Al-Ahram Hebdo : Vous vous êtes inspirée d’une phrase d’Edgar Degas, en concevant l’exposition. Expliquez-nous votre choix ...
Sahar Behairy: Le mécanisme de la créativité chez un artiste est influencé d’une manière ou d’une autre par l’écosystème dans lequel il vit. Cet écosystème varie selon les problèmes politiques, sociaux, économiques, culturels, identitaires, etc. Je me suis inspirée sans doute de cette citation de Degas, un maître français de l’impressionnisme, mais aussi de la philosophie de l’artiste surréaliste belge René Magritte. Tous les deux ont essayé de jouer avec la notion du temps, avec ce qu’on appelle de nos jours la simulation. Cette démarche m’a conduite par la suite au rationalisme de René Descartes et ses théories centrées sur le processus de la perception et de l’entendement.
— Vous tentez de commercialiser les oeuvres d’artistes égyptiens sur le marché africain, comment ?
— Le travail du coordinateur artistique doit reposer sur une base stratégique créative, l’aidant à organiser des expositions attrayantes pour les tranches ciblées du public. Il doit savoir développer des idées à même de contribuer à la commercialisation des artistes égyptiens contemporains et à l’augmentation de leur valeur marchande. En Italie, j’ai travaillé avec des équipes logistiques, afin d’organiser plusieurs expositions. Je me suis spécialisée en mécanismes des marchés de l’art contemporain, liant économie, gestion et histoire de l’art. Et ce, en focalisant sur les écosystèmes et les marchés de l’art en Afrique et au Moyen-Orient. J’ai suivi des cours dans des salles de vente aux enchères, telles Sotheby’s, comme dans des institutions d’évaluation artistique. J’ai également présidé le comité « Afrique et Moyen-Orient: Innovation culturelle et développement dans les arts et la culture » à la Foire annuelle des musées de Rome, en 2021 et 2022. Cela étant, j’ai organisé des expositions au Cape Town, afin d’intensifier la présence de l’art égyptien contemporain sur le marché africain.
— Qu’en est-il de l’exposition collective actuelle, organisée en collaboration avec la propriétaire d’une galerie d’art égyptienne ?
— You see me… You see me not n’est pas ma première expérience en tant que curatrice. J’ai fait partie de l’équipe coordinatrice de l’exposition de l’artiste sud-africain Kendell Geers, à la galerie M 77, à Milan, en 2020. Et j’avais eu une expérience similaire à la 57e Biennale de Venise, en 2017. Mon expérience avec la galerie Easel&Camera est l’une des plus rationnelles et harmonieuses.
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