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Un théâtre qui donne la voix aux femmes

May Sélim, Lundi, 13 septembre 2021

La première édition du Festival sur le théâtre de la femme (Eazees) démarre ce mercredi et continue jusqu’au 21 septembre. Des créatrices de par le monde sont conviées à prendre la parole et à présenter leurs oeuvres.

Un théâtre qui donne la voix aux femmes
Bahiya. (Photo : Bassam Al-Zoghby)

Prévue normalement en mars 2020, la première édition du Festival international d’Eazees sur le théâtre de la femme a été reportée à plusieurs reprises à cause du Covid-19. Il se tient enfin du 15 au 21 septembre. « Le festival s’intéresse à toute création qui défend la femme et ses droits, sous des formes théâtrales différentes. Il célèbre les femmes créatrices et tente de les soutenir. Nous sommes pour un théâtre dit féministe, qui adopte des formes nouvelles et rebelles, avec des sujets qui touchent à la condition des femmes, en dehors des formes traditionnelles. Nous sommes plutôt à la recherche d’un théâtre qui rejette les préjugés culturels », a affirmé la dramaturge et co-directrice du festival, Racha Abdel-Moneim.

Fondé par la metteuse en scène Abir Ali, le festival a choisi le nom de la déesse pharaonique Isis pour parler au nom des femmes égyptiennes, mais les organisateurs ont tenu absolument à écrire son nom différemment sur les enseignes et les affiches, préférant de le transcrire tel qu’il est prononcé en égyptien dialectal, d’où la transcription un peu bizarroïde Eazees ! « D’une part, nous avons lancé un clin d’oeil au langage dialectal et d’autre part, nous avons essayé de nous éloigner complètement de l’acronyme anglais (ISIS) qui signifie Daech », explique la metteure en scène Abir Ali, co-directrice du festival.

17 spectacles, dont 8 égyptiens, sont donnés sur les planches des théâtres Al-Hanaguer, Rawabat et Al-Falaki sans compétition, à savoir Hamletahone produit par le centre Ibdaa et mis en scène par Saadaa Al-Daaeas, Bahiya de la troupe Forsan Al-Charq de l’Opéra du Caire et mis en scène par Karima Bédeir, Hona Al-Qahéra (ici, Le Caire) de la troupe indépendante Al-Masrah Al-Khatir, mis en scène par Racha Al-Gammal, Moftah Chohra (clé de célébrité) de la troupe indépendante Al-Laeba, mis en scène par Doaa Hamza, Carmen au théâtre Al-Hanaguer, mis en scène par Rim Hégab, Al-Mechwar Al-Akhir (le dernier trajet) produit par le département du théâtre de l’Université américaine du Caire et mis en scène par Reem Amer, Al-Matbakh (la cuisine) et Une Seule femme. Ces deux derniers spectacles sont montés par Mohamad Adel et Menna Maher. Ils sont produits par le projet de soutien au théâtre lancé en 2020 et portant le nom de la critique Nehad Seleiha, disparue il y a 4 ans.

Le coup d’envoi du festival est donné ce mercredi 15 septembre avec la pièce Bahiya au théâtre Al-Nafoura (la fontaine) à l’Opéra du Caire, où se déroule la cérémonie d’ouverture. Le public sera ensuite invité à se déplacer vers le théâtre Al-Hanaguer, toujours dans le terrain de l’Opéra, afin de voir une autre pièce égyptienne.

Les 9 autres spectacles étrangers programmés sont les suivants : Akher Marra (la dernière fois) de Wafaa Taboubi (Tunisie) ; Robë Waqt (un quart de temps) de Cirine Qanoune (Tunisie) ; Malika (reine) de Zeina Zarouf (Syrie) ; Qafasse Al-Toyour (la cage des oiseaux) de Samira Al-Assir (Jordanie) ; Lady M de David Jason (Pays-Bas) ; Candata d’Irina Agwa (Japon), Passage de Barbara Santos (Allemagne-Brésil) et Chemin de Ledya Koubania (Russie).

Ateliers et conférences

Un théâtre qui donne la voix aux femmes
Hamletahone. (Photo : Bassam Al-Zoghby)

Au cours de cette édition, plusieurs ateliers de formation théâtrale gratuits sont offerts aux jeunes professionnels. Un atelier de jeu sera animé par Moataza Salah Abdel-Sabour. Un atelier d’écriture féministe intitulé Ana Al-Hikaya (je suis l’histoire) initie les femmes à raconter et à aborder des sujets tabous. Et ce, dans le but de permettre à ces femmes et aux jeunes dramaturges de s’inspirer d’histoires réelles et d’écrire des pièces assez courtes.

L’artiste hollandaise Anne Marie donnera un atelier sur l’art du monodrame et une conférence interactive est prévue avec la critique, dramaturge, comédienne et metteuse en scène égyptienne Nora Amin sur la présence féminine dans le théâtre et la danse. Une autre conférence sur le théâtre des opprimés est donnée par l’actrice brésilienne Barbara Santos.

Enfin, pour louer le rôle des femmes dans le champ théâtral, le festival rend hommage à la comédienne égyptienne Chéwikar, disparue en 2020, à la professeure de théâtre et ex-directrice du centre Al-Hanaguer et du Théâtre national Hoda Wasfi, à la comédienne et professeure de jeu théâtral Nagat Ali, à la metteuse en scène et fondatrice de la troupe indépendante Al-Qaféla (la caravane) Effat Yéhia, à la metteuse en scène libanaise Nidal Al-Achqar et à la comédienne britannique Julia Varley.

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