Anthony abdel karim a voulu célébrer la naissance du Christ à sa manière. Et ce, en partageant, du 20 au 24 décembre à partir de 20h, sur sa page Facebook (Anthony Abdelkarim Artiste), 25 peintures qu’il avait conçues pour l’occasion. A partir du 25 décembre, elles seront également accessibles sur d’autres plateformes électroniques telles Youtube et Instagram.
Une partie des bénéfices de cette exposition virtuelle, intitulée Noël en couleurs, sera reversée à des familles libanaises démunies, l’artiste lui-même étant originaire du pays du Cèdre.
« Je ne peux pas imaginer un avenir sans art et sans culture. L’exposition Noël en couleurs célèbre la naissance du Christ avec tout le monde. Elle est censée faire jaillir le bon parfum de Noël, sa magie et son esprit d’amour, de bonheur, de lumière et de charité. Noël marque toujours le début d’une nouvelle ère. Noël, c’est faire des dons, du bien. A cause du Covid-19, j’ai pensé tenir cette exposition pour aider les familles qui sont dans le besoin, étant affectées par la pandémie. Il faut trouver des solutions pour s’adapter à la situation, sans cesser de promouvoir l’art et la culture. D’ailleurs, mes expositions privées depuis 2016 accordent un petit pourcentage des ventes pour soutenir les bonnes causes. J’accorde un intérêt particulier au rôle humain des activités artistiques », déclare Anthony Abdel Karim, né à Beyrouth en 1998.
L’artiste a mis un an et demi afin de préparer ses toiles en trois dimensions ; il les a ensuite filmées en vidéo dans son atelier Empreinte de couleurs, situé à la ville de Mansourieh, à l’est de Beyrouth. Puis, il les a postées en ligne, le 20 décembre.
« Je trouve que l’annulation de la majorité des expositions et des concerts est déjà un grand obstacle pour les artistes qui n’arrivent plus à réaliser leurs projets quelle que soit leur forme », souligne Anthony Abdel Karim, également président et fondateur du Club des Artistes Plasticiens Libanais (CAPL) qu’il a lancé en l’été 2019.
« Le CAPL est une ONG qui vise à promouvoir l’art, à travers les événements et initiatives culturels qu’elle organise. Promouvoir l’art se fait surtout par le fait de répandre les valeurs artistiques, ainsi que la culture relative à l’art libanais. Il cherche aussi à aider les artistes libanais débutants, qui souhaitent faire carrière, en les initiant à des expositions et des symposiums. L’art au Liban est très diversifié, il lui faut juste plus de soutien de la part de l’Etat et des diverses institutions », ajoute Anthony Abdel Karim.
La Crèche de Noël est le tableau qui inaugure l’exposition, réunissant saint Joseph, la Vierge Marie et le petit Jésus, aux traits de visage complètement effacés, en signe de sainteté et de mysticité.
Puis l’artiste aborde au fur et à mesure d’autres thèmes en lien avec l’actualité quotidienne, comme la déforestation. Il peint des paysages symboliques, représentant parfois une nature en rogne, orageuse, qui s’apaise progressivement.
Le sapin, l’olivier, le cèdre du Liban, les arbres nus penchés dans la direction du vent ont l’air d’être isolés au centre d’un vaste espace pictural, embrassé par une mer agitée ou un ciel en couleurs et en lumières.
Chez Anthony Abdel Karim, la lumière est synonyme de renaissance, d’une nouvelle vie. « Dans la religion chrétienne, l’olivier symbolise la paix, la réconciliation, la bénédiction et le sacrifice. Quant au cèdre, aux racines ancrées dans la terre, c’est le symbole de la grandeur, de la longévité et de la résistance », explique le jeune peintre, auteur du livre Qu’avons-nous fait de l’art ?, paru en novembre 2019.
Cet ouvrage détaille l’évolution de l’art, du classique au contemporain, une évolution dont on trouve concrètement les traces dans l’oeuvre de l’artiste, marquée par une grande luminosité, les couleurs et les coups de pinceau rapides. « Le classique est la pierre angulaire de mon travail, oscillant entre le classique et le moderne », dit-il.
Peinture en direct
Le Cèdre.
Réputé pour sa capacité de peindre en live, durant des concerts ou d’autres événements culturels, en moins d’une heure, il a déjà accompagné la diva libanaise Majida Al-Roumi à l’occasion des fêtes de Noël en 2017.
« C’était au château Rweiss, à Beyrouth. La voix de Majida Al-Roumi chantant sa fameuse chanson Chagaret Al-Milad (le sapin de Noël) m’a beaucoup touché. L’éclairage sur scène m’a donné un élan spontané, je suivais les rythmes », raconte-t-il, se rappelant un autre concert, où il a accompagné la chanteuse Sandy et l’organiste Naji Hakim, à l’Université américaine de Beyrouth. « Je ne prépare rien à l’avance. Sur scène, je me laisse aller, tout en prenant contrôle de la situation. Je dois être sûr de chaque coup de pinceau », précise-t-il.
En juillet 2019, il organise le symposium Ehden, qui a réuni trente artistes lesquels devaient peindre tous en direct une oeuvre inspirée d’Ehden, cette petite ville de Zgharta. « Il y a plein d’ONG, au Liban, qui me demandent de faire de la peinture en direct, dans des dîners de gala. Je leur offre les tableaux parfois, et dans d’autres cas, je les mets en vente à des prix élevés pour des fins caritatives », indique l’artiste qui a organisé en septembre dernier une exposition collective en ligne pour commémorer Charles Aznavour, deux ans après sa mort.
Actuellement, il prépare la publication de son second livre, portant cette fois-ci sur la psychologie, précisément sur le thème du bonheur et la thérapie par l’art. Car il suit des études en psychologie à l’Université Saint-Joseph, pour mieux communiquer son énergie positive.
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