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Une francophonie aux couleurs de l’arc-en-ciel

Névine Lameï, Lundi, 13 décembre 2021

L’Opéra accueille, du 12 au 16 décembre, la 1re édition du Festival du Film Francophone du Caire (FFFC), avec 23 films, entre fictions et documentaires. Entrée libre.

La Cornice (Maroc).
La Cornice (Maroc).

La première édition du Festival du Film Francophone du Caire (FFFC) vient de fouler le tapis rouge, lors d’une splendide cérémonie d’ouverture célébrée dans la petite salle de l’Opéra du Caire. Et ce, en projetant un film promotionnel sur l’histoire de la francophonie en Egypte, passant en revue ses figures emblématiques. Ensuite, ce fut le tour d’un vidéoclip résumant le contenu du festival, accompagnéd’un quintet jouant en direct quelques bandes musicales des films francophones les plus connus.

FFFC

Organiséet autofinancépar la sociétéprivée Media Hub for PR, Events and Communications, le festival est subventionnépar plusieurs organismes publics et privés. Les 23 films programmés, dont des premières mondiales, réunissent 12 longs métrages (fictions et documentaires) et 11 courts métrages, en provenance de 10 pays, membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie(OIF). Et les projections se déroulent jusqu’au 16 décembre, au centre Ibdaa et au centre Al-Hadara, àl’Opéra du Caire.

«Le Festival du film francophone se veut être une plateforme d’exposition du cinéma et de ses métiers, de ses arts et des savoir-faire. Visant le développement de l’industrie du cinéma francophone en particulier, il cherche des solutions spécifiques pour le développement du cinéma en provenance des pays membres de l’OIF. Avec un marché francophone en plein essor, allant de l’Afrique aux Amériques, en passant par les Caraïbes, le monde arabe, l’Europe et l’Asie (un marché renfermant plus de 88 Etats et gouvernements totalisant 1,5 milliard d’habitants, soit 16 % de la population mondiale), le festival bénéfice d’un cinéma riche de différentes expériences et visions », déclare Yasser Moheb, fondateur et président du festival. Le film égyptien d’ouverture,

Oliver Back (Maroc).
Oliver Back (Maroc).

Al-Naharda Youm Gamil (aujourd’hui est un beau jour) de la réalisatrice Névine Chalabi, a étédonnépour la première fois pour l’occasion. Il traite d’histoires conjugales entrelacées et de relations complexes entre hommes et femmes. Parmi les projections importantes du FFFC figurent La Cornice de Nour Aya, Oliver Back de Tawfik Baba, L’Amour au temps de guerre de Mohamed Ismaïl (Maroc), Guerres de Nicolas Roy (Canada), Petites danseuses de Anne- Claire Dolivet, A Little Lesson in Love d’Eve Deboise, Le Monde après nous de Louda Ben Salah- Cazanas (France), Mami Watta de Christian Thiam (Sénégal), No Gold For Kalsaka de Michel K.Zongo (Burkina Faso), The Bath d’Anissa Daoud (Tunisie), Aline de Christophe Sejaa (Liban), Ban Hour d’Ahmed Wafik, Career Shift de Yasmine Wadi, Line in a Circle de Mohsen Abdel-Ghany, Room of a Dying Bird d’Ahmed Samir (Egypte).

Petites danseuses (France).
Petites danseuses (France).

«Certes, le festival a dû subir tant d’obstacles administratifs, telles les autorisations et les différentes restrictions à cause du Covid-19. Mais le défi le plus important a été la programmation innovante, loin du commercial et des règles du box-office. Etre le dernier festival de l’année 2021 était pour nous un grand challenge », souligne Moheb. Et d’ajouter : «Je me demandais comment en Egypte, l’un des principaux pays actifs de l’OIF, nous n’avions pas de festival sur le cinéma francophone, alors que le premier secrétaire général de l’OIF a été le diplomate égyptien Boutros Boutros-Ghali. La francophonie ne se réduit pas à la promotion de la langue française. En effet, la francophonie a été voulue par des chefs d’Etat indépendants qui cherchaient à défendre, en même temps que la langue, des intérêts économiques, politiques et culturels communs ».

Le lotus dor

Le Monde après nous (France).
Le Monde après nous (France).

Le lotus d’or est le logo choisi pour le FFFC. Il récompense le meilleur film de la compétition des films en langue française. Il y a également le prix Boutros Ghali pour le meilleur scénario, la meilleure actrice, le meilleur acteur, le meilleur réalisateur, la meilleure bande musicale, ainsi que le prix du public. «Dans plusieurs civilisations anciennes, égyptienne, asiatique, bouddhiste et grecque, le lotus, cette fleur sacrée d’Osiris, symbolise la naissance et la créativité », précise Moheb.

Des séances publiques, des colloques, des ateliers sur la critique de cinéma et l’écriture de scénarios sont prévus dans le cadre du festival, offrant aussi des rencontres avec des professionnels tels le comédien égyptien Ahmad Kamal, qui fera part de sa vaste expérience, étant un formateur de comédiens.

«Le FFFC a signé un protocole d’entente avec la prestigieuse Commission du film de Ouarzazate (OFC), ce qui permettra aux cinéastes et aux artisans égyptiens, dans les différents métiers de l’industrie cinématographique, de participer à la région de Ouarzazate à des tournages et à des productions de films », poursuit Moheb. Rendez-vous, le 15 décembre, avec la soirée de clôture et la remise des prix sélectionnés par un jury présidépar le réalisateur Hani Lachine. Et le 16 décembre, sont prévues des projections spéciales des films primés. Le FFFC n’arrêtera pas ses activités, au bout des quelques jours du festival, celles-ci se poursuivront tout au long de l’année, dans de différents lieux culturels en Egypte et àl’étranger, grâce àdes accords conclus avec des institutions culturelles et des ambassades des pays de l’OIF.

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