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Redécouvrir les classiques et découvrir les nouveautés

May Sélim, Mercredi, 07 décembre 2022

La 15e édition du Panorama du film européen se tient jusqu’au 10 décembre. Cette édition rend hommage au réalisateur Jean-Luc Godard et propose au public six autres sections groupant différents films. Sélection.

Redécouvrir les classiques et découvrir les nouveautés
Aftersun.

Devant les salles Zawya au centre-ville et au cinéma Zamalek, les files sont longues. Un public féru de cette 15e édition du Festival du film européen, du 1er au 10 décembre. Les jours restants promettent au public encore des surprises. Une rétrospective est consacrée au réalisateur et cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard, disparu en septembre dernier. Dans les quatre jours à venir, le public est invité à redécouvrir le vétéran du cinéma français dont les films ont souvent bouleversé les cinéphiles. Et ce, à travers deux axes : le jeune Godard et Godard Post 1968. Au premier axe, c’est la découverte de Godard comme cinéaste de La Nouvelle Vague née en France à la fin des années 1950 et qui a duré une dizaine d’années jusqu’à la fin des années 1960.

La Nouvelle Vague, dont Godard est un des créateurs, est l’histoire d’un groupe de critiques qui voulaient devenir réalisateurs. Godard et autres cinéastes sont issus des Cahiers du cinéma. A cette époque, le cinéma se fait miroir de l’époque. Au programme, le troisième long métrage signé par Godard Une femme est une femme (le 10 décembre, à 16h, à la salle Zawya 2) et le road movie Pierrot le fou (le 9 décembre, à 16h, à la salle Zawya 2).

Sous l’étiquette Godard Post 1968, le panorama nous propose Godard après les événements de Mai 1968 : une période durant laquelle se déroulent, en France, des manifestations d’étudiants, ainsi que des grèves générales et sauvages. Godard s’éloigne du cinéma classique qu’il a pratiqué jusqu’ici, s’engage dans les différentes luttes politiques du moment et cherche de nouvelles manières de faire du cinéma. Il tente avec Jean-Pierre Gorin de faire un cinéma politique et signe ses films sous le pseudonyme collectif de « groupe Dziga Vertov ». Rendez-vous avec Pravda le 7 décembre, à 13h, à la salle Zawya 2, le 9 décembre, à 13h, à la salle Zawya 1. Le groupe est dissous en 1972 et Godard avec son film Tout va bien revient au cinéma traditionnel avec des vedettes dans les premiers rôles. Le 7 décembre, à 16h, à la salle Zawya 1.

Le documentaire Ici et ailleurs, qui sera projeté cette semaine, tourne autour de la cause palestinienne. Il témoigne de la position politique de Godard qui était soucieux de faire sortir ce film, tourné en 1971 sur base d’images de 1970. Le 10 décembre, à 13h, à la salle Zawya 1 et le 8 décembre, à 16h, à la salle Zawya 2.

Les films 2022

Outre cette rétrospective à ne pas manquer, le panorama comme d’habitude promet à son public une collection récente des films européens produits en 2022 et projetés ou primés dans des festivals internationaux. Les films sont répartis en 6 thématiques, à savoir Clandestine, To be seen (à voir), Salvatory Territories (des territoires salvateurs), Underdogs (les outsiders), Embodying Performances (performances d’incarnation) et Intimate Chasms (gouffres intimes).

De la section clandestine qui évoque souvent des événements sombres et des films à suspense, Serviam I will serve constitue un thriller autrichien réalisé par Ruth Mader. Le film est sorti au Festival du film de Locarno. Il évoque l’histoire d’une soeur religieuse qui lutte contre le déclin de la foi dans un internat catholique pour les jeunes filles de l’élite autrichienne aisée. Le 10 décembre, à 22h, à la salle Zawya 1. Human Flowers of Flesh est un long métrage franco-allemand réalisé par Helena Wittmann. Il relate l’histoire d’Ida, une femme d’une quarantaine d’années qui vit avec un équipage de cinq personnes sur un voilier. Lors d’une permission à Marseille, la Légion étrangère française attire l’attention d’Ida, qui se fixe un nouvel objectif : traverser la Méditerranée pour se rendre dans la ville algérienne de Sidi Bel Abbés, siège de la Légion jusqu’à l’indépendance du pays en 1962. Sorti au Festival du film de Locarno, Human Flowers of Flesh est projeté au panorama sous l’étiquette de Territoires salvateurs. Une section qui aborde les regards des personnages vers des terres inconnues ou des terres de refuge. Le 8 décembre, à 16h, à la salle Zawya 1.

De grands prix internationaux

Faisant partie de la section des outsiders qui traite l’idée des personnages difficiles et exclus de la société, Les Pires constitue un long métrage français exceptionnel réalisé par Lise Akoka and Romane Gueret. Il a remporté le Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes. Il s’agit d’un tournage qui va avoir lieu à la cité Picasso, à Boulogne- Sur-Mer, dans le nord de la France. Lors du casting, quatre ados, Lily, Ryan, Maylis et Jessy, sont choisis pour jouer dans le film. Dans le quartier, tout le monde s’étonne : pourquoi n’avoir pris que « les pires » ? Le 7 décembre, à 19h, à la salle Zawya 1 et le 8 décembre, à 19h, au cinéma Zamalek.

Vera est un autre film autrichien de la section A voir dont les films tournent autour des personnages qui se battent avec acharnement pour avoir un espace dans le monde. C’est un film semi-documentaire réalisé par Tizza Covi et Rainer Frimmel, mettant en vedette l’actrice italienne Vera Gemma, fille du célèbre acteur Giuliano Gemma. Il est sorti en septembre dernier dans le cadre du Festival international du film de Venise où le film a remporté les prix du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice (Vera Gemma) dans la section Orizzonti. Le 10 décembre, à 13h, à la salle Zawya 2.

Triangle of Sadness (titre en français Sans Filtre) est classé sous Performances d’incarnation. Cette section mise sur les rôles que les personnages sont contraints à représenter. Des rôles fragiles imposés par la société. Triangle of Sadness est une comédie satirique suédo-franco-germanobritannico- américaine écrite et réalisée par Ruben Östlund. Il s’agit du premier long métrage du réalisateur et a reçu la Palme d’Or du Festival de Cannes. Il s’agit d’un couple de mannequins et influenceurs qui se retrouve embarqué sur un navire de croisière de luxe. Là-bas, il ne règne qu’argent, luxe et inégalité. Du moins jusqu’à ce qu’une tempête pointe le bout de son nez et avec elle le bouleversement des rapports sociaux entre tous les occupants du navire. Tout ce beau monde va devoir finir par cohabiter, quitte à renverser dogmes et hiérarchies (le 9 décembre, à 19h, à la salle Zawya 1 et le 10 décembre, à 19h, au cinéma Zamalek).

De la section Gouffres intimes qui évoque les rapports familiaux, les liens de parenté et les sentiments complexes de l’amour, Aftersun de la réalisatrice Charlotte Wells s’avère être une oeuvre de délicatesse indéniable. C’est le film primé par excellence dans les festivals internationaux : Festival de Cannes, Festival du film de Munich, Festival du film de Sarajevo et autres. A la fin des années 1990, Sophie, onze ans, et son père Calum passent leurs vacances dans un club de la côte turque. Ils se baignent, jouent au billard et profitent de la compagnie complice de chacun. Calum devient la meilleure version de lui-même lorsqu’il est avec sa fille. Sophie, quant à elle, pense que tout est possible auprès de lui.

Lorsque la jeune fille est seule, elle se fait de nouveaux amis et vit de nouvelles expériences. Tout en savourant chaque moment passé ensemble, une part de mélancolie et de mystère imprègne parfois le comportement de Calum. Vingt ans plus tard, les souvenirs de Sophie prennent une nouvelle signification alors qu’elle tente de réconcilier le père qu’elle a connu avec l’homme qu’elle ignorait. Le 8 décembre, à 22h, au cinéma Zamalek,

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