La fête de la musique est de retour. Après 3 ans d’absence en raison du Covid, Le Caire renoue avec les célébrations de cette fête. Cette fois-ci en coopération avec l’Institut français d’Egypte, l’institut Goethe et plusieurs autres partenaires égyptiens, l’événement se place sous le label « Grün » (c’est-à-dire vert en allemand) et se déroule au grand parc d’Al-Azhar du 22 au 24 juin. L’histoire de cette fête française remonte à l’an 1982, lorsque Jack Lang, alors ministre de la Culture, lance sa première édition sous le titre original « Faîtes de la musique ». Et ce, dans l’objectif d’encourager les musiciens, notamment amateurs, à se produire en France.
Le 21 juin 1982, ceux-ci ont envahi les bars, les parcs publics et les rues afin de jouer devant tout public. En fait, c’était l’idée du musicien américain résidant en France Joël Cohen, qui travaillait pour la chaîne France Musique. Il avait proposé une programmation longue et spéciale qu’il avait intitulée les « Saturnales de la Musique » et avait choisi le 21 juin 1976, jour du solstice d’été, afin de la tenir. Quelques années plus tard en juin 1981, afin de célébrer l’élection de François Mitterrand, la Fête de la Musique et de la Jeunesse a été officiellement lancée. De quoi avoir inspiré Jack Lang et Maurice Fleuret, directeur de la musique et de la danse auprès du ministère de la Culture, qui ont décidé à leur tour d’organiser une grande fête, aujourd’hui célébrée dans plus de 350 villes et 120 pays.
Célébrée en Egypte depuis une dizaine d’années, la fête de la musique, édition 2023, s’étendra sur plusieurs jours, du 22 au 24, pour servir une bonne cause, à savoir la sensibilisation aux problèmes de l’environnement. Ses activités commencent dans le grand parc d’Al-Azhar à partir de 15h : des stands de bonne nourriture et d’autres stands d’exposants dont des organisations qui présentent leurs produits et services dans le domaine du développement durable. A 16h débutent des conférences et des ateliers ayant pour thème principal l’adaptation au changement climatique. Car nous subissons actuellement les impacts de ce changement, sans pouvoir les éviter.
Molotof.
L’adaptation au changement climatique signifie donc modifier nos comportements, nos systèmes et, dans certains cas, nos façons de vivre, afin de protéger nos familles, nos économies et notre entourage. Différents sujets concernant la vie quotidienne seront abordés, tels que l’utilisation des moyens de transports publics et communautaires, les agriculteurs s’adaptant à la nouvelle technologie, le recyclage des vêtements et des déchets, les techniques d’usage de l’eau, etc. Les ateliers prendront la forme d’expériences qui enseignent des pratiques concrètes et des jeux axés sur l’adaptation au changement climatique en Egypte.
Faire la fête, c’est garanti !
Au coucher du soleil, vers 19h, la musique prend le dessus. Ce sera l’heure de faire la fête et de danser sur les rythmes forts d’une programmation conçue par Orient Productions. Le 22 juin, la soirée s’annonce bouleversante avec les stars du hip-hop et des mahraganate Molotof et El- Waili. Les deux, connus comme des producteurs, experts de son et arrangeurs, associent le hip-hop arabe à la musique électronique et au chant des mahraganate (musique électro-populaire). Ils vont enflammer la scène par leurs nouveaux albums et arrangements. Un air festif et dansant qui mène à l’extase.
Samar Tarik sera aussi au rendez-vous cette soirée. Parolière, compositrice et interprète, sa prestation garantit aux mélomanes une musique et un style de chant différents.
La DJane allemande Ena Lind.
Le lendemain, le programme va varier entre chant et musique. Originaire d’Oued Medni, au Soudan, Asia Madani, qui réside au Caire, fait découvrir à son public le folklore soudanais. Elle chante les joies et les peines du Soudan, du passé et du présent. D’habitude, dans ses concerts, les sons de tambour et de tambourines riment avec la guitare électrique, en harmonie avec la magnificence des djembés soudanais.
La chanteuse égyptienne Dina El-Wedidi, qui ne cesse de puiser dans le folklore égyptien et le patrimoine de la musique arabe, se produira également, interprétant quelques-unes de ses chansons contemporaines, très enracinées dans la culture égyptienne. Ses performances font souvent appel à l’interaction de l’audience. Une communication enchanteresse s’établit entre elle et le public, de quoi garantir une véritable ambiance de fête.
Deux magiciens du oud (luth oriental), d’origines francomagrébines, forment le Duoud. Il s’agit du Franco-Algérien Mehdi Haddab, reconnu comme un virtuose du luth arabe, et du Franco-Tunisien Smadj, sorcier du son et féru d’électro. Ils jouent ensemble et mélangent leur héritage nord-africain avec les dernières technologies occidentales. Ils s’inspirent de leurs racines nordafricaines, tout en transformant les styles de musique contemporaine : breakbeat, groove, jazz et guitare électrique métal. La dernière soirée du 24 juin est consacrée à la luthiste égyptienne Balqeis, la DJ allemande Ena Lind et le DJ égyptien Walad. Balqeis est une artiste multiinstrumentiste qui mixe l’oud et la musique électro et les influences rock et alternatives pour en faire un mélange entre tradition et modernité. Elle joue en direct devant le public sur son luth, a recours à un synthétiseur électronique, des appareils d’arrangement et un ordinateur pour créer des sonorités différentes et ensorcelantes.
Duoud.
La Djane allemande Ena Lind dépasse les frontières de la musique électronique européenne depuis une dizaine d’années. Basée à Berlin, cette femme icône de l’industrie musicale féminine et productrice à l’esprit politique offre au public un voyage allant de la house classique et chaleureuse aux musiques des séances d’entraînement. Elle présente également des remixes de plusieurs stars de la musique électronique allemande. Quant au DJ et producteur égyptien Walad, il effectue un voyage parmi les airs du Chaabi, un genre étroitement lié aux gens dans la rue égyptienne. Promesses de musiques capables de nous faire bouger et de nous emporter très loin.
La Grün Fête de la musique, du 22 au 24 juin, au parc d’Al-Azhar. Pour un programme plus détaillé : https://www. ifegypte.com/
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