scène et directeur de ce centre à l’Opéra du Caire, Khaled Galal, sur la fabrication d’une star. Galal a créé, au sein du centre le « Studio de l’acteur », un atelier gratuit de trois ans qui vise à former des comédiens professionnels, ainsi que le « Studio des talents » qui offre une formation intensive payante de six mois. Dans les deux, aussi bien que dans les différents ateliers de formation qu’il dirige, Galal mise sur le jeu d’improvisation et les nouvelles techniques développées de la commedia dell’arte, afin d’aiguiser les potentiels des étudiants. De ces studios du centre Ebdaa ont percé nombre de stars du cinéma et de la télévision, tels Mohamad Mamdouh, Mohamad Farrag, Islam Ibrahim et autres. L’expérience, qui continue depuis 2003 (date du lancement de la formation dans le Studio de l’acteur et l’ouverture du centre Ebdaa), inclut une rencontre chaleureuse avec le public, dirigée par le critique Bassem Sadek qui a signé l’an dernier le livre paru lors de la 15e édition du festival : Khaled Galal : le fabricant des stars.
A la salle de cinéma du centre Ebdaa, deux colloques seront axés sur le jeu et la formation du comédien à travers les études académiques et les ateliers pratiques. Le premier aura lieu le lundi 7 août à 13h et sera dirigé par la professeure de théâtre à l’Université de Aïn-Chams Iman Ezzeddine avec les critiques Abdel-Ghani Daoud et Ahmad Khamis, ainsi que les professeurs Medhat Al-Kashef et Mohamad Abdel-Moneim. Dirigé par le professeur des arts dramatiques Alaa Abdel-Hady, le deuxième colloque sera tenu le 8 août à partir de 13h. Il abordera le rôle des ateliers de jeu dans la formation de l’acteur. Un colloque animé par les hommes de théâtre Faisal Al-Tahan, Eid Abdel-Halim, Essam Aboul-Ela et Emil Chawqi.
Avant même le début de cette édition, le festival a déjà donné l’occasion à des jeunes de joindre gratuitement ses ateliers de formation. L’atelier de jeu dirigé par le comédien Ahmad Mokhtar a été lancé le 7 juillet et se poursuit jusqu’au 8 août. Un atelier intensif. Un autre atelier qui s’ajoute à la formation de l’acteur est celui de la diction, dirigé par le professeur Khaled Abdel-Salam. Il apprend aux participants les techniques de la manipulation de la voix, l’articulation et la prononciation en arabe dialectal et en arabe classique.
Des stars de seconds rôles à l’honneur
Parmi les dix honorés au festival cette année, la liste comporte un bon nombre de comédiens qui ont mené une carrière théâtrale indéniable et qui figurent aujourd’hui comme stars de seconds rôles au cinéma et à la télévision : Rouchdi Al-Chami, Riyad Al-Khouli, Khaled Al-Sawi, Mohamad Abou-Daoud, Mohamad Mahmoud, Salah Abdallah, Ahmad Fouad Sélim et Sami Abdel-Hamid. Al-Chami a brillé récemment dans le rôle d’al-raïs Rabie dans la série dramatique diffusée au mois du Ramadan Taht Al-Wissaya (sous tutelle). Ses prestations dans le théâtre égyptien remontent à plus de 30 ans.
Riyad Al-Kholi est à l’origine un homme de théâtre qui a joint la troupe de Mohamad Sobhi dans les années 1990. Ses rôles au théâtre, au cinéma et à la télévision et ses traits égyptiens lui font présenter à brio les types compliqués, les maires, les hommes de la Haute-Egypte et les personnages politiques.
Khaled Al-Sawi est l’un des fondateurs du mouvement du théâtre indépendant des années 1990. Un théâtre qui se veut libre et loin des productions de l’Etat et qui est assez avant-gardiste et provocateur. A travers sa troupe théâtrale Al-Haraka, il a joué et a mis en scène différents spectacles inoubliables. Sa dernière pièce Al-Laeb Fil Demagh a suscité les controverses en 2007.
Mohamad Abou-Daoud est un homme de théâtre par excellence. Il a même débuté sa carrière pendant ses études à l’Institut des arts dramatiques en tant que souffleur dans le théâtre. Puis, il a participé à de nombreuses pièces de théâtre à la radio. Ses mises en scène restent remarquables, surtout Mouled Sidi Al-Moreab (la foire de mon seigneur terrifiant, 1998) et Afrit Li Kol Mowaten (un démon pour chaque citoyen, 1988). En tant que comédien, il a joué au cinéma et à la télévision. Il a participé à la pièce de Adel Imam Bodyguard.
Salah Abdallah est à l’origine un metteur en scène et comédien qui a brillé dans le théâtre universitaire. Il a monté à succès plusieurs spectacles pour les troupes de la faculté de commerce de l’Université du Caire et a contribué au foisonnement de ce théâtre. Il a même poussé les étudiants vers des carrières professionnelles après avoir aiguisé leurs talents dans ses spectacles, tels que Moustapha Chaaban et autres.
Impossible d’oublier l’un des grands pionniers du théâtre égyptien dont les spectacles restent gravés dans la mémoire du public : Ahmad Fouad Sélim, qui a beaucoup travaillé au théâtre des palais de culture. Il a même joué devant la grande Amina Rizq dans la dernière pièce montée par Saad Ardach sur les planches du théâtre Al-Talia : Oh monteur de l’arbre. Sa prestation aisée et sa voix rauque ont pavé le chemin vers un parcours artistique indéniable au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Sami Abdel-Halim et Mohamad Mahmoud sont des stars connues dans les drames télévisés. Le premier est à l’origine un professeur de décor et de mise en scène à l’Institut des arts dramatiques. Mohamad Mahmoud a longtemps travaillé dans la gestion théâtrale en tant que directeur de la troupe de Théâtre moderne, de la troupe Al-Talia et de la troupe de Théâtre comique. Mais, à la fin, chez ces hommes de théâtre, le jeu prend le dessus.
Pour ces honorés, le festival publie leurs autobiographies et organise des colloques sur leurs parcours. Des rencontres avec ces stars et des signatures de leurs livres seront prévues du 9 au 13 août.
Lien court: