Casque et lunettes pour voir un film époustoufiant. Au passage Kodak. (Photo : Mohab Mohamed)
Le passage Kodak, à la rue Adly, connaît un va-etvient inhabituel. Cet espace normalement tranquille n’est plus le même. Une foule compacte fait la queue afin de découvrir les deux jeux VR (réalité virtuelle), créés par des artistes égyptiens dans le cadre du Medrx, un laboratoire de VR organisé par le collectif Medrar en mai dernier et animé par le Néerlandais Daniel Ernst. Il s’agit d’Abanos (ébène) d’Ahmed Nader et La Banque de fortune d’Aya Tarek. Un chat se faufile clandestinement entre les jambes, jusqu’à atteindre le terrain du VR. Portant des casques et des lunettes Oculus Quest, chacun des spectateurs est carrément installé dans son monde virtuel. Les habitués du festival D-CAF ont déjà expérimenté les VR l’an dernier, ils viennent exprès cette fois-ci, de Maadi ou d’Héliopolis, afin de découvrir les nouveautés VR de cette édition.
Certains sont simplement attirés par la foule et veulent explorer ce qui se passe, alors que d’autres avancent à pied, suivant les guides du D-CAF, leur montrant où et comment se divertir. Abanos nous plonge dans un univers composé de statues mythiques, colorées, dans des dispositions variées. Elles se trouvent dans l’eau ou pivotant en l’air, mais en circulant parmi elles, il faut vraiment faire attention, pour ne pas sortir du terrain de jeu.
Dans le jeu La Banque de fortune, on jette des dés virtuels à l’aide d’un contrôleur. Gagnant, on choisit notre destination, pour y plonger grâce à la technique 3D. On peut donc se retrouver au Caire, au pied des pyramides, ou à New York, au Times Square.
Jouer avec un robot au ping-pong virtuel semble être une expérience épuisante. Impossible de s’en sortir gagnant. Portant les lunettes Oculus Quest et le contrôleur en main, vous avez la sensation d’être dans un terrain de jeu réel, sauf que l’adversaire est un robot assez rodé. Les tournois finissent donc en cinq minutes, néanmoins, le jeu ne vous laisse pas indifférents, avec quelques gouttes de sueur sur le front.
Projection de films
Autre expérience intéressante est celle de la projection de films internationaux en VR. L’Odyssée de Lumière de Tokyo s’avère être une expérience extraordinaire. Vous êtes plongés dans une suite de séquences focalisées sur les lumières et les néons de Tokyo. Vous avez l’impression d’être vraiment sur place et vous vivez l’expérience de manière intense au point d’avoir le vertige pendant quelques secondes. Vous êtes entourés de gratte-ciel, de voitures, de trains. Vous accélérez sans connaître votre destination. Tout bouge très vite, de quoi rendre le rythme du film époustouflant.
Plusieurs personnes demandent au personnel de D-CAF des informations sur les lunettes de VR, les jeux et les films, alors que d’autres vont directement sur Internet, afin de mieux comprendre le monde fascinant de la technologie 6DOF ou « six degrés de liberté ». Ce terme fait référence aux façons dont vous pouvez vous déplacer et interagir avec votre environnement. Le 6DOF est composé de trois degrés de liberté de translation et trois degrés de liberté de rotation. De quoi vous donner la capacité d’avancer ou de reculer, de vous rapprocher ou de vous éloigner d’un objet.
Les guides du D-CAF annoncent une pause de 45 minutes. Les casques doivent être rechargés pour répondre aux attentes des prochains visiteurs. Les queues se poursuivent entre 17h et 22h.
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