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Décès de deux grands du monde de la culture

Lamiaa Alsadaty, Mardi, 04 janvier 2022

La dernière semaine du mois de décembre a vu la mort de deux écrivains qui ont laissé des traces inoubliables sur les scènes littéraire et intellectuelle, arabe et internationale : Gaber Asfour et Mona Latif Ghattas.

Décès de deux grands du monde de la culture

« Je suis Orient et Occident, mes deux destinées sont maintenant complètement assumées », a toujours affirmé Mona Latif Ghattas, une double appartenance qui a inspiré toute son oeuvre. Née en 1946 au Caire, Mona Latif Ghattas a fait ses études primaires et secondaires au pensionnat du Sacré- Coeur, avant d’émigrer vers le Canada avec son mari en 1966 où elle a fait des études en art dramatique et en études françaises. Une vraie passionnée des arts, elle est écrivain, metteur en scène de théâtre poétique, narrateur de poèmes et compositeur de musique populaire. Parallèlement à la publication de nombreux recueils de poésie, de nouvelles, de récits et de romans, elle a traduit plusieurs livres de l’arabe égyptien au français et a écrit nombreux articles pour Al-Ahram Hebdo. Elle a reçu plusieurs prix dont le Trophée de Femmes arabes du Québec (art et culture) en 2007, ainsi que le Prix du Salon international des poètes francophones au Bénin, et une médaille accordée par la Cité des sciences et de la culture du Caire, respectivement en mars et avril 2009. Le 24 décembre, elle s’est éteinte à Montréal, emportant avec elle l’amour des deux pays.

Quelques jours après, le 31 décembre, l’écrivain, professeur d’université et critique Gaber Asfour laisse ses inconditionnels endeuillés. Né à Al- Mahalla Al-Kobra (dans le Delta du Nil), Asfour a eu sa licence de la faculté des lettres, département d’arabe de l’Université du Caire, en 1965. Avant d’être nommé, en 1999, secrétaire général du Conseil suprême de la culture, il a progressé dans la hiérarchie académique. Professeur dans plusieurs universités arabes, européennes et américaines, il a été un des auteurs égyptiens les plus influents et a joué un rôle majeur dans la diffusion de la culture arabe dans le monde entier. Grand défenseur du dialogue interculturel, il a promu des valeurs telles que les droits des femmes, le respect des autres, la diversité créative et la tolérance. Sa critique littéraire très originale a acquis une reconnaissance internationale. Il a reçu de nombreux prix d’organisations prestigieuses, dont l’Ordre culturel tunisien du président de la République en 1995 et le Prix du Nil en 2019. Asfour a été nommé ministre de la Culture en 2011, mais a démissionné après une semaine en raison de problèmes de santé. De juin 2014 à février 2015, il a de nouveau occupé le poste de ministre de la Culture. Lamiaa Alsadaty.

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