C’est le rendez-vous annuel du festival D-CAF. Cette année, pour célébrer son dixième anniversaire, les organisateurs tentent d’en faire un événement spécial. « 10 ans, c’est une étape importante pour tout festival, mais je considère que c’est juste un début, et j’espère qu’un jour, nous fêterons les vingt ou trente ans du D-CAF. Nous sommes très reconnaissants de notre partenariat continu avec Ismailia Real Estate Investment Company, qui a restauré beaucoup de bâtiments au centre-ville cairote. Pendant les années passées, les spectacles de D-Caf ont eu lieu dans ces bâtiments et nous avons assisté ensemble à leur développement et à leur restauration ; nous en sommes contents. Et cette année, nous sommes également très heureux de nous associer au Centre culturel de Tahrir, surtout dans le Focus arabe des arts », estime Ahmed Al-Attar, directeur du festival.
Pour célébrer le dixième anniversaire du festival, de nouvelles expériences sont accueillies sur les planches. Le metteur en scène danois Jesper Pederson, en coopération avec le dramaturge et metteur en scène iranien Nassim Soleiman, inaugure les activités du D-CAF par Cook (cuisiner), le 9 octobre à 20h, au théâtre Rawabet. Le spectacle parle de nourriture, d’histoire et de diverses communautés. Il s’agit de préparer une recette sur scène. La nourriture rassemble les ingrédients et les gens. Un nouvel acteur monte sur scène, chaque soir, sans jamais avoir vu le scénario. Un nouveau spectacle plein de charme, ayant un goût philosophique. « Le spectacle est basé sur l’interaction avec le public », explique Al-Attar.
Le 11 octobre, à 20h au théâtre Rawabet, rendez-vous avec une première dans le monde arabe: le spectacle Traces— Discours aux nations africaines du Burkina Faso. Ecrit par l’éminent penseur sénégalais contemporain Felwine Sarr, il aborde l’avenir de l’Afrique subsaharienne après la décolonisation. Un jeu de narration est de mise, avec un texte lyrique séduisant. « Je pense qu’en Egypte et dans la plupart des régions du monde, il y a une connaissance très limitée des penseurs et des philosophes issus de l’Afrique subsaharienne. Felwine Sarr est un penseur de renommée mondiale et nous attendons avec impatience de représenter son texte sur les planches », poursuit Ahmed Al-Attar.
Photographie de Hana Gamal.
Nouveaux médias
Le D-CAF a toujours englobé un volet portant sur les récentes expériences des médias et des arts visuels. Cette année, grâce à Endangered Species (les espèces en voie de disparition), de la Danoise Sara Koppel, le public se promènera dans le centre-ville du Caire et se rendra dans de différents bâtiments pour découvrir les oeuvres d’art qui y sont exposées. Au cours de ce voyage, il découvrira à la fois les animaux en voie de disparition qui ont été photographiés par les artistes visuels et l’histoire des lieux où les oeuvres sont présentées. Un travail axé autour des photos, des techniques visuelles et des histoires architecturales. Tous les jours, au centre-ville.
L’exposition de peintures de l’AI (l’Intelligence artificielle) est un autre genre d’aventure visuelle. Elle est conçue par le designer, vidéaste, photographe, musicien et critique de jeux de VR (Réalité virtuelle) Omar Kamel. Intitulée Words To Text : Democratizing Art With AI (des mots au texte : démocratiser l’art grâce à l’intelligence artificielle), cette exposition reflète le progrès technologique des dernières années. « Bien que les outils utilisés pour créer ces oeuvres soient fabriqués à l’étranger, nous verrons des peintures égyptiennes conçues par un artiste égyptien. Les peintures AI que nous voyons aujourd’hui, comparées à l’art numérique il y a cinq ans, sont incroyables : il est difficile de croire que ces oeuvres ne sont pas créées par l’homme », estime le directeur du festival. Du 13 au 16 octobre, de 14h à 22h au passage Kodak. Côte à côte de cette exposition, une série de projections de films internationaux de réalité virtuelle est organisée.
Traces.
Les histoires derrière les photos
Après le succès de l’exposition de photographies de Hana Gamal, tenue à l’édition précédente (2021), sur le Victoria Roof de l’immeuble Al-Chorbagui, rue Abdel-Khaleq Sarwat, et inspirée du poème de Mahmoud Darwich Oublié comme si tu n’avais jamais existé, cette fois-ci, l’artiste propose une continuation du projet. Gamal retrouve les mots de Darwich et expose encore une fois ses photos et installations-photos dans le même espace. Son projet traite des souvenirs, des sentiments de nostalgie et des détails de tous les jours. Elle s’interroge cette fois-ci sur l’oubli, évoque-t-il une mélancolie ou plutôt un souffle de liberté? Du 27 au 30 octobre, de 18h à 22h.
Toujours sur le Victoria Roof se tient une autre exposition bouleversante sous le titre de Studio Flash. La photographie de Mostafa Abdel-Aty est centrée sur les animaux de compagnie et leurs rôles dans la vie des humains. En fait, l’exposition accueille le public avec leurs animaux de compagnie! Du 9 au 30 octobre, tous les jours, de 17h à 22h et les vendredis et samedis de 14h à 22h.
Pour le programme détaillé, veuillez consulter le site du festival: www.d-caf.org
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