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Retrouver le goût du court métrage

May Sélim, Vendredi, 17 mars 2023

Dans sa 6e édition, le festival Visions pour le court métrage égyptien, qui se tient du 9 au 18 mars, élabore les concepts et les techniques du montage et rend hommage à la monteuse Nadia Choukri.

Retrouver le goût du court métrage
Door To The World (la porte du monde).

Colloques, projections et ateliers de formation spécialisés se poursuivent jusqu’au 18 mars au Centre culturel de Tahrir (TCC). Et ce, à l’occasion de la 6e édition du festival Roaa (visions), consacré aux courts métrages égyptiens et organisé par le département du film à l’Université américaine du Caire (AUC). Ainsi, 32 films sont programmés à partir du 9 mars, dont 20 sont en compétition.

Cette manifestation annuelle s’adresse notamment aux jeunes cinéastes et cinéphiles, qu’ils soient formés au cinéma ou simplement des autodidactes. «  Le festival a été créé par des professeurs de cinéma à l’AUC. Au départ, c’était simplement une activité visant à mieux faire connaissance entre les jeunes et les universitaires. La première édition a fait focus sur les films de tendance expérimentale, notamment de par leur structure. Après son succès, les organisateurs ont voulu se concentrer sur l’art du court métrage, un genre souvent associé aux premières expériences des jeunes cinéastes. Mais partout dans le monde, le court métrage possède ses valeurs esthétiques. C’est un genre qui ne répond pas aux critères commerciaux des salles de cinéma. Aujourd’hui, il est de plus en plus sollicité dans les festivals et sur les plateformes de diffusion », explique la réalisatrice Arab Loutfi, directrice artistique du festival.

Le court métrage est un film de petite durée qui suit une ligne dramatique. Il peut être un documentaire, un film de fiction ou un film d’animation. Mais sa particularité est dans le fait qu’il ne doit pas dépasser les 30 minutes. Donc normalement, il est très dense et précis.

« Depuis sa création en 2018, le festival a ouvert la porte à tous les jeunes issus des différents gouvernorats d’Egypte. Et au fil du temps, nous avons découvert de très belles créations, en provenance de Sohag, Assiout, Tanta et plein d’autres provinces, loin de la capitale ». Le festival encourage les jeunes cinéastes égyptiens à redécouvrir l’art du court métrage et à faire focus sur les expériences originales propres au genre, en proposant pas mal d’activités entièrement gratuites. Même les prix qu’il offre ne sont jamais d’ordre matériel.

Le montage et ses techniques

Cette 6e édition accorde un intérêt particulier à la technique du montage et son importance dans la création du film. « Dans les éditions passées, nous avons rendu hommage à des cinéastes de marque, tels le réalisateur Tawfiq Saleh, le directeur de photographie Saïd Al-Chimi, le critique et documentariste Sami Al-Salamouny et d’autres. Puis, nous avons décidé de nous attarder davantage sur les différentes étapes de réalisation. D’habitude, en abordant la création d’un film, le public ne s’intéresse qu’aux stars: comédiens et réalisateurs. Mais un film n’est pas fait simplement par les comédiens et les réalisateurs: le tournage, le montage et le scénario comptent pour beaucoup. Il est donc nécessaire de mettre en lumière tous ces procédés techniques. Et c’est ce que nous essayons de faire », souligne Arab Loutfi.

« Le montage joue un rôle dans la construction du film : les coupures, l’ordre et le développement des séquences, la relation de celles-ci avec le son, les effets sonores et la musique. Le public peut trouver qu’un film abonde de vie sans comprendre le rôle du montage là-dedans. Nous cherchons à mettre en évidence un des éléments essentiels du cinéma et à développer différents concepts », ajoute la directrice artistique du festival.

Pour ce faire, les colloques ont commencé par une rencontre autour des théories du montage avec la participation des monteurs chevronnés Rahma Montasser et Ahmed Aboul-Fadl. Ensuite, Doaa Fathi a développé d’autres idées à travers le colloque « Le court métrage et le montage ». Le festival a également proposé un atelier sur le développement du film qui a été tenu par les monteuses Rania Montasser et Graziella Rizqallah.


The Weight of Memories On My Feet (le poids des mémoires que je porte debout).

Durant cet atelier, les cinéastes ayant des projets en cours ont eu la chance de montrer le travail à ces professionnelles du montage qui ont guidé les jeunes cinéastes, afin de terminer leurs courts métrages. « C’est pour la première fois que le festival tient ce genre d’atelier visant à aider les jeunes à développer leurs films. Ceci leur permet d’être en contact direct avec des monteurs professionnels et de profiter de leur grande expérience », indique Arab Loutfi qui a sélectionné 32 courts métrages pour les projeter durant le festival, dont 20 sont en compétition.

Dans les jours qui viennent, les projections se dérouleront à la salle Ewart au TCC à partir de 19h. Les 20 films en compétition seront donnés le 17 mars, répartis en 3 séances, de 14h à 16h, de 16h30 à 18h30 et de 19h à 21h.

Au cours de ses 6 éditions, le festival a pavé le chemin pour réhabiliter un art cinématographique méconnu du grand public. Cependant, il ne cesse de gagner du terrain ces derniers temps.

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