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Walid Abou El Séoud, Mardi, 27 août 2013

Initialement prévue en novembre, la 36e édition du Festival du film du Caire a été reportée en raison des troubles politiques.

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Samir Farid, président du festival.

La 36e édition du Festival du film du Caire, prévue au mois de novembre, a été reportée à l’année prochaine. Depuis la révolution du 25 janvier 2011, la confusion est totale au sein de la direction du festival. L’édition 2011 avait été annulée suite à une décision du ministre de la Culture qui avait estimé « impossible » la tenue d’un événement aussi important à l’ombre d’une situation sécuritaire précaire.

Des cinéastes et des critiques avaient alors décidé de créer une association pour « défendre » le festival, présidée par le critique Youssef Chérif Rizkallah. Mais un verdict judiciaire, émis l’année dernière, a jugé illégale la formation de cette association. Ceci en réponse à un procès intenté par le scénariste Mamdouh Al-Leissi, président de l’Association des critiques. Al-Leissi soutenait que cette association n’était pas apte à organiser le festival.

Face à ces divergences, le ministre de la Culture, Saber Arab, a nommé le comédien Ezzat Abou-Auf à la présidence du festival avec Soheir Abdel-Qader comme adjointe et Marianne Khouri comme directrice artistique. La 35e édition s’est alors tenue en 2012. La crise politique battait son plein à l’époque, à l’ombre de la déclaration constitutionnelle faite par l’ex-président Mohamad Morsi.

Sous le régime des Frères, l’avenir du festival était plus que jamais incertain. Le ministre de la Culture nommé par les Frères musulmans, Alaa Abdel-Aziz, loin de faire l’unanimité, a désigné le critique Amir Al-Omari à la tête du festival. Sa décision avait soulevé une tempête. Mais après la chute du président Morsi, il était naturel que plusieurs cinéastes refusent sa présence à la tête du festival. Le critique Samir Farid lui succède à la présidence et sa première décision a été de « réorganiser la maison de l’intérieur ». Il forme un conseil d’administration de 14 membres, dont 7 cinéastes, à savoir les réalisateurs Yousri Nasrallah, Ahmad Maher, Ahmad Abdallah, Tahani Rached, Magui Morgane, Hala Galal et Saad Hendawi. Marianne Khouri (réalisatrice et productrice), Mohamad Héfzi (scénariste) ont refusé de faire partie du nouveau conseil d’administration. Il en est de même pour Soheir Abdel-Qader, ex-vice-présidente du festival.

Le conseil d’administration regroupe 7 autres membres qui représentent des entités et des institutions cinématographiques. A savoir : le président de la Chambre de l’industrie du cinéma, le chef du syndicat des Professions cinématographiques, le doyen de l’Institut supérieur du cinéma, le président du Conseil national du cinéma, le président du Fonds du développement culturel et le conseiller judiciaire du ministre de la Culture.

A plusieurs reprises, Samir Farid a assuré qu’il préférerait que le festival soit organisé par une institution indépendante ne relevant pas du ministère de la Culture. Mais il a découvert que le ministère de la Culture ne voulait pas renoncer à l’organisation du festival pour des raisons qui lui sont propres. Farid déclare : « Je ne prendrai pas de décisions de façon unilatérale, car c’est contre mes principes démocratiques. Une évaluation générale du festival sera sans doute de mise ». Et d’ajouter : « Dans le monde entier, les administrations chargées des festivals travaillent tout au long de l’année et non pas avant la tenue de chaque édition. Il y a un staff qui touche un salaire mensuel ». Soheir Abdel-Qader était partie à Cannes avec une mini-équipe pour choisir les films convenables au festival. Farid a également assuré qu’il n’avait pas l’intention d’écarter les gens qui sont à même de servir la prochaine édition prévue pour 2014. Le critique de renom veut surtout redorer le blason de l’édition à venir dans de meilleures conditions politiques.

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